De grands projets qui ont métamorphosé la ville du Détroit

Par Mohamed Touzani

Tanger – De grands projets structurants ont vu le jour cette dernière décennie à Tanger sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI et qui ont profondément changé le panorama de cette ville et lui ont permis d’entrer de plain-pied dans l’ère de la modernité.

Ces projets ont mobilisé des investissements publics et privés colossaux et touché tous les aspects de la vie, à la mesure de l’histoire millénaire de la ville et de sa position géographique stratégique, au carrefour de l’Europe et l’Afrique, de l’Est et l’Ouest.

Le programme Tanger-Métropole, lancé jeudi par SM le Roi et visant à doter la ville du Détroit d’infrastructures modernes, s’inscrit en droite ligne des grands projets réalisés dans la région, avec l’objectif de lui conférer un positionnement central dans le pourtour méditerranéen.

L’effort de modernisation tous azimuts a touché en premier lieu le renforcement du réseau des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, le développement du tissu industriel, l’amélioration de l’attrait touristique, la consolidation des plates-formes des échanges commerciaux, ainsi que la mise à niveau urbaine et l’aménagement d’infrastructures logistiques de haut niveau.

Le chantier le plus emblématique lancé dans la région est le méga complexe portuaire de Tanger Med, situé idéalement sur le détroit de Gibraltar à la croisée de la seconde voie maritime la plus fréquentée au monde et du passage mondial Est-Ouest entre l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique et emprunté par plus de 100.000 navires par an, soit 20 pc du trafic mondial de conteneurs.

Ce complexe portuaire symbolise à lui seul l’ouverture de la région et du Maroc sur l’extérieur. Son extension et sa montée en puissance ont permis au Maroc de jouer un rôle de premier plan dans le développement des échanges comme une plateforme incontournable du commerce mondial.

Ce projet titanesque comporte plusieurs structures, notamment les ports à conteneurs Tanger Med I, entré en service en 2007 avec une capacité de traitement de 3 millions de conteneurs EVP (équivalant vingt pieds) par an, le port Tanger Med II, doté d’une capacité de 5 millions d’EVP, ainsi que le port Tanger Med Passagers, destiné au trafic des particuliers et des camions TIR avec une capacité de traitement de 7 millions de passagers et de 700.000 camions TIR par an, et enfin le terminal des hydrocarbures d’une capacité de plus de 500.000 m3 de produits pétroliers.

Après la mise en service de l’autoroute Rabat-Tanger sur 220 km, complétée en 2008 par le tronçon reliant le port Tanger Med au réseau autoroutier national N 2 reliant Tanger à Tétouan, la réalisation de l’autoroute Tétouan-Fnideq et la construction de la rocade méditerranéenne, c’était au tour du domaine très délicat des chemins de fer de recevoir un véritable coup d’accélérateur.

La Ligne de train à grande vitesse (LGV) entre Tanger et Casablanca, dont la mise en service est prévue pour 2015, permettra la réduction de la durée du trajet entre les deux villes de 4 h 45 min actuellement à 2 h 10 min, ainsi que l’augmentation du nombre de passagers sur cet itinéraire de 2 millions par an actuellement, à près de 8 millions au cours des premières années d’exploitation.

Ce projet gigantesque fait partie d’un plan global de développement de lignes à grande vitesse sur 1.500 km qui permettra, à l’horizon 2035, le transport de 130 millions de passagers sur des lignes nouvelles comprenant l’axe “Atlantique” Tanger-Casablanca-Marrakech-Agadir et l’axe “Maghrébin” Rabat-Fès-Oujda.

En parallèle à ces efforts, les infrastructures des chemins de fer ont été renforcées à travers la création d’un nouveau tronçon de 54 km reliant Tanger au complexe Tanger Med, pour une enveloppe de 3,2 milliards de DH, en plus de l’électrification de la ligne ferroviaire Tanger-Ksar El Kebir.

La mise en oeuvre de ces projets a eu pour effet immédiat un accroissement de l’intérêt des investisseurs pour la région, lesquels disposent désormais d’un cadre idéal, en terme de conditions d’accueil, pour l’aboutissement de leurs projets.

L’usine Renault, d’une capacité industrielle installée à terme de 400.000 véhicules par an (capacité de production de 30 véhicules/heure en 2012 et de 60 véhicules/heure fin 2014), et devant générer 6.000 emplois directs et 30.000 indirects, est la plus révélatrice de l’attractivité désormais établie de la région de Tanger, après la réalisation de l’ensemble de ces infrastructures logistiques.

Grâce à ce projet, d’un coût de 600 millions d’euros, la ville du Détroit est en phase de devenir un pôle de l’industrie automobile dans la région méditerranéenne.

Le secteur touristique a lui aussi été mis en avant vu son impact sur l’emploi, la création des richesses et le rayonnement culturel et civilisationnel de la ville.

Ainsi, des projets touristiques de taille ont été lancés dans la région, tels que la reconversion du port de Tanger ville en un port de loisirs et de croisières, après la mise en service du complexe Tanger Med, l’aménagement touristique de la côte de TamudaBay et de la station balnéaire Port Lixus, construite près de Larache dans le cadre du Plan Azur.

A la faveur de cette politique visionnaire des chantiers structurants, menée sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, la région de Tanger-Tétouan est devenue le deuxième pôle économique du Maroc et l’une des cités méditerranéennes les plus prometteuses en termes de développement et de prospérité.