Post-Covid-19 : Le Maroc peut étudier la faisabilité de la monnaie hélicoptère (chercheur)
Rabat- Le Maroc peut étudier la faisabilité de nouveaux instruments de relance économique durant la phase post-Covid-19, qui ne passent pas par le budget, à l’image de l’hélicoptère monétaire, estime l’économiste chercheur Karim El Mokri.
“Les craintes par rapport à un effet inflationniste incontrôlable qui pourrait résulter de l’utilisation de la monnaie hélicoptère, ne semblent pas très justifiées pour le cas du Maroc”, écrit M. El Mokri dans un Policy Brief sous le titre: “La monnaie hélicoptère aurait-elle son mot à dire dans la crise de la Covid-19 ?”, publié par le think-tank marocain Policy Center for the New South (PNCS).
“L’inflation actuelle est très basse et aurait même atteint un niveau historiquement bas en 2019, soit 0,2%”, alors que l’output gap, qui mesure les pressions de la demande, est resté négatif depuis le début de l’année 2018, précise l’auteur, jugeant que ces indicateurs “permettraient au Maroc de soutenir la demande par la monnaie hélicoptère, sans craindre une inflation excessivement élevée durant la phase de relance”.
Il constate, à cet effet, qu’il est possible qu’en contournant les banques commerciales, la monnaie hélicoptère puisse engendrer, dans un premier temps, un manque à gagner pour ces dernières, ajoutant que cet outil épargnerait, néanmoins, au système bancaire marocain une hausse importante des créances en souffrance dans cette période de crise.
Bien que la monnaie hélicoptère puisse prendre plusieurs formes, M. El Mokri opte, pour le cas du Maroc, pour la configuration où la Banque centrale distribuerait de l’argent aux ménages de manière gratuite mais temporaire.
La monnaie hélicoptère sous sa forme de transfert direct aux ménages “ne serait pas non plus sans risque”, tempère le chercheur qui suggère un certain nombre de conditions à satisfaire pour maximiser les bénéfices de cet outil et pour en minimiser les retombées négatives potentielles.
Il recommande notamment une stratégie de communication “claire et rassurante” et de n’utiliser cette monnaie que lorsque les autres mesures disponibles “s’avéreraient insuffisantes pour relancer rapidement la demande”.
La monnaie hélicoptère “ne doit pas être considérée comme un substitut” aux mesures” classiques d’une politique monétaire accommodante ou d’une politique budgétaire expansive, mais plutôt comme une mesure complémentaire à ces dernières, souligne-t-il, estimant qu’un policy mix est “plus que jamais nécessaire”.
Au-delà des prérequis à mettre en place en cas d’adoption de la monnaie hélicoptère, le Maroc devrait “rester vigilant par rapport aux risques qu’elle peut présenter”, d’après le chercheur.
Selon lui, dès l’apparition de signaux perturbateurs, la Banque centrale ne doit pas hésiter à désactiver le mécanisme de la monnaie hélicoptère (des clauses de sortie s’imposent).
L’hélicoptère monétaire “n’est qu’un instrument temporaire, la phase Post-Covid-19 nécessitant d’étudier d’autres pistes qui s’inscriraient davantage dans la durée”, a estimé M. El Mokri.
La phase Post-Covid-19 “devra plutôt s’appuyer sur des réformes de moyen et long termes qui traceraient les contours d’une nouvelle manière d’anticiper les chocs et d’y réagir”, a-t-il conclu.
La monnaie hélicoptère ou l’hélicoptère monétaire est un concept qui date de 1969. Il a été évoqué, pour la première fois, par l’économiste Milton Friedman dans son ouvrage “The Optimum Quantity of Money”.
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