Séminaire à Séville sur les défis de la décentralisation au Maroc et en Espagne

Séville – Les défis de la décentralisation territoriale du pouvoir au Maroc et en Espagne ont été au centre d’un séminaire international, organisé, mardi à Séville, par la faculté de droit de l’université Pablo de Olavide et la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Tanger.

Lors de ce séminaire, l’accent a été mis sur le cadre juridique et institutionnel de la décentralisation, l’importance de celle-ci eu égard aux transformations institutionnelles que connaissent les deux pays, les principes d’autonomie politique dans la Constitution espagnole et les contraintes de financement des communautés autonomes.

Ce séminaire a été aussi l’occasion de mettre en avant le plan d’autonomie, présenté par le Maroc pour régler définitivement le conflit artificiel autour de son Sahara, et de souligner sa conformité avec le droit international et sa contribution au développement économique, social et culturel de la région.

Intervenant à cette occasion, le doyen de la faculté polydisciplinaire de Larache, Mohcine Bennani Mechita, a indiqué que l’Espagne et le Maroc, bien que dotés de traditions juridiques et politiques différentes, partagent le même objectif de construire un modèle de gouvernance plus efficace et plus proche des citoyens, notant que cette rencontre représente ainsi une excellente opportunité pour approfondir le débat au sujet de la mise en place de systèmes de gouvernance territoriale plus performants, plus inclusifs et mieux adaptés aux réalités locales.

Au Maroc, la décentralisation et la régionalisation avancée ne sont pas de simples réformes administratives, mais un choix stratégique inscrit dans la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a-t-il fait savoir, soulignant que la Constitution de 2011 a marqué un tournant majeur en consacrant le principe d’autonomie des collectivités territoriales et en affirmant leur rôle dans la mise en œuvre des politiques publiques.

M. Bennani Mechita a précisé à ce propos que ce processus vise à renforcer le développement territorial en donnant aux régions les moyens d’exercer pleinement leurs compétences, tout en garantissant une plus grande participation des citoyens à la gestion des affaires locales.

Pour sa part, le Doyen de la faculté de Droit et d’économie de Tanger, Toufik Essaid, s’est félicité de la collaboration avec la faculté de droit de l’université Pablo de Olavide, assurant qu’elle s’inscrit dans une volonté commune de développer des projets de recherche, de promouvoir la mobilité étudiante et de favoriser les échanges intellectuels entre les deux universités.

La tenue de séminaire marque une étape essentielle vers une coopération académique plus profonde et plus durable, a-t-il dit, notant que l’approfondissement des relations entre les deux entités ouvre la voie à de nouvelles perspectives de collaboration dans des domaines importants tels que la gouvernance territoriale, économique, sécuritaire, et la gestion des ressources.

Et de rappeler que les deux facultés collaborent actuellement sur des thématiques diverses et variées liées notamment au droit public, constitutionnel, administratif et international.

De son côté, le doyen de la faculté de droit de Séville, César Hornero Méndez, a souligné l’importance de cette rencontre pour renforcer la coopération scientifique entre les établissements universitaires marocains et espagnols, relevant que cette collaboration s’inscrit dans la lignée des bonnes relations unissant les deux pays.

L’organisation de ce séminaire international à Séville traduit l’engagement commun des deux institutions à œuvrer au renforcement de la coopération universitaire et scientifique entre le Maroc et l’Espagne et de partager l’expérience des deux pays en matière de la décentralisation territoriale, a-t-il soutenu.