M. Benyoub au Forum de la MAP: Le modèle de développement des provinces du Sud s’est basé sur un diagnostic précis des conditions socio-économiques
Rabat – Le modèle de développement des provinces du Sud s’est basé sur les résultats d’un diagnostic précis des conditions socio-économiques, a affirmé, mercredi à Rabat, le délégué interministériel aux droits de l’Homme, Ahmed Chaouki Benyoub.
Invité au Forum de la MAP pour présenter le rapport de base sur les droits de l’Homme dans les provinces du sud du Royaume du Maroc, M. Benyoub a relevé que le modèle de développement de ces provinces a été conçu sur la base des résultats du rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de 2013, et qui a débouché sur des recommandations et des conclusions “tristes”.
Ce modèle de développement repose sur 4 principes, a fait savoir M. Benyoub, notant qu’il s’agit de renforcer les bases d’un développement humain inclusif et durable, assurer la participation des acteurs représentatifs et de la population locale à toutes les étapes de préparation et de mise en œuvre des programmes de développement de la région, respecter les droits humains des citoyens et consolider la position de l’État en tant que régulateur et garant de l’application de la loi.
Le rapport de base sur les droits de l’Homme dans les provinces du sud affirme que le modèle de développement des provinces du Sud reflète, sous la direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, une vision prospective qui vise à faire de ces provinces un modèle de développement régional intégré et durable, ajoutant que ce modèle constitue un pilier de consolidation de son intégration dans le pays et de renforcement de son statut et de son rayonnement en tant que pôle économique international civilisationnel et régional, selon une approche globale de développement fondée sur les droits de l’Homme et avec de multiples dimensions qui incluent les aspects économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Le rapport présenté par M. Benyoub a évoqué le rapport du CESE sur le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, qui a souligné, en 2013, le rôle central joué par l’État en tant que premier investisseur et employeur dans ces régions, et dans la réalisation des infrastructures et l’accès effectif des citoyens aux services de base et dans la lutte contre la pauvreté
Le diagnostic du CESE sur la réalité et les perspectives de développement et ses défis et la jouissance des droits dans ces régions souligne l’évolution positive remarquable des indicateurs liés à l’éducation, à la santé et à la réduction de la pauvreté, précisant que ces indicateurs sont supérieurs à ceux enregistrés au niveau national.
Depuis la libération des régions méridionales du Royaume du colonialisme espagnol, l’État a redoublé d’efforts pour développer la région et lui permettre de rattraper son retard de développement, souligne le rapport de base sur les droits de l’Homme dans les provinces du sud, citant, dans ce sens, la solidarité nationale, qui a joué un rôle majeur dans la dotation de ces régions en infrastructures économiques et sociales dans les premières années de leur retour à la mère patrie, un effort exceptionnel que le peuple marocain a déployé avec toutes ses composantes.
Par ailleurs, le document relève que le discours Royale à l’occasion du 43ème anniversaire de la Marche Verte présente le cadre stratégique du nouveau modèle de développement, ajoutant que ce modèle puise sa force dans la démarche d’implication profonde des différents acteurs locaux et des citoyens, notamment les jeunes et les femmes, et dans son diagnostic et son évaluation de la trajectoire, de la réalité du développement et de ses enjeux depuis 1975, ce qui a permis l’élaboration d’une nouvelle vision basée sur la poursuite par l’État de son processus de protection des droits et de renforcement du développement selon ses obligations dans ce domaine.
S’agissant des applications et manifestations du modèle de développement, le rapport note que, sous la direction de SM le Roi, le nouveau modèle de développement des provinces du sud a été lancé avec une importante enveloppe budgétaire de l’ordre de 85 milliards de dirhams et la conclusion de contrats-programmes pour la mise en œuvre plus de 700 projets, couvrant l’ensemble des domaines économique, social, culturel et environnemental.
Parmi ces projets, figurent de grands chantiers structurants qui contribueront à hisser le statut des provinces du Sud en tant que grand pôle économique, jouant un rôle essentiel dans le développement aux niveau national, régional et continental, dont les plus importants sont la voie express reliant les villes de Tiznit et Dakhla sur une distance de 1.055 km avec une enveloppe budgétaire estimée à 10 milliards de dirhams, la réalisation du programme industriel Phosboucraâ à Laâyoune pour un coût de 8,17 milliards de dirhams, les sites de l’énergie éolienne et solaire à Laâyoune, Tarfaya et Boujdour d’une capacité totale de 600 mégawatts, et mobilisant un investissement de de 8,7 milliards de dirhams, la construction du port de Dakhla Atlantique avec une enveloppe de 10 milliards de dirhams, ainsi que des programmes de réhabilitation urbaine pour un budget de 3,4 milliards de dirhams, lit-on dans le rapport.
