Protection des enfants: Les résolutions de l’ONU n’ont pas dissuadé les parties au conflit de commettre de graves violations du droit international humanitaire (Mme El Khamlichi)

Protection des enfants: Les résolutions de l’ONU n’ont pas dissuadé les parties au conflit de commettre de graves violations du droit international humanitaire (Mme El Khamlichi)

mercredi, 23 mars, 2022 à 21:45

Rabat – Les dispositions du droit international humanitaire et les résolutions de l’ONU en matière de protection des enfants n’ont pas dissuadé les parties au conflit dans plusieurs foyers de tension dans le monde de commettre de graves violations, a affirmé, mercredi à Rabat, la présidente de la Commission Nationale du Droit International Humanitaire (CNDIH), Mme Farida El Khamlichi.

S’exprimant à l’ouverture du colloque international sur “La protection des enfants dans les crises humanitaires”, organisé par la Commission nationale de droit international humanitaire, Mme El Khamlichi a souligné que “si les règles et les dispositions du droit international humanitaire et les résolutions de l’ONU en matière de protection des enfants visent à assurer la plus grande protection possible aux enfants lors des conflits armés, cela n’a pas dissuadé les parties au conflit dans plusieurs foyers de tension dans le monde de commettre des violations graves, dont les mécanismes disponibles sont toujours incapables d’inculper ses auteurs”.

La présidente du CNDIH s’est arrêtée sur ce qui se passe sur le continent africain qui est la scène “de graves violations des règles de protection des enfants dans les conflits armés, selon les médias qui parlent de l’enrôlement des enfants et la violation de leur enfance en les soumettant à des formations militaires et en les impliquant dans des opérations hostiles au Sahel, en Afrique de l’Est et dans les camps de Tindouf en Algérie, sous la supervision de groupes armés tels que Boko Haram, al-Qaïda au Sahel, al-Chabab et la milice du polisario, qui ne se soucient pas des lois internationales et ne prennent pas en compte la communauté internationale”.

Mme El Khamlichi a souligné que cet évènement vise à attirer l’attention sur les pratiques inacceptables sur les plans humanitaire et légal auxquelles se livrent des armées ou des groupes armés tels que Boko Haram ou le polisario, notant que la communauté internationale est appelée incessamment à interroger ces organisations et milices qui la défie publiquement et de les exposer aux peines qu’ils méritent”.

Pour ce qui est du Maroc, la présidente de la CNDIH a relevé que “le Royaume du Maroc, soucieux en vertu de la Constitution de promouvoir le droit international humanitaire et de contribuer à son développement, a pris de nombreuses initiatives qui vont de pair avec les aspirations de la communauté internationale qui cherche à protéger l’enfant et à l’éloigner de tout ce qui porte atteinte à l’innocence enfantine dans les conflits armés”.

Pour sa part, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, Aawatif Hayar, a relevé que ce colloque international constitue une plus value en vue de consolider la dimension des droits de l’homme, valoriser le statut de l’enfant, protéger son intérêt suprême et explorer les perspectives concrètes “pour faire face à ces crimes inhumains et odieux contre les enfants, y compris les enfants incarcérés et enrôlés dans les camps de Tindouf”.

Elle a souligné que l’attention et la protection des conditions des enfants au Maroc est une “tendance enracinée” qui se reflète dans la grande attention accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux questions de l’enfance, ainsi que les indications très importantes contenues dans la Constitution du Royaume relatives à ce sujet, en plus de ce qui a été mentionné dans les différents programmes gouvernementaux successifs, ainsi que les politiques publiques et les programmes nationaux pour faire progresser la situation des enfants dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la scolarisation, de la protection, de la participation et du divertissement, qui sont définis par la mobilisation et l’implication totale des différents secteurs gouvernementaux, des institutions nationales et des associations de la société civile dans leur activation avec la participation des familles et des enfants eux-mêmes.

Mme Hayar a expliqué que le Maroc est toujours soucieux de s’engager dans la dynamique internationale pour faire avancer, défendre et activer les droits de l’enfant, notant que le Royaume a adhéré clairement à l’organisme onusien des droits de l’Homme, à la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE) de 1993 et au Protocole facultatif concernant l’implication des enfants dans les conflits armés de 2002.

A cet égard, elle a souligné que l’examen du rapport initial sur le protocole facultatif concernant l’implication des enfants dans les conflits armés a montré que le Maroc dispose d’un arsenal juridique important dans le domaine de la protection des droits de l’enfant. “Le Maroc a placé la protection des enfants parmi ses priorités et s’est efforcé d’inclure cette protection dans ses différentes législations via un arsenal juridique qui réglemente le processus d’enrôlement et les services militaires conformément au droit international.

De son côté, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach a fait savoir qu’il existe un consensus international selon lequel la conspiration des enfants, à titre obligatoire ou volontaire dans les conflits armés et non armés, constitue une grave violation du droit international et est assimilé à des crimes de guerre, soutenant que les résolutions du Conseil de sécurité ont condamné à plusieurs reprises l’enrôlement et la manipulation des enfants.

Relevant que la protection des enfants durant les crises “n’a pas encore atteint le niveau requis”, elle a noté que cette question “place l’enfant dans une situation qui l’expose en permanence aux violations graves”.

Dans la mesure où cette protection reste relative ou totalement absente dans un certain nombre de zones de conflit, les mouvements armés non étatiques n’y succombent pas totalement, a-t-elle ajouté, notant que la responsabilité de la communauté internationale ne doit pas s’arrêter à la protection des enfants à l’occasion de crises et conflits armés, mais devrait plutôt être renouvelée et développée à l’occasion de la consolidation de la paix, car elle constitue un cadre transitoire de réaménagement des priorités dans la construction politique, économique et sociale.

“Pour que les ONG et les institutions nationales des droits de l’Homme avancent, construisent et soutiennent des coalitions mondiales pour mettre fin aux graves violations contre les enfants, il est nécessaire de prendre des mesures plus dissuasives visant à empêcher les enfants d’être impliqués et d’exploiter leurs vulnérabilités dans les conflits”, a conclu Mme Bouayach.

Pour sa part, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour les enfants en temps de conflit armé, Mme Virginia Gamba, a estimé que les conflits sont les crises humanitaires les plus importantes que le monde connaisse, expliquant que ces conflits affectent les civils et les enfants.

Elle a averti du grand nombre de violations contre les enfants qui “reste préoccupant”, notant que l’enrôlement des enfants et le refus de l’aide humanitaire sont les violations les plus importantes enregistrées au cours de cette année.

La responsable onusienne a souligné que les défis auxquels sont confrontés la protection des enfants vivant dans les zones de conflit “restent inacceptables aux yeux du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’Homme et aux droits de l’enfant”, notant que la fragilité des enfants s’est aggravée, les privant de l’accès à l’assistance dont ils ont besoin.

Ce colloque international vise à contribuer à attirer l’attention nationale et internationale sur les pires formes d’exploitation des enfants dans les zones de conflit armé, à la lumière du droit international humanitaire, et à faire connaître les efforts déployés par les Nations Unies et diverses organisations internationales pour protéger les enfants pendant les conflits armés.

Il vise également à partager les bonnes pratiques en matière de protection des enfants lors des conflits armés et des crises humanitaires, ainsi que d’attirer l’attention sur les conditions dégradées des enfants dans les conflits armés en Afrique, leur enrôlement militaire au Sahel, dans les camps de Tindouf et en Afrique de l’Est, par les groupes armés dont Boko Haram, Al Qaïda au Sahel et le polisario.

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