Festival Taragalte : la “Caravane de la paix : la résistance par la culture”, lancée à M’hamid El Ghizlane

Envoyé Spécial : Mustapha Sguenfle.

Ouarzazate – A environ 98 km au sud de la ville de Zagora se trouve M’hamid El Ghizlane, la “Plaine des Gazelles”, anciennement appelée Taragalte. Le climat ici est aride et la température élevée et, par moments, le vent souffle très fort et entraîne des tourbillons de sables. Ces désagréments sont toutefois vite dissipés à la vue des hommes bleus affables, car ici, l’étranger est considéré comme un visiteur qu’on reçoit avec considérations.

Cet accueil est d’autant plus chaleureux qu’il s’inscrit dans un contexte particulièrement attachant. Il s’agit de la caravane culturelle pour la paix, lancée dans le cadre de la 5ème édition du festival Taragalte (15 au 17 novembre à M’hamid El Ghizlane).

Cette caravane est un projet sahélo-transsaharien initié par le Festival Taragalte, le Festival au désert (Tombouctou, Mali) et le Festival sur le Niger (Ségou, Mali) dans le but de soutenir la paix, la solidarité et la tolérance dans cette région.

La caravane culturelle pour la paix devra partir de M’hamid El Ghizlane en janvier 28 pour arriver à Ségou (Mali) le 3 février 2014. A son arrivée à Ouagadougou (Burkina Faso), d’autres caravanes se joindront à elle en provenance du Niger, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Mali et, chemin faisant, devront animer des festivals au profit des camps de réfugiés maliens au Burkina Faso.

“Le Maroc a déjà manifesté sa solidarité avec les maliens à maintes reprises. Pour nous, c’est un honneur de commencer cette caravane ici, et d’aller exprimer au peuple malien la solidarité du peuple marocain”, a déclaré à la MAP Manny Ansar, directeur du Festival au désert à Tombouctou, en marge d’une soirée artistique samedi.

Il s’agit là d’une initiative menée par des artistes qui prônent la paix. “On attend que cette caravane envoie un message fort de paix et d’unité nationale au Mali, pour marquer le début d’une plus forte collaboration entre les festivals en Afrique subsaharienne et au Maghreb en particulier, et avec des festivals d’Europe et d’ailleurs en général”, a précisé de son côté, Almou Ag Mohamed, directeur de la caravane culturelle pour la paix – Burkina Faso, dans une déclaration similaire, dimanche, en marge d’une conférence portant sur ce projet sous le thème : “La culture, vecteur de développement et de rapprochement entre les peuples”.

Pour l’administrateur du festival sur le Niger (Ségou, Mali), Mohammed Doumbia, cette caravane crée une communion entre les peuples de la région. Elle constitue “un signe fort que nous lançons au monde entier pour qu’il comprenne qu’à travers notre arme, qu’est la culture, nous pouvons donner un signal fort et prôner la tolérance et la paix entre ces peuples du Sahara et du sud du Sahara”.

Par là-même, le festival Taragalte maintient son souci qui fait de la revalorisation du patrimoine matériel et immatériel du désert une priorité, en mettant l’accent sur les échanges interculturels et humains entre les différentes communautés sahariennes et le reste du monde.

Depuis son lancement en 2009, et à travers l’art, la musique, les ateliers, les expositions et les conférences, ce festival encourage et offre une plateforme pour le développement dans la région.