La MAP rend un vibrant hommage à la mémoire de feu Mansour Madani, icône de toute une génération de journalistes
Rabat – L’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP) a rendu, vendredi, un vibrant hommage à la mémoire de feu Mansour Madani, icône de toute une génération de journalistes qui ont contribué au rayonnement des valeurs de professionnalisme qui font le crédo de l’agence.
Cette cérémonie, qui a réuni proches, amis et confrères du défunt, notamment le Directeur général de l’Agence, Khalil Hachimi Idrissi, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdallah et l’ancien directeur général de la MAP, Abdeljalil Fenjiro, a débuté par la lecture de la Fatiha à la mémoire du défunt et à celle de tant d’autres anciens journalistes de la MAP disparus.
Elle a, également, été ponctuée par une série de témoignages émouvants saluant les qualités humaines et professionnelles de feu Mansour Madani.
Dans ce sens, le Directeur général de l’Agence a affirmé que “dans une organisation professionnelle, comme la MAP, l’intensité de son travail, l’importance de ses réseaux nationaux et internationaux, et sa vie professionnelle hyper-accélérée au rythme d’une actualité débridée, la perte d’un collaborateur comme Mansour Madani est un véritable choc”.
Cette perte est “un coup d’arrêt, voire un moment où le temps s’arrête. Brutalement!”, a dit M. Hachimi.
Au-delà la MAP, a relevé M. Hachimi, c’est “toute la communauté professionnelle, journalistique et autre, qui a réagi de la même manière : l’incompréhension, la douleur et un sentiment d’injustice face au destin” qui a pris ce grand journaliste qui était, de l’avis de tous, “un homme pudique et discret, un homme patient et rigoureux et un professionnel exigeant qui aimait l’excellence dans son travail”.
Et le DG de la MAP de s’interroger: “Quel bel hommage pouvait-on lui rendre autre que celui de ses pairs, de ses confrères et de ses amis? Quelle gratitude peut-on lui témoigner autre que celle de ses collègues et de son institution? Et quelle reconnaissance peut-on célébrer, ensemble, fièrement, autre que celle produite par ses écrits si patiemment tissés, si résolument documentés et si joliment enchevêtrés pour produire un sens qui exprime, à partir d’une distance raisonnable, à la fois la vie, la vérité et les faits dans leur irréductible complexité et dans leur actualité brûlante?”.
“La MAP a perdu un des siens. Elle sait qu’il est irremplaçable, ni dans la profession, ni dans les cœurs”, a-t-il déploré, assurant que l’Agence essayera de “cultiver sa mémoire pour les jeunes générations de professionnels afin que son exemple serve de phare à ceux qui cherchent une lumière qui les conduira à l’accomplissement, à ceux qui cherchent une direction éthique ou à ceux qui cherchent, tout simplement, un chemin sûr face aux dangers nombreux et dégradants qui guettent sans cesse ce métier”.
Le ministre de la communication a, pour sa part, salué la mémoire de “l’une des icônes d’une génération qui a fondé la MAP et œuvré pour sa préservation”.
M. El Khalfi qui a rappelé la consécration, en 2012, du défunt “Grand Prix national de la presse dans la catégorie +Agence+”, pour son portait de la ministre française de la communication d’origine marocaine Najat Vallaud-Belkacem, a évoqué “un homme extraordinaire qui souffrait et travaillait en silence”, tout en veillant à transmettre aux jeunes générations, son expérience journalistique, acquise lors d’une carrière longue de 40 ans.
Le ministre a justement exhorté cette jeune génération à s’inspirer des valeurs longtemps portées et promues par le défunt, celles de l’éthique, du service public et d’abnégation.
De son côté, le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, qui n’avait pas pu assister aux obsèques de son “ami” en raison d’un déplacement professionnel à l’étranger, a trouvé dans cette cérémonie d’hommage un réconfort pour apporter son témoignage à la mémoire de ce “journaliste hors pair” qu’il a eu l’occasion de côtoyer alors qu’il était étudiant à Paris.
