La société civile, un partenaire clé dans la noble cause de la sécurité routière

Par Mohamed KOURSI.

Marrakech – Une semaine durant, la Cité ocre s’est muée en un carrefour par excellence du gotha mondial de la sécurité routière. Décideurs politiques, acteurs institutionnels, experts internationaux, professionnels du secteur et représentants de la société civile venus des quatre coins du monde se sont retrouvés à Marrakech pour une cause cruciale : apporter des réponses à une urgence mondiale et mettre fin à l’hécatombe sur les routes.

Présents en force à la 4è Conférence internationale de la sécurité routière, dont les travaux se poursuivent jusqu’au 20 février à Marrakech, les ONG et milieux associatifs demeurent un partenaire de poids dans la lutte contre ce fléau, dont le lourd tribut économique, social et sanitaire inestimable n’est un secret pour personne.

Approchés par la MAP, les acteurs de la société civile prenant part à l’exposition aménagée en marge de cet évènement mondial ont été unanimes à souligner que la Conférence de Marrakech offre un espace idéal pour faire la lumière sur leur action en faveur de la prévention des accidents et faire entendre leur voix pour une mobilité plus sûre et durable.

Pour Martin Fontenas, de l’Alliance mondiale des ONG pour la sécurité routière, forte de 400 membres dans une centaine de pays, la conférence de Marrakech représente l’occasion idoine pour les acteurs de la société civile de présenter leurs recommandations et propositions aux gouvernements de leurs pays respectifs en vue de renforcer la sécurité sur les routes et, partant, sauver des vies.

De quelque horizon qu’ils soient, les acteurs de la société civile s’offrent aussi l’opportunité pour partager les connaissances, les expériences et les nouveautés en la matière, porter la voix de leurs communautés et faire avancer la cause de la sécurité routière, a-t-il ajouté.

Abondant dans le même sens, Mohamed Salem Lakhal, secrétaire général du Réseau pour la sécurité routière au Sahara, a indiqué que ce conclave où se réunit le gotha mondial autour d’une question aussi cruciale se veut une opportunité pour s’informer de près des expériences pionnières et les partager avec les acteurs associatifs à l’échelle internationale.

Cette rencontre, a-t-il dit, représente un espace pour braquer les projecteurs sur l’action associative dans ce domaine, notamment en termes de sensibilisation des usagers de la route (citoyens, générations montantes et professionnels), s’inspirer des initiatives réussies et de présenter les données relatives à ce fléau qui ronge les sociétés, comme en témoignent les chiffres alarmants en termes de décès.

“Nous sommes tous concernés. Il est tout temps d’agir et de faire preuve d’innovation pour proposer des actions, des initiatives concrètes et des recommandations à soumettre aux décideurs”, a expliqué M. Lakhal, soulignant que la stratégie nationale en la matière demeure pionnière à l’échelle arabe et africaine.

 

 

De son côté, la présidente de l’Association panafricaine des victimes de la route, Alene Wdong Nkoulou (Gabon), s’est félicitée de la qualité et du niveau de l’organisation de cet évènement international de grande facture au Maroc.

Il est temps pour les États d’agir pour prendre le contrôle de cette situation alarmante, a-t-elle insisté, plaidant en faveur du renforcement des moyens mis à la disposition de la société civile afin de lui permettre d’apporter efficacement sa contribution à ce combat.

Quant au secrétaire général de l’Association Zero accidents (Tchad), Mognanra Moalbaye, il a souligné qu’à travers cette conférence “nous aspirons à une mobilisation des ressources financières nécessaires” pour la lutte contre ce fléau, relevant que cette rencontre représente un espace idoine pour porter haut la voix des ONG, eu égard à leur rôle important de sensibilisation et de formation tout en favorisant plus de synergie entre la société civile et les gouvernements.

Pour sa part, Mme Gaëlle Outekleck, responsable des opérations à l’association camerounaise SecuRoute, a incité l’ensemble de la société civile africaine active dans ce domaine à nouer des contacts et à établir des partenariats avec les instances et ONG internationales afin de mieux prévenir et faire face aux risques routiers.

En plus de l’exposition initiée en marge de la conférence mondiale de Marrakech, les organisateurs ont mis en place un village de la sécurité routière, offrant un espace interactif et éducatif réunissant des acteurs engagés dans la prévention routière autour d’initiatives concrètes de sensibilisation tournées vers le grand public, les décideurs et les professionnels du secteur.