Réunification de la famille ittihadie: une fusion pleine d’enjeux pour le paysage politique national

Réunification de la famille ittihadie: une fusion pleine d’enjeux pour le paysage politique national

lundi, 17 juin, 2013 à 18:19

Rabat – Plus qu’un rebondissement aussi important qu’inattendu au sein du mouvement ittihadi, l’annonce d’un processus de fusion entre l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti travailliste (PT) et le Parti socialiste (PS), est un événement plein de signification et d’enjeux pour le paysage politique national, qui connaît, ces derniers temps, une crise éminemment identitaire.

Car, une fois approuvé par les instances décisionnelles des trois formations concernées, ce projet, qui prévoit notamment la création d’un pôle fédérant les partis de la gauche, enverra un signal fort aux autres composantes de l’échiquier politique, qui ont du mal à “accorder leurs violons”, même quand ils partagent les mêmes référentiels et projets de société.

Mieux encore, ce processus de fusion, annoncé lors d’une conférence de presse par la lecture d’un communiqué intitulé “Pour l’unité”, pourrait contribuer, selon les observateurs, à la “rationalisation du paysage politique national”, en instaurant une nouvelle culture substituant les blocs homogènes et durables, dotés de référentiels et d’objectifs clairs, aux alliances éphémères et fragiles qui volent en éclats au moindre malentendu qui surgit.

Selon Abderrahim Manar Slimi, professeur de sciences politiques, la réunification de la famille ittihadie ouvre la voie à l’émergence de pôles de diverses obédiences, notamment un pôle libéral, piloté par le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Rassemblement national des indépendants (RNI) et un pôle conservateur de droite, composé du Parti de l’Istiqlal (PI), du Mouvement populaire (MP) et du Parti justice et développement (PJD).

La décision des formations ittihadies amorce, dans ce sens, une nouvelle ère qui rendra caduques les alliances traditionnelles telles que la Koutla démocratique, Al Wifak Al Watani ou encore le G8, fait valoir M. Slimi dans une déclaration à la MAP.

Porteur d’un projet socialiste progressiste, ce processus de fusion qui, selon ses initiateurs, vient mettre un terme à la dispersion dont souffre la gauche, marque de même un tournant majeur pour le mouvement ittihadi, qui a pu ainsi récupérer en son sein deux formations qui avaient fait scission par le passé, lorsque l’USFP traversait une phase particulièrement mouvementée de son histoire.

L’initiative des formations ittihadies est le résultat des changements qu’a connus le parti, suite à la tenue de son dernier congrès qui a vu l’élection de Driss Lachgar en tant que premier secrétaire, note M. Slimi, rappelant que l’actuel leader de l’USFP s’était engagé, lors de sa campagne électorale, à œuvrer à la réunification de la gauche.

Ce processus, qui entame sa dernière ligne droite après huit ans de gestation, dénote, d’après l’universitaire, d’un revirement important dans les relations entre l’USFP, la formation mère, et les petites formations de gauche, dans la mesure où le parti a adopté une position plus souple et plus pragmatique qui, tout en étant favorable au retour desdites formations à la famille ittihadie, les reconnaît comme des entités à part entière.

Il n’empêche, ajoute M. Slimi, que le ton avec lequel cette décision a été annoncée, pourrait faire monter au créneau certaines parties “qui se sentiraient visées”.

Pour le politologue Said Khamri, la gauche a grand besoin aujourd’hui de clarifier sa vision et de procéder à l’institutionnalisation des différents courants qu’elle englobe, afin de pouvoir démocratiser le processus de prise de décision.

M. Khamri juge nécessaire que les projets de création de pôles politiques soient fondés sur des bases claires, estimant que la situation délicate à laquelle fait face l’actuel cabinet, après l’annonce du retrait du parti de l’Istiqlal, n’est que le résultat de la balkanisation de la carte politique nationale où les alliances hétérogènes, basées sur des accords extrêmement fragiles, sont légion.

Le projet de fusion ambitionne, selon ses promoteurs, de “renforcer les capacités de l’USFP et de promouvoir sa contribution à la réussite de la transition démocratique et à la préservation des acquis nationaux”, l’objectif étant de faire de cette formation politique “un parti avant-gardiste en phase avec les attentes populaires”.


Cette initiative, qui procède du “devoir de faire face aux discours et politiques qui sèment la frustration et visent à anéantir l’espoir démocratique socialiste”, cherche aussi à “promouvoir et élargir la participation populaire et consacrer la transition démocratique aux plans social et culturel “, de même qu’elle “contribue à l’immunisation du front national pour préserver l’intégrité territoriale et consolider la cohésion entre les différentes composantes régionales, dans un cadre de pluralité culturelle et politique”.

Par Abdelkader Hajjaji

 

 

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