Trois questions à Bahija Simou, présidente du Festival international du cinéma de montagne d’Ouzoud

Trois questions à Bahija Simou, présidente du Festival international du cinéma de montagne d’Ouzoud

vendredi, 6 septembre, 2024 à 14:37

Commune d’Ait Taguella (Azilal)  – Dans une interview à la MAP, Bahija Simou, la présidente du Festival international du cinéma de montagne d’Ouzoud et de la Fondation Sawt Al Jabal pour le patrimoine et le développement durable revient sur les objectifs de l’organisation de la 2ème édition du Festival international du cinéma de montagne d’Ouzoud, l’occasion, notamment, de promouvoir le région d’Ouzoud comme destination phare pour le tourisme national ainsi que les moyens de tirer vers le haut le développement de cette localité.

 

1- L’organisation d’un festival de cinéma est un précédent dans l’histoire de la localité d’Ouzoud ? Pourquoi le choix porté sur cette région ?

L’organisation de ce Festival au cœur du Moyen Atlas dans la localité d’Ouzoud traduit la Volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de rapprocher le savoir et la culture de tous les citoyens en tant que droit pour tous, y compris ceux relevant des zones montagneuses.

C’est dans ce contexte que la Fondation Sawt al Jabal pour le patrimoine et le développement durable a procédé à la création d’un musée ethnographique abritant ma bibliothèque personnelle de 3600 livres que j’ai léguée personnellement aux habitants de cette région dans le but d’encourager la génération montante à la lecture et au savoir.

Dans cette lignée, nous avons pensé à la création d’un festival autour du cinéma de montagne. Pourquoi la montagne? Ce choix est justifié par la volonté de passer de l’écrit académique à la culture de l’image et à l’écriture visuelle que la plupart des nouvelles générations apprécient fortement.

Notre ambition est également de concevoir la montagne, non pas seulement comme un espace géographique, mais en tant que patrimoine matériel et immatériel qui draine des investissements et participe au développement socio-économique de la région.

Le cinéma au-delà de sa vocation industrielle, commerciale ou récréative est un levier de développement économique, social et culturel.

C’est dans cette perspective que nous voulions contribuer à transformer cette région agricole qui dépend des précipitations, notamment à la lumière du déficit hydrique, pour trouver des alternatives pour le développement rural.

 

2- La participation de cinéastes de renom traduit le franc succès du festival ? Comment évaluez- vous ce succès retentissant ?

En effet, le festival a connu un franc succès lors de sa première édition dans la mesure où l’espace montagneux était jusque-là quasiment absent dans la production cinématographique marocaine.

Depuis la première édition, les prémisses de ce succès commencent à se dessiner dans la mesure où 14 pays ont pris part au festival représentant les quatre coins de la planète, ce qui prouve le rayonnement de ce Festival et l’engouement des cinéastes à y prendre part.

Le Festival a aussi porté ses fruits deux mois à peine après sa clôture en abritant le tournage de nombre de productions cinématographiques dont “Bab El Kheir”, qui a été produit dans l’une des maisons d’hôtes d’Ouzoud et la fameuse série populaire de “Baba Ali” en langue amazighe.

Azilal est en passe d’accueillir une production cinématographique de haute volée sur une figure marquante de l’histoire contemporaine, à savoir, Ahmed E Hansali et d’autres productions d’envergure.

Parmi les vertus de la première édition, l’appui du Centre cinématographique marocain pour la construction de deux salles obscures, la première, une grande salle d’une capacité 150 places, et la deuxième salle, destinée à la formation des jeunes de la région dans les métiers du cinéma.

 

3 – Comment un festival comme celui-ci peut contribuer au développement de cette région à forte dominante montagneuse ?

Le festival participe à la redynamisation de la vie économique locale en augmentant le nombre des nuitées au sein des établissements d’hébergement de cette région en plus de sa contribution à revigorer le commerce local en raison de l’affluence des cinéphiles et des touristes ainsi que des admirateurs du festival.

Dans ce sillage, un mémorandum d’entente important pour la formation des jeunes de la région d’Ouzoud aux métiers et spécialités du numérique, a été signé, dans le but de favoriser l’insertion socio-économique des jeunes de cette région.

Ce mémorandum d’entente signé avec le ministère de la Transition numérique, Maroc Numeric Cluster, et la Caisse de Dépôt et de Gestion, vise à former les jeunes de la région d’Ouzoud aux métiers du numérique dans le but de promouvoir leur employabilité dans le domaine digital et de favoriser le développement socio-économique de la région.

Devant la situation actuelle de stress hydrique, il est impératif de trouver des alternatives de nature à améliorer le niveau de vie des citoyens de cette région, c’est tout le but de ce festival.

Nous avons organisé des conférences en présence d’une pléiade d’intellectuels qui ont abordé divers sujets se rapportant à la relation du cinéma avec la philosophie, l’histoire et le patrimoine. Les moyens d’encourager et de faciliter l’installation des producteurs ont également été abordés au cours de ces rencontres.

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