FNF-2014 : “Formatage”, un thriller atour de la disparition, l’identité, la fortune et la quête de la reconnaissance

Envoyé spécial: Ali Refouh

Tanger – “Formatage” de Mourad El Khaoudi, projeté vendredi dans le cadre de la compétition officielle du long-métrage de la 15-ème édition du Festival National du Film de Tanger (FNF), est un thriller qui aborde la disparition, la recherche de l’identité, la fortune et la quête de la reconnaissance

C’est l’histoire d’un homme sans famille, qui souffre d’une perte de mémoire et qui est interné dans un isolement, une sorte de kasbah où sont gardées des personnes souffrant de troubles mentaux. Il est sorti de trou perdu par Rihana, qui prétend être son épouse, l’informe que son  prénom est Ramzi et lui présente Lina comme sa fillette.

Toujours sous l’effet de plusieurs années de souffrance et d’errance et alors qu’il commence à s’adapter à son passé qu’il aurait perdu, il est approché par un homme qui se présente comme étant Fadel, un officier des renseignements basé à Paris. Il l’avertit que son vrai prénom est Mourad, que Rihana n’est pas son épouse et que c’est une femme étrangère qui essaie de l’exploiter pour ses mauvaises besognes.

C’est là que commence la quête douloureuse de “Ramzi” à la recherche d’une identité qu’il croyait retrouver. Tiraillé entre les arguments de Rihana et les contre-arguments de Fadel, il finit par obtenir une deuxième version de sa prétendue épouse qui lui révèle qu’elle était une ex-fille des rues qui a amassé une énorme fortune de son activité illégale, mais sa vie reste imparfaite en l’absence d’un homme. Pour combler ce vide, elle l’a choisi car il était sans famille et sans mémoire et pour l’intégrer facilement dans son monde.

Pour sa part, Fadel le convainc que Rihana, qu’il présente comme une arnaqueuse notoire recherchée par les renseignements de trois pays, est mariée à un riche étranger et compte le piéger pour qu’il tue son (vrai) époux, en lui miroitant un adultère, comme ça elle aura tout l’héritage pour elle. Il lui suggère, surtout, de rester armé et de se défendre quand c’est nécessaire.

Attendant le jour J avec appréhension, “Ramzi” devient nerveux et doute de ce qui bouge. Il finit par commettre l’irréparable et tire sur Rihana. L’enquête de la police met à nu toute la vérité. “Ramzi” s’est avéré être “Youssef”, un pêcheur d’Azemmour disparu dans un naufrage et déclaré mort. Fadel, lui, n’était autre que Salem, frère de Rihana, qui a usé de ses talents de scénariste pour manipuler Youssef et l’inciter à tuer sa sœur pour s’accaparer sa fortune.

“J’ai eu l’idée du film le jour où j’ai visité Bouya Omar (un sanctuaire près de la petite ville d’Al Attaouia, Ndlr) où sont internés des gens qui ne savent pas d’où ils viennent. J’ai remarqué qu’une famille à payer pour ramener un de ces personnes. C’est là que j’ai commencé à constituer l’histoire”, raconte El Khaoudi dans une déclaration à la MAP

En parallèle, il y a l’histoire de Zahya, la serveuse de Rihana, dont l’époux, Abbas, est un soldat qui est porté disparu. Elle fait croire à son entourage que son mari est revenu, puis qu’il a été tué par un loup, mais ce n’était que de la fiction. En fin de compte son époux revient effectivement, mais sur une chaise roulante.

“Les histoires de Zahia et de Rihana sont animées par une même motivation, dans la mesure où ce sont deux femmes en quête de l’homme de leur vie. Mais, en même temps, elles constituent une sorte de contraste entre Rihana, qui veut se créer un homme et Zahya qui cherche son réel époux”.

En lever de rideau et dans le cadre de la compétition officielle du court métrage, a été également projeté le film “Nor”, de Meryem Ben M’barek, qui raconte l’histoire de Slimane et Emilia qui décident de partir quelques jours en voyage. Ce voyage fera ressurgir toute la complexité de ce couple qui s’aime, mais qui est fragilisé par le manque de prise de décision de Slimane et l’impatience d’Emilia.