Mohammed Mechbal, 50 ans au service du rapprochement belgo-marocain

Mohammed Mechbal, 50 ans au service du rapprochement belgo-marocain

vendredi, 27 septembre, 2019 à 12:52

Par Adil Zaari Jabiri
Bruxelles – Le rapprochement entre les pays se fait par la diplomatie, le commerce, les relations culturelles et les échanges entre communautés. Mohammed Mechbal Saghir, réussit tout ça à la fois.

Opérateur économique et militant associatif de la première heure, Mechbal consacre l’essentiel de son savoir faire commercial et son relationnel au rapprochement entre le Maroc et la Belgique.

Il revendique à travers son entreprise, la première place en Belgique dans l’import/export de produits alimentaires dits “ethniques”, en provenance principalement du Maroc, qu’il écoule auprès des détaillants de proximité et des grandes surfaces en Belgique et dans les pays voisins.

«Ma grande fierté est de voir sur la table européenne un couscous, des olives ou des fruits qui proviennent de mon pays », se réjouit-il.

Né à Kabdana en 1956, Mohammed Mechbal Saghir est arrivé en Belgique à l’âge de 13 ans en compagnie de ses parents de passage au plat pays sur leur chemin vers la Mecque pour le pèlerinage.

Le jour du départ, il décida de rester chez son frère à Bruxelles sans savoir pourquoi.

«Je me rappelle de ce jour comme si c’était hier. Je suis arrivé ici le 28 août à 03h00 du matin de l’année septante (soixante dix)», affirme-t-il avec un accent belge très marqué.

Après des études en informatique, il travaille comme éducateur social auprès du ministère de la Justice.

«Je dois quelque part ma sensibilité sociale à ce premier travail qui m’avait permis d’être proche des jeunes, des démunis et de ceux qui ont besoin d’assistance parmi la communauté », confie-t-il dans une interview avec la MAP.

Aujourd’hui Mohammed Mechbal fait beaucoup de sponsoring social et culturel. A travers l’association «Bouraza Medina» qu’il a créée à cet effet, il y consacre une bonne partie de sa marge.

Son association, qui chapeaute un club de futsal et une école de devoirs, bénéficie à plus de 600 jeunes issus majoritairement de la communauté marocaine.

«Le bénévolat me procure un bol d’air frais. Quand je vais à la rencontre de ces enfants je me sens renaître», affirme-t-il, en considérant son travail comme une dette envers ceux qui l’ont aidé à ses débuts.

«Depuis que je suis arrivé ici on m’a souvent tendu la main. Je ne fais que renvoyer l’ascenseur», dira-t-il en toute modestie.

Evoquant sa relation avec son pays, le Maroc, Mohammed Mechbal affirme s’y rendre au moins une vingtaine de fois par an pour son travail mais aussi pour les vacances.

«Le Maroc s’est complètement métamorphosé sous le règne de SM le Roi Mohammed VI », s’est-il félicité.

«Enfant, j’ai eu l’occasion de voyager un peu partout avec mon père, alors membre des Forces Armées Royales et j’ai donc bien connu le Maroc des années 1970. Je constate aujourd’hui que le pays a beaucoup changé», affirme-t-il.

Ses liens avec le Maroc se perpétuent par son activité professionnelle, les actions de bénévolat envers les fils de la communauté mais aussi à travers des microprojets qu’il développe dans la région qui l’a vu naître.

Sur l’intégration des Marocains de Belgique, Mohammed Mechbal n’y va pas par quatre chemins : «La diversité contribue à hauteur de 53 à 57 % à la richesse de la ville de Bruxelles. La communauté marocaine y est associée en grande partie».

Il regrette toutefois que ce pourcentage n’est pas reflété dans la sphère de commandement par exemple dans les corporations professionnelles.

«L’effort d’intégration n’est pas toujours facile. Il faut toujours montrer qu’on fait plus pour être accepté. S’appeler Mohammed ne passe pas aussi facilement que Georges ou François», déplore-t-il.

«Ca fait 50 ans que je vis ici. La première question que l’on me pose : vous êtes de quelle origine ? Je suis marocain et belge. Je suis fier de porter cette double appartenance que je considère comme une richesse», assume en toute assurance Mohammed Mechbal.

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