Le rai “social” de Bilal enflamme les foules à Mawazine

Par Amal TAZI

Rabat- Très attendu à Mawazine, le concert de Cheb Bilal a fait un tabac lundi soir à Rabat, enflammant les milliers de ses fans et admirateurs de sa musique raï qu’il veut “sociale”, à l’écoute de la société.

Le public qui a pris d’assaut la scène Nahda dédiée à la chanson orientale des heures avant le début du spectacle, a réservé un accueil des plus chaleureux à la star algérienne du raï, un désormais habitué du festival Mawazine-Rythmes du monde.

Des spectateurs de tous les âges ont acclamé l’artiste durant tout le concert, chantant en chœur avec lui les tubes à succès des ses anciens et plus récents albums, une interaction à laquelle Cheb Bilal a été fortement sensible et l’a encouragé à s’investir encore plus pour faire de ce spectacle l’un des moments les plus mémorables de cette 13-ème édition du festival.

Pari réussi au vu de l’adhésion totale du public et de l’affluence massive des spectateurs qui n’a pâti de la programmation de son concert le même soir que celui d’une autre tête d’affiche du festival, le chanteur belge Stromae au succès phénoménal, qui devait se produire sur la scène internationale OLM-Souissi.

Répondant aux acclamations de ses fans, Bilal a tenu à les remercier pour cet accueil exceptionnel et leur soutien, les assurant qu’il continuera à répondre présent lors des prochaines éditions de ce grand festival.

“Mawazine est assurément le meilleur festival au niveau mondial”, avait-il dit peu avant le spectacle, lors d’une conférence de presse, ajoutant qu’il ne connaissait pas un autre festival capable de réunir un nombre aussi important de stars de la chanson arabe et occidentale.

S’agissant du style de ses chansons, Cheb Bilal avait confié qu’il s’inspirait dans ses textes des mouvements et comportements sociaux tout en essayant de pointer du doigt les défauts des gens dans leurs relations avec les autres et avec leur environnement.

“Je suis convaincu que nos gouvernements ne sont pas la source de tous les problèmes auxquels nous faisons face dans le monde arabe. Je suis convaincu que l’individu, avec ses comportements et son éducation, est capable d’initier le changement escompté pour que nous puissions nous hisser au rang des société développées”, avait-il affirmé.

Il considère que ce qui distingue son style des formes traditionnelles du Rai, est le fait qu’il propose un “Rai social”, un Rai à l’écoute de la société, avec un style métissé mariant arts traditionnel et gnaoui.

Né en 1966 à Cherchel, en Algérie, Cheb Bilal grandit avec son grand-père à Oran, fait ses débuts à la guitare de son frère et suit des cours au conservatoire.

Il crée son premier groupe pour gagner sa vie en jouant dans les fêtes privées avant de tenter en 1989 sa chance en France où il se fait remarquer par la communauté algérienne et commence par remplir des petites salles avant d’attirer les médias et de sortir son premier album en 1997. En 2002, Bilal entre au panthéon des chanteurs de raï grâce à son album Sidi Sidi.

Pendant neuf jours, cette 13ème édition de Mawazine, placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et organisée par l’association Maroc-Cultures, rassemble pas moins de 1.500 artistes, dont de grands noms de la scène marocaine et panarabe, des stars de renommée internationale et des interprètes reconnus des principales traditions musicales de la planète, autour d’un seul mot d’ordre : “Nos différences nous ont réunis”.