La réparation des victimes du “polisario”, tributaire de la reconnaissance des violations des droits de l’Homme à Tindouf (Conférence)
Genève – La reconnaissance des graves violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf est nécessaire à la réalisation de la justice pour les victimes et à leur réparation, ont souligné les participants à une conférence internationale, jeudi à Genève.
Les voix des victimes d’exécutions, d’enlèvements et de tortures s’élèvent de jour en jour, mettant la communauté internationale devant sa responsabilité de reconnaître leur droit à la justice, ont assuré les participants à cette conférence, organisée par l’Observatoire international pour la paix, la démocratie et les droits de l’homme à Genève (IOPDHR) et l’ONG “Promotion du Développement Économique et Social” (PDES), qui bénéfice du statut consultatif spécial auprès du Conseil Économique et Social des Nations Unies.
La présidente de l’IOPDHR, Aicha Douihi, a ainsi relevé un chaos juridique dans les camps de Tindouf, où les mesures arbitraires et l’impunité règnent, précisant que les conditions de vie inhumaine, l’absence de recensement et de mécanismes de protection, ainsi que le statut de réfugié vidé de son sens créent un climat propice à la prolifération des violations des droits de l’Homme.
Pour sa part, l’expert espagnol des questions de terrorisme, Chema Gil, a relevé que le “polisario”, avec son idéologie et ses pratiques arbitraires, crée un espace instable et propice au développement des organisations internationales qui menacent la sécurité de la région sahélo-saharienne, précisant que le ‘’polisario’’ assure la liaison entre le terrorisme, le crime organisée et le trafic de stupéfiants.
De son côté, l’activiste Maghlaha Dlimi a raconté comment elle a souffert des pratiques répressives du “polisario”, décrivant sa déportation à Cuba alors qu’elle n’était qu’une enfant et détaillant les violations systématiques des droits de l’Homme par les appareils du ‘’polisario’’.
Elle a présenté des listes non exhaustives de personnes qu’elle a connues et côtoyées et qui ont été victimes de la tyrannie dans les camps, sans que le pays hôte intervienne pour mettre un terme et sanctionner les violations.
L’avocat et activiste Naoufal Bouamri a, quant à lui, mis l’accent sur le fait que les victimes du “polisario” doivent être reconnues en tant que tel et bénéficier de réparations et de soutien psychologique, appelant la société internationale à se mobiliser en leur faveur.
M. Bouamri a passé en revue plusieurs cas de jeunes victimes d’exécutions illégales par la gendarmerie algérienne et d’activistes victimes d’enlèvements et de torture pour avoir exprimé leur avis, assurant que l’État algérien est tenu, conformément aux conventions de Genève, de protéger les personnes dans les camps.
Par ailleurs, Sophie Michez, avocate au barreau de Bruxelles, a mis en exergue le contraste frappant avec les procès de Gdeim Izik, où des dizaines d’observateurs étrangers ont pu s’assurer que les conditions d’un procès équitable étaient réunies et le droit à la défense garantie, en dépit de l’atrocité des crimes commis.
M. Lorenzo Penas Roldan, avocat international des affaires de terrorisme et de sécurité internationale, a pour sa part observé que le ‘’polisario’’ s’appuie sur un climat politique et juridique favorable aux violations graves des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, notant qu’en l’absence de sûreté, de séparation des pouvoirs et de mécanisme de contrôle, la situation à Tindouf continuera à produire des violations systématiques et permanentes de droits de l’Homme.
La présence d’images d’enfants soldats en tenue militaire durant la visite d’un responsable onusien devait pousser la société internationale à condamner les violations du ‘’polisario’’, a-t-il ajouté, affirmant que l’Algérie, en sa qualité d’État hôte, est directement responsable de toutes les violations commises dans les camps.
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