Le nouvel ouvrage de Aziz Hasbi “la Scène et les coulisses”, une réconciliation avec la vie, une renaissance
Par Roukane EL GHISSASSI.
Rabat – Le professeur Aziz Hasbi vient de publier un nouvel ouvrage “la scène et les coulisses”, un récit poignant sur son vécu, et particulièrement sur une maladie, pas des moindres, un cancer de la prostate qu’il a contracté et qui a bouleversé son existence, mais dont il s’en est heureusement sorti indemne.
Ce récit prégnant, un pavé de 263 pages, s’ouvre d’emblée sur une note tragique, un cancer que le médecin annonce à l’auteur en 2005 : “la nouvelle tomba comme un couperet”, écrit-il.
Un ultime instant durant lequel l’auteur se tient en suspens entre deux états la mort ou la vie : “de la surprise de la sortie des ténèbres et du délice de la renaissance”. La fragilité de cet intermédiaire, voilà justement ce que Hasbi semble avoir voulu explorer dans “La Scène et les coulisses”, écrit à la fois comme une marche funèbre et un lent réveil à la vie, et qu’il désire partager maintenant avec autrui.
A quelque chose malheur est bon, cette maladie qui n’a pas eu raison de lui, mais qui lui a été en quelque sorte salutaire, lui a fait apprendre à prêter attention à des choses qui pouvaient lui paraître avant insignifiantes, parce que ses fonctions d’antan ne le lui laissaient pas le temps d’y réfléchir, encore moins de les méditer: ” il m’a fallu ainsi revisiter le +boulevard des prostatiques+ pour remarquer les détails que mes déambulations dans le couloir des décideurs ne m’avaient pas permis de voir. Le spectateur juge le spectacle. L’acteur, quant à lui, porte le poids des coulisses qui contrarie souvent ses prestations sur la scène”, affirme-t-il dans cette phrase à forte charge allusive.
Point de grandiloquence, nulle place à la pédanterie et à l emphase dans l’écriture de ce récit qui se fait fluide et simple, se lisant d’un seul trait. L auteur laisse dégager l’impression qu’il a écrit dans une euphorie libératrice.
Cet écrit, serait-il un journal que l’auteur a dû tenir pour y mentionner tous les faits et dires de son vécu au jour le jour, dans les moindres détails, craignant que sa mémoire devienne faillible s’il devait se les remémorer ?
Il y fait part parfois de façon fulgurante de sa sensibilité face à divers événements et expériences en livrant un témoignage, comme il l’affirme, sur “un temps social sans que le +moi+ soit mis continûment en avant” .
De ces autres péripéties, il n’en fait pas seulement la caravane qui traverse le désert mais les situent bel et bien au cœur d’un environnement social et politique auquel il s’est adapté et, où il a évolué tant bien que mal.
Il conte des anecdotes par moments cocasses concernant son quotidien et notamment lors de son séjour dans le boulevard des prostatiques de l’hôpital où il suivait son traitement, relate son parcours avec une certaine nostalgie d’étudiant à Nice pour des études de 3ème cycle en “Droit et relations internationales”, content qu’une sommité dans cette discipline le professeur Charles Chaumont l’ait “adopté”, et décrit certaines personnalités politiques ou des personnes baignant dans d’autres sphères qu’il a approchées, ou encore s’interroge sur une actualité (le printemps arabe) qui à la fois le concerne et le dépasse.
Chaque confession, chaque événement évoqué devient prétexte de digression autour de réflexions que l’auteur ne veut pas laisser s’évaporer comme des volutes évanescentes. Hasbi va faire vivre tous ses souvenirs tout au long des chapitres de son récit qui s’échelonnent à travers une succession de brèves et parfois de longues illuminations, pour composer et donner à écouter une ligne mélodique soumise seulement au souffle de son appréciation. La maladie qui devait normalement le terrasser, l’a rendu clairvoyant.
Dans cet ouvrage d’un nouveau genre, un récit, les passages où il parle à la première personne alternent harmonieusement avec d’autres décrivant des situations ou des événements qu’il a vécus de près et qu’il replace, le temps étant passé, dans leur juste contexte valeur.
A partir de ces matériaux offerts par les expériences de sa vie, Hasbi va suivre un processus qui n’est pas celui de la transposition romanesque, mais celui de la transmutation de la masse de souvenirs en récits cohérents et éclairants à la fois sur la nature de l’existence.
La traversée de ses épreuves est relatée sans que l’auteur en masque les injustices ni les souffrances, mais en se gardant de toute dramatisation ou apitoiement: son énergie, sa force de résistance, ses contributions enthousiastes à toutes les actions qu’il a tant cherché à faire aboutir deviennent ses seuls amis de combat.
Ainsi, l’auteur s’attèle à construire une narration portée par la simplicité d’une langue soutenue, élégante et efficace, tout autant que par la lucidité de l’analyse et l’émotion suscitée par des événements tour à tour foudroyants ou empreints de gaieté, que par la fureur de vivre.
Aujourd’hui professeur universitaire à la retraite, M. Hasbi diplômé de la Faculté de Droit de Nancy (Doctorat d’Etat) a occupé de hautes fonctions, notamment celles de ministre chargé des Affaires Administratives, de secrétaire général au ministère de l’information et de représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies à New York. Ayant publié des ouvrages en relations internationales “Théories des relations internationales”, “ONU et ordre mondial : réformer pour ne rien changer” et “Commerce et protectionnisme. Quel avenir pour les échanges internationaux ?”, Aziz Hasbi nous surprend en écrivant ce récit à forte charge narrative, qui n’est pas le premier de ses écrits, puisqu’il a déjà publié un premier roman au titre burlesque “Le lit dans la valise”.
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