“Un juste est parti”, a dit, non sans émotion, le ministre qui se remémore un “homme élégant, sérieux et engagé”, qui faisait partie de cette génération qui oeuvrait à consacrer la devise de la MAP : “l’information est sacrée, le commentaire est libre”.
Chakib Laaroussi, ancien chef du bureau de la MAP à Paris, a quant à lui, évoqué un ami avec qui il a partagé plus d’une dizaine d’années de confraternité, de complicité intime, “les meilleurs années de (sa) vie professionnelle”.
Il a salué en feu Madani l'”exemple vivant de l’esprit de la MAP”, qu’il a résumé en ces principes simples: “Professionnalisme, disponibilité, rigueur et travail dans l’anonymat”.
“A ses qualités humaines, il ajoutait une touche personnelle: Une profonde culture littéraire qui lui confère un très bon style rédactionnel, mais aussi politique et d’histoire, soit tout le background indispensable pour le grand journaliste qu’il était, tant à la centrale que comme chef du bureau de la MAP à Paris, Madrid et Lisbonne”, a assuré M. Laaroussi.
Pour le journaliste M’hamed El Boukili, il est difficile de trouver les mots pour parler d’un agencier du calibre du regretté Mansour Madani, à l’instar de plusieurs journalistes de sa génération qui aimaient tous cette profession et oeuvraient au rayonnement de la MAP à laquelle ils ont offert leurs plus belles années.
Par ailleurs, dans un message lu à cette occasion, la veuve de Mansour Madani, son fils, sa mère, son frère et ses sœurs, ont tenu à remercier le Directeur général de la MAP, les organisateurs de cette cérémonie, ainsi que les collègues et amis du regretté pour cet hommage, soulignant qu'”au-delà du journaliste qu’il était, feu Madani avait aussi la fibre ardente du militant et du patriote fervent, totalement engagé au service de son pays”.
“Mansour Madani considérait son agence, la MAP qu’il a vue grandir et se développer, comme une seconde famille qu’il chérissait avec autant de passion que la sienne, et qui était à ses yeux, l’une des meilleurs écoles de journalisme”, a ajouté le message.
Au nom des collègues du défunt, le rédacteur en chef central de la MAP, Noureddine Zouini a salué la carrière journalistique brillante du regretté au sein de l’agence, institution à laquelle il était resté fidèle et fier d’y appartenir.
De l’avis de tous ses collègues, à la rédaction centrale comme à l’étranger, il faisait preuve d’une capacité extraordinaire de travail et d’une disponibilité de tout instant au service du rayonnement de la MAP et de l’amélioration de sa production, a-t-il assuré.
A cette occasion, la MAP a publié un recueil de textes les plus récents du défunt, comme “une modeste contribution à cet hommage rendu à un pilier de l’agence et une reconnaissance à ses années de bons et loyaux services rendus à la MAP et à son pays”.
Dans l’édito de cette publication, le directeur de l’Information de la MAP, Adil Zaari Jabiri a indiqué que les collègues et confrères de feu Madani le reconnaissaient à sa griffe révélant un grand sens de professionnalisme, mais aussi à ses qualités d’homme de cœur faisant montre d’un dévouement de tous les instants.
Ses portraits, interviews et papiers couleur portaient indubitablement la marque de la finesse et de l’élégance, a souligné M. Zaari.
Né en 1954 dans la province de Berkane, feu Mansour Madani avait fait des études de journalisme au Centre de Formation des Journalistes (CFJ), ancêtre de l’ISIC, au début des années 70 avant de partir à Paris pour parfaire sa formation au prestigieux Institut Français de Presse (IFP) de l’Université de la Sorbonne (Paris II).
Le défunt a couvert pour le compte de la MAP, tout au long d’une brillante carrière de près de quarante ans, des centaines d’évènements et de manifestations.
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