Vernissage à Rabat de l’exposition collective “Trajectoires d’encre et de bois… une rencontre des éléments”

Rabat – L’exposition collective “Trajectoires d’encre et de bois… une rencontre des éléments”, dont le vernissage a eu lieu, jeudi à la Galerie de la Fondation Mohammed VI de Promotion des Œuvres Sociales de l’Éducation-Formation à Rabat, explore la relation entre l’humain, la nature et l’art, à travers les créations des artistes Allal Assal et Abdelhak Dehmi.

Organisée du 20 février au 03 avril, cette exposition présente deux univers artistiques distincts et complémentaires, avec d’un côté des dessins délicats réalisés à l’encre de Chine par l’artiste dessinateur Assal Allal, et des sculptures minutieusement façonnées dans le bois flotté (ndlr: bois ramassé après avoir été rejeté par la mer) par le sculpteur Abdelhak Dehmi.

Explorant un monde où le geste devient poésie et la ligne une émotion, les dessins minimalistes de Assal Allal invitent à un voyage d’exploration et d’interprétation des abstractions graphiques de l’artiste pour transcender le réel et initier chez tout un chacun un travail d’introspection libre et libéré, à partir de l’encre noire, un médium capricieux qui exige beaucoup de précision et d’attention.

Dans une déclaration à la MAP, l’artiste dessinateur a indiqué que ses œuvres sont élaborées de manière spontanée, à partir de croquis peu élaborés, pour ensuite être reportés sur du papier à dessin et retravaillés à l’encre noire pour aboutir à des formes graphiques stylisées et embellies, précisant que ces dernières sont présentées sans titre afin de permettre au spectateur de laisser libre cours à son imagination pour en interpréter les messages.

Pour sa part, Abdelhak Dehmi, passionné par la mer et ses trésors, sublime le bois flotté, matériau façonné par les courants et le temps, en sculptures pleines de vie et d’émotion, inspiré par ses formes organiques et son énergie naturelle, célébrant ainsi la beauté de l’imperfection et la poésie des choses simples.

“Le travail du ramassage de bois flotté, que j’effectue à M’diq (Tétouan), est un peu difficile” a-t-il expliqué dans une déclaration similaire, notant qu’il parcourt des kilomètres, muni de son sac-à-dos pour le collecter, pour ensuite le nettoyer et le dépoussiérer, avant de passer à l’étape créative, où il le transforme notamment en sculptures animalières.

Après l’obtention de son doctorat en Sciences du langage et de la communication à l’université de Rouen et suite à une carrière d’enseignant et de formateur en France et au Maroc, Allal Assal décide de se consacrer pleinement à la création picturale particulièrement le dessin, une passion qui ne l’a jamais quitté. Ces premières œuvres conservées datent des années 1990.

Autodidacte assidu, l’artiste, natif de Rabat, a toujours choisi la voie du créateur reclus, expérimentant et explorant pistes et techniques avant de se consacrer de manière presque exclusive au dessin à l’encre noir.

De son côté, le sculpteur contemporain Abdelhak Dehmi, natif de Teroual (village de la région de Ouazzane) manifeste, dès son plus jeune âge, un intérêt marqué pour l’art et la sculpture, souvent inspirés par les formes organiques de la nature. Ses premières œuvres consistaient en des assemblages de coquillages, de galets et de morceaux de bois. Son aventure avec le bois a débuté par la création d’œuvres d’art fonctionnelles et décoratives, avant d’évoluer vers une expression plastique pure.

Au-delà de son travail artistique, Dehmi s’inscrit dans une démarche écologique et durable. En recyclant le bois flotté, il valorise un matériau souvent perçu comme inutile, transformant ces “déchets” naturels en œuvres porteuses de sens.