SID2013 : Les produits dérivés des dattes courtisent les consommateurs

Nadia El Ahmar (ES)

 

Erfoud- Les produits dérivés des dattes, qui occupent désormais une place de choix sur la table marocaine, courtisent de plus en plus les consommateurs à l’occasion du 4ème Salon international des dattes du Maroc (SID 2013), et valorisent davantage la production du secteur phoenicicole.

Ces produits, dont le sirop, la confiture, le vinaigre et le café, ont la cote auprès des citoyens et s’imposent de plus en plus grâce à leurs hautes qualités nutritionnelles et organoleptiques et vertus thérapeutiques dues à l’utilisation dans leur préparation d’une multitude de plantes aromatiques et médicinales.

Dans un entretien à la MAP, en marge du SID 2013, Faiçal El Gasmi, un exposant qui représente la coopérative “Oasis du sud” à M’hamid El Ghizlane, province de Zagora, spécialisée dans la production des produits dérivés des dattes, a fait savoir que la coopérative, première de son genre spécialisée dans la région dans la transformation des dattes, compte élargir son activité à travers la production de la pâte des dattes et des produits cosmétiques à base du noyau, soulignant que la demande est déjà présente sur le marché et ne cesse d’augmenter.

Il a, également relevé leur participation à des manifestations à l’échelle internationale qui a été couronnée par l’obtention d’un prix du meilleur producteur des dattes et de ses dérivés.

“Nous avons commencé petit au début, mais grâce à nos efforts nous avons pu réussir à structurer notre activité et à transformer notre coopérative à une entreprise bien équipée technologiquement qui concurrence des entreprises égyptiennes et celles de pays du Golf”, s’est-il-félicité.

Quant au process de fabrication de ces produits dérivés, M. El Gasmi a indiqué que la transformation du sirop issu des dattes passe par un processus qui exige une longue cuisson.

“Après une cuisson qui dure 12 heure, le produit passe par un rinçage, une fertilisation et puis une filtration pour obtenir juste le liquide”, a-t-il expliqué, en précisant qu’il s’agit d’un produit de valorisation des variétés molles et à faible valeur marchande destiné pour sucrer et aromatiser d’autres produits alimentaires (laits fermentés, préparation des pâtes et autres produits à base de dattes”.

Pour ce qui est de la confiture des dattes, il a fait savoir qu’elle est également produite à partir de dattes de moyenne qualité très moelles, notant qu’un kg de datte pourrait donner jusqu’à 2,3 kg de confiture.

De son côté, Jaouad Jebli, membre de la coopérative datte Errachidia, spécialisée dans la production de café à base des dattes, a indiqué à la MAP que le produit suscite de plus en plus l’intérêt des consommateurs, qui privilégient davantage la qualité nutritionnelle du produit.

“Le café issu des dattes, est à la fois un produit naturel et nutritionnel, distingué par un goût étonnamment doux et fruité ainsi que par une saveur spéciale. C’est un produit thérapeutique sans caféine riche en minéraux qui arrive à séduire même les grands amateurs du café”, a-t-il affirmé.

Selon M. Jebli, ce café qui trouve origine dans les pratiques séculaires des bédouins du Sahara, est fabriqué à partir de noyaux brulés puis brisés. Il pourrait être aromatisé par l’ajout d’épices selon les goûts.

Il existe, en outre, d’autres produits dérivés de la filière phoenicicole, notamment le semoule des dattes qui constitue une forme de valorisation des variétés dures et produit de grande utilité dans la fortification des farines des bébés.

Il s’agit également du vinaigre traditionnel issu des dattes, obtenu par la mise en fermentation d’une mesure de dattes pour deux mesures d’eau, auxquelles sont additionnées, selon les techniques du savoir-faire traditionnel certaines substances notamment blé, orge, et sel de table.

Par ailleurs, les efforts de recherche scientifique ont également porté sur la promotion des techniques et mécanismes de transformation de la production de la filière dattière en vue de promouvoir davantage une production du secteur durable et de bonne qualité.

Dans ce cadre, l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV) ont mené une grande expérience en matière de mise au point et d’adaptation des procédés de transformation des produits de terroirs en particulier les dattes de faible valeur marchande, et ce à travers les différentes activités de recherche en matière de la valorisation technologique des dattes marocaines.

Toutefois, l’apport de la recherche scientifique dans ce domaine reste en deçà des attentes, particulièrement dans un contexte marqué par une évolution soutenue dans les habitudes alimentaires des pays phoenicicoles et par un savoir-faire local traditionnel.