Les comptes régionaux de l’année 2019 relatifs au niveau de vie dans les provinces du sud du Royaume indiquent que les dépenses de consommation finale par habitant dans les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab dépassent la moyenne nationale qui est de l’ordre de 18.381 dirhams, atteignant 19.652 dirhams et 26.554 dirhams, respectivement.
De même, les données du Haut-commissariat au Plan relèvent l’amélioration sensible du niveau de vie et une réduction des disparités sociales dans ces régions, puisque les dépenses de consommation finale des familles par habitant ont augmenté de 6 % entre 2004 et 2013, contre 5,6 % au niveau national.
Les données précitées confirment une baisse de la pauvreté multidimensionnelle selon la même tendance, passant de 18,4% en 2001 à 4,3% en 2014 contre respectivement 27% et 8,1% au niveau national, fait observer le rapport, ajoutant qu’une diminution de 5,10 % au niveau des disparités sociales, calculé par l’indice de Gini, a été constatée entre 2001 et 2004, contre 4,7 % sur le plan national.
Concernant la situation de l’emploi et du chômage en 2019, les provinces du Sud ont enregistré un taux d’activité de 46%, ce qui équivaut presque à la moyenne nationale qui est de l’ordre de 45,8%, poursuit la même source, relevant que le taux de chômage atteint 16,3 %, dépassant la moyenne nationale qui est de 9,2 %. Ainsi, le grand défi du nouveau modèle de développement dans ces régions reste la réduction du taux de chômage et l’augmentation du taux d’activité, notamment chez les femmes.
En matière d’infrastructures sanitaires, le rapport fait savoir que les provinces du Sud du Royaume disposent de 48 dispensaires ruraux, 55 centres de santé ruraux, 49 centres de santé urbains et 10 hôpitaux d’une capacité de 954 lits, soit 3,7% de la capacité litière nationale, notant que ces infrastructures seront renforcées par la réalisation d’un centre hospitalier universitaire dans la ville de Laâyoune, qui est en cours de construction, pour un budget de 600,1 millions de dirhams et une capacité de 500 lits, outre la création d’une faculté de médecine et de pharmacie dans la même ville pour une enveloppe de 350 millions de dirhams.
Les efforts de l’État liés à la promotion des droits économiques et sociaux ont concerné la réalisation d’infrastructures culturelles et de loisir, dont 24 clubs féminins relevant du secteur de la jeunesse en 2019, 24 crèches dépendant également du secteur de la jeunesse, 62 jardins d’enfants relevant de l’Entraide nationale Jeunes, ainsi que 51 maisons de la jeunesse.
En ce qui concerne les équipements sportifs réalisés par le secteur de la jeunesse, les données de 2016 indiquent que les provinces du Sud du Royaume disposent de 47 centres socio-sportifs de proximité, 6 stades en gazon synthétique, 3 piscines couvertes et 11 salles de sport.
Les provinces du sud du Royaume du Maroc sont également dotées d’une bonne infrastructure dédiée à la protection sociale et à la prise en charge des groupes vulnérables, puisque les données de l’année 2019 font état de l’existence de 57 institutions de protection sociale encadrées par 494 personnes. La catégorie des personnes handicapées bénéficie de la prise en charge dans 12 centres relevant de l’Entraide nationale. Cet établissement public a également mis en place 59 espaces pour la lutte contre l’analphabétisme.
Les données du ministère de la Santé et de la Protection sociale, en matière de droit à la santé, relèvent que les provinces du Sud du Royaume connaissent un taux d’encadrement sanitaire bien plus supérieur à la moyenne nationale. Les statistiques de l’année 2021 soulignent que ces provinces disposent d’un médecin pour 2.502 habitants, contre un médecin pour 4.418 citoyens au niveau national.
Ces mêmes données font état d’une proportion d’un infirmier pour 471 personnes, contre 1.270 personnes pour chaque infirmier sur le plan national.
Les données du ministère font état également que 88,5% des femmes enceintes du Royaume ont bénéficié d’un suivi par des établissements de santé au cours de l’année 2018, contre 96,1% dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, 94,3% dans la région de Dakhla-Oued Eddahab et 97,3% dans la région de Guelmim-Oued Noun.
S’agissant du droit à l’enseignement, les efforts déployés pour la généralisation de l’éducation ont permis de faire passer le taux brut de scolarisation parmi la tranche d’âge entre 6 et 22 ans, de 67,4% en 2004 à 81,8% en 2014, alors que ce taux a enregistré une progression au niveau national, pendant la même période, de 56,1% à 74,9%. On note aussi que le taux de scolarisation dans ces régions est bien supérieur à celui des régions de Casablanca-Settat avec 79,3% et de Rabat-Salé-Kenitra avec 78,8%.
