Afrique : une action collective s’impose face au fléau de l’insécurité routière (Commissaire UA)

Marrakech – L’Afrique paie le plus lourd tribut en matière de sécurité routière, avec des pertes importantes par rapport aux autres continents, a indiqué, mardi à Marrakech, la Commissaire de l’Union africaine (UA) chargée de l’infrastructure et de l’énergie, Amani Abou Zeid, appelant à une action collective et coordonnée pour remédier à ce fléau.

“L’Afrique recense plus de 19 décès pour 100.000 habitants, contre une moyenne mondiale de 15 victimes”, a souligné Mme Abou Zeid à l’ouverture de la 4ème édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, notant que ce fléau n’est pas seulement une tragédie humaine et sociale, mais également économique, en ce sens qu’il freine la croissance de nombreux pays africains.

Elle a également précisé que cet évènement rassemble des décideurs et des experts pour accélérer les actions visant à réduire de moitié les décès sur les routes d’ici 2030, ajoutant que cet objectif s’aligne parfaitement sur les stratégies de l’UA en la matière, notamment la Charte africaine sur la sécurité routière et la vision 2063 de l’UA.

L’approche de l’UA s’articule autour de plusieurs axes majeurs, à savoir la réalisation des routes dans le respect des normes de sécurité en vigueur, le renforcement de l’inclusivité sociale en intégrant la sûreté des femmes et des personnes à mobilité réduite, l’amélioration de la mobilité urbaine avec des moyens de transport sûrs et durables, ainsi que la réduction de la pollution, a-t-elle soutenu.

Rappelant que des mesures ont été mises en place pour relever les défis liés à la sécurité routière en Afrique, en particulier l’Observatoire de la sécurité routière en Afrique (ARSO) qui a pour mission de partager des publications et des informations contenant des indicateurs de progrès en matière de sécurité routière sur le continent, Mme Abou Zeid a déploré que “l’écart ne cesse de se creuser, ce qui est particulièrement préoccupant”.

De son côté, la militante pour la sécurité routière, Meera Naran, qui a livré un témoignage émouvant sur le décès de son fils de huit ans suite à un accident de la route, a exhorté les gouvernements du monde à “s’engager pour la vie” en oeuvrant pour des routes plus sûres pour tous.

“Nous avons besoin d’actions plus que d’émotions”, a-t-elle dit, appelant à s’inspirer des pays ayant déjà réussi à réduire le nombre de victimes bien avant l’échéance de 2030, fixée dans le cadre de la deuxième Décennie d’action pour la sécurité routière (2021-2030).

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 4ème édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière organisée réunit des délégations officielles dirigées par plus de 100 ministres en charge des secteurs du transport, de l’Intérieur, des infrastructures et de la santé.