FIFT de Zagora : “C’est eux les chiens”, Grand prix de la 10ème édition

ES: Khalid Attoubata
Zagora – Le long-métrage marocain “C’est eux les chiens” du réalisateur Hicham Lasri a remporté le Grand Prix de meilleur film de la 10ème édition du Festival international du film transsaharien (FIFT) de Zagora.

Le trophée du Grand Prix de Zaogra a été décerné par le gouverneur de la province de Zagora, Abdelghani Samoudi à l’acteur principal du film Hassan Badida, lors de la cérémonie de clôture de ce festival, organisé par l’Association du festival du film transsaharien du 20 au 24 courant.

Dans une déclaration à la MAP, Hassan Badida s’est dit très heureux de cette distinction pour un film qui a apporté, selon plusieurs cinéphiles, une valeur ajoutée au cinéma marocain.

Il a également annoncé que ce long-métrage, qui a été projeté lors du dernier festival de Cannes, participera aux prochains festivals de Dubai et de Marrakech.

De son côté, le président du jury de la compétition officielle, Tahar Benjelloun, a indiqué dans une déclaration similaire que ce film, prix “Coup de Cœur” du Public du Festival Lumières d’Afrique de Besançon 2013, est parvenu à mettre en exergue les moments difficiles qu’a vécues le Maroc dans le passé en les plaçant dans le contexte présent de la scène politique et sociale, dans le sillage du “printemps arabe”.

Ce film porte de l’espoir quant à l’avenir du Royaume et met en avant un Maroc nouveau, qui tient tant à la réconciliation et à la construction démocratique, a-t-il noté.

D’une durée de 85 minutes, ce film, Grand Prix de la meilleure fiction lors du festival de Cinéma Africain de Cordoue en 2013, relate l’histoire de Majhoul, rôle incarné par Hassan Badida, un emprisonné en 1981 pendant les émeutes du pain au Maroc, qui ressort, 30 ans plus tard, en plein “printemps arabe” après avoir perdu sa mémoire.

Une équipe de télévision publique, qui réalise un reportage sur les mouvements de protestation du 20 février, décide de le suivre dans la recherche de son passé.

L’équipe de télévision se déporte en effet vers ce corps lazaréen. Ce décadrage derrière la foule est un geste radical de cinéaste, une libération du pouvoir et de sa fabrique à images. La chasse à la réconciliation est ouverte.

Dans cette fable tragique, qui hurle reconnaissance, Lasri compose un road movie punk, décapant, original, sur les mouvements sociaux arabes faisant découvrir au public des choses surprenantes sur la vie complexe de Majhoul et son passé étonnant.

En outre, le prix spécial du jury a été décerné lui au film égyptien “Sortir au jour” de Hala Lotfy.

Ce film raconte l’histoire d’une famille pauvre de la banlieue de la capitale égyptienne. La famille composée d’un père handicapé, d’une mère infirmière et d’une fille de trente ans qui peine à concrétiser ses rêves.

C’est un drame familial sous forme de journal intime de deux femmes qui s’occupent, au quotidien, d’un père de famille malade.

Le festival a également attribué le prix du meilleur scénario au film tunisien “le professeur” de Mahmoud Ben Mahmoud.

“Cette 4ème récompense du scénario dans le parcours du film ne peut qu’être une fierté pour moi”, a confié à la MAP le réalisateur du film, disant que sa joie a été d’autant plus immense que le jury qui a primé ce long-métrage était présidé par un grand écrivain, qu’est Tahar Benjelloun.

Tiré de faits réels, le film tunisien retrace l’histoire de Kh’lil Khalsawi, un professeur de droit à l’université de Tunis qui a été désigné par le parti au pouvoir pour le représenter au sein de la ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) qui vient d’être crée, avec pour mission d’y défendre les positions de l’Etat.

Or, la conjonction de plusieurs évènements d’ordre social va ébranler la fidélité de Kh’lil au régime, qui lui a valu trois ans de prison suite à un procès monté de toute pièce.

Le long-métrage tunisien s’est vu également décerné le prix du jury presse et critique, alors que “le goût de la pluie”, un long-métrage namibien de Richard Pakleppa, a remporté le prix spécial.

Concernant la compétition du meilleur scénario, ouverte aux jeunes de la région de Darâa, le premier prix a été décroché par Mourad Khallou, auteur de “Joyeux anniversaire Touda”.

Les deuxième et troisième places sont revenues dans l’ordre à Mouâad Mohal avec “Louh” et Younes Chaghmoun avec “Baiser indien”.

Tomber de rideau donc sur cette 10ème édition, qui s’est hissée, selon les organisateurs, au niveau des aspirations et des objectifs escomptés.

La cité-palmeraie a vibré, cinq jours durant, aux rythmes festifs du festival qui célèbre le film transsaharien dans toutes ses dimensions, fort en cela d’une programmation riche et diversifiée.

“Une édition réussie”, s’est félicité le directeur du festival, Ahmed Chahid, dans une déclaration à la MAP, estimant que la distinction du film marocain “C’est eux les chiens” prouve que le cinéma national se porte bien et qu’il a accomplies de grandes avancées.

“Un succès qui a été illustré par l’engouement qu’a suscité cette édition aussi bien de la part des acteurs du cinéma que des médias du Maroc et d’ailleurs”, a-t-il souligné.