La plupart des indicateurs de calcul du capital humain, selon la même tendance mentionnée ci-dessus, font ressortir une progression et une amélioration dans les provinces du Sud par rapport aux taux enregistrés au niveau national, à l’image du taux des personnes âgées de 25 ans ou plus et dont le niveau d’instruction est égal ou supérieur au cycle secondaire collégial, qui a cru de 23,8% en 2004 à 33,3% en 2014, contre respectivement 23% et 30,4% au niveau national.
Le rapport ajoute que la majorité des indicateurs de développement, tels que les indicateurs de santé, d’éducation et de niveau de vie de la population, marquent une amélioration remarquable grâce à l’effort d’investissement de l’État dans les infrastructures et les ressources humaines, dépassant souvent les moyennes nationales.
Ainsi, le taux d’alimentation en eau potable dans les provinces du Sud du Royaume est de 93,7% contre 72,9% au niveau national, et le taux d’accès à l’électricité est de 93,8% contre 91,9% au niveau national. Le pourcentage de la population urbaine disposant d’une villa, d’un appartement ou d’une maison marocaine est passé de 72,2% à 92%.
Par ailleurs, le rapport de base sur les droits de l’Homme dans les provinces du sud du Royaume du Maroc, relève que l’approche du modèle de développement des provinces du Sud en matière culturelle a connu un développement important, à la lumière des efforts de l’État qui a accordé une attention particulière, dans ses programmes de mise en œuvre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud, à l’axe de la culture en tant que droit inhérent aux droits de l’Homme et un levier fondamental du développement.
Les données de la Délégation Interministérielle aux droits de l’Homme, dans le cadre de l’élaboration du rapport national d’examen universel périodique qui sera présenté au cours de l’automne de cette année au titre des engagements pertinents de notre pays, font état de la mise en œuvre d’un nombre significatif de programmes ayant trait à l’axe “Renforcement des mécanismes de préservation du patrimoine Hassani, sa vulgarisation, sa valorisation et son exploitation au profit de l’Homme et comme levier de développement”.
La participation large et intensive de la population des provinces du sud du Maroc aux différents scrutins qui se déroulent dans le Royaume aux niveaux national, régional et local, constitue une preuve politique éclatante et un argument juridique attestant de leur attachement à l’intégrité territoriale du Royaume.
Cette participation tient lieu de témoigne tangible à propos de l’engagement effectif des populations au processus d’édification de la démocratie au niveau national, en prenant part à la mise en place d’institutions constitutionnelles fortes, en contribuant à la défense du modèle démocratique de leur pays, à la consolidation des droits de l’homme, et à la promotion du développement. Elle confirme également que ces populations ont choisi délibérément d’exercer leur droit constitutionnel inaliénable de prendre part à la gestion démocratique de leurs affaires locales, dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc.
Le rapport souligne également que cette participation révèle également de manière forte l’intégration de la population du Sahara dans les différents processus politiques et les voies de construction et de réforme, tout comme elle tient lieu de réponse libre, démocratique et directe à propos de la représentation authentique et légitime des populations des régions du sud, par le biais d’élections libres, compétitives, transparentes et périodiques, en tant que moyen idéal permettant l’expression libre au sujet de la citoyenneté, de l’appartenance, du choix démocratique, de la représentation politique et institutionnelle, tout comme elle constitue l’une des applications les plus importantes de l’autodétermination, en particulier dans ses formes modernes relatives à la régionalisation avancée ambitionnant de favoriser la mise en œuvre effective du plan d’autonomie.
Les provinces du sud sont un modèle particulier en ce qui concerne la participation politique, dans la mesure où la population de cette région accorde un intérêt vif et soutenu aux processus électoraux nationaux, régionaux et locaux, poursuit le document, expliquant que la participation de la population aux différentes échéances électorales qui ne comptent pas moins de huit scrutins majeurs, a connu des taux de participation élevés, constituant ainsi un fait marquant du point de vue politique.
Cette participation élevée a été enregistrée non seulement lors des scrutins référendaires mais également à l’occasion des élections législatives et communales, souligne-t-on de même source, affirmant que cette région a pu également produire des élites politiques représentatives du peuple du Sahara marocain au niveau des institutions constitutionnelles nationales, tout comme au niveau des conseils communaux, régionaux et provinciaux, sans oublier la participation active de ces mêmes élites au niveau des partis politiques et de leurs activités politiques.
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