Le Chant des Fleuves fait escale au Mississipi avec Sarah Savoy, gardienne de la tradition musicale Cajun
Par Amal TAZI
Rabat- Le Chant des Fleuves, section découverte du Festival Mawazine-Rythmes du monde, a fait escale, jeudi soir, au Mississipi avec un concert original de la formation Sarah Savoy, gardienne du chant cajun, tradition musicale née aux bords du grand fleuve de l’Amérique du Nord, en Louisiane, au sud des Etats-Unis.
Devant un public conquis, dont des désormais habitués de cette section ouverte sur les musiques du monde qui se tient dans le cadre exceptionnel du monument Chellah à Rabat, la formation, conduite par la chanteuse Sarah Savoy, a fait découvrir un répertoire “joyeux et festif” des Cajuns, cette population d’origine française rejetée du Canada par les Anglais au 18ème siècle, mais qui n’a rien perdu de son originalité.
Elle-même issue de cette population qui a su cultiver une langue unique, matinée d’expressions anglaises, et transmettre de génération en génération des danses et des chansons que l’on accompagne encore aujourd’hui à l’accordéon et au violon, Sarah a emmené les spectateurs dans un magnifique voyage à travers sa Louisiane natale mais aussi sur les bords du Mississipi qui charrie en son mouvement des musiques country, blues ou rock. Un voyage dans le temps et l’espace entre des musiques qui ont dessiné les paysages du sud des Etats-Unis entre français et anglais, entre guitare et accordéon, entre valse et rock’n’roll.
Accordant sa voix successivement aux rythmes de son “triangle”, sa guitare et son accordéon, instruments phares de la musque cajun qu’elle manie aussi bien que les autres membres de “la bande”, elle a créé avec son groupe une ambiance décontractée façon “country” où la bonne humeur est le maître mot.
“Marhaba bikom fi Louisiana”, a-t-elle lancé en arabe pour souhaiter la bienvenue au public avant de l’embarquer dans ce périple, et d’ouvrir le concert avec sa chanson préférée “Le triangle”, un morceau qui date des années 1930 retraçant l’histoire de la Louisiane.
Elle a ensuite enchaîné avec une chanson plutôt triste, “The baby and the gambler”, tout en rassurant que cela ne devait être le ton dominant de la soirée où c’est la danse et la fête qui devaient être de mise. “Désolée, il va falloir vous déprimer mais on va remonter comme même!”, a-t-elle dit.
Tout au long de sa prestation, Sarah n’a pas cessé de multiplier les blagues. Ainsi c’est avec un brin d’ironie qu’elle annonçait le titre suivant “la danse de la limonade” comme “un texte très poétique et très émotionnel!”, en allusion à la légèreté des chants traditionnels cajun.
“S’il n’y a pas beaucoup de pensée dans nos textes, c’est parce qu’on ne s’écoute pas, on aime plutôt danser !”, a-t-elle expliqué, sur le ton de la plaisanterie.
La chanteuse a clôturé le concert en apothéose en se mêlant parmi le public, avec les membres de sa formation, drapée des couleurs nationales, fredonnant l’air “Mardi gras”, chanté traditionnellement à l’occasion de cette fête catholique, aux rythmes d’instruments dépourvus de sonorisation comme le veut la tradition en ce jour.
Avant sa montée sur scène, Sarah a confié à la MAP sa joie de participer à Mawazine pour sa première visite au Maroc, un pays qu’elle “rêvait de visiter depuis des années”, trouvant l’idée de tracer les musiques du monde à travers ses grands fleuves “intéressante”.
“Le Mississipi est un fleuve très important, c’est comme ça on acheminait les produits de et vers d’autres région, et c’est aussi comme ça qu’on pu partager notre culture avant la venue des médias, journaux, radio et télévision”, a-t-elle relevé.
Ainsi, a-t-elle ajouté, son objectif à travers cette participation “c’est partager et créer un intérêt pour cette culture”, à travers la musique.
“J’aimerai que tout le monde puisse trouver l’opportunité pour aller en Louisiane et rencontrer ce peuple tellement chaleureux, plein de richesses historiques et culturelles”, a-t-elle conclu.
Etablie actuellement en France, Sarah est née au cœur de cette culture dans une famille où la musique est le langage quotidien. Marc Savoy, son père, Ann, sa mère, Joël et Wilson, ses frères, sont tous des musiciens ou chanteurs. Accordéon, guitare et violon font partie des objets de première nécessité à la maison. La famille Savoy s’est ainsi imposée comme le gardien de cette tradition toujours vivante dont elle offre un aperçu saisissant en offrant à chacune de ses prestations un voyage au cœur des plus beaux paysages du sud des Etats-Unis.
Haut lieu de l’expérimentation et de la découverte, Mawazine consacre pour la scène du Chellah, un site antique dont les murs conservent les traces des cultures millénaires qui ont forgé le Maroc, une programmation entièrement dédiée aux musiques des grands fleuves de la planète.
Intitulée “Le Chant des Fleuves”, cette création unique en son genre explore les patrimoines musicaux nés au bord des rives ancestrales du Nil, du Mississippi, de l’Euphrate ou encore du Danube.
Comme ces fleuves légendaires, ces musiques puisent dans un héritage très riche et charrient une infinité d’expériences sonores. Ce voyage musical mènera ainsi les festivaliers en Hongrie, aux Etats-Unis, en Mongolie, en Ethiopie, en Guyane, en Turquie, en Iran, et bien sûr au Maroc.
Pendant neuf jours, cette 13ème édition de Mawazine, placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et organisée par l’association Maroc-Cultures, rassemble pas moins de 1.500 artistes, dont de grands noms de la scène marocaine et panarabe, des stars de renommée internationale et des interprètes reconnus des principales traditions musicales de la planète, autour d’un seul mot d’ordre : “Nos différences nous ont réunis”.
Cette édition propose aux festivaliers une programmation originale et exigeante, riche et éclectique qui offre un aperçu saisissant de la création musicale mondiale, répartie sur une multitude de scènes et espaces publics à Rabat et Salé.
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