Master class 2013: La parole aux faiseurs du cinéma, entre “Philosophie et Fabrique d’image”

Master class 2013: La parole aux faiseurs du cinéma, entre “Philosophie et Fabrique d’image”

dimanche, 1 décembre, 2013 à 15:01

Envoyés spéciaux
Marrakech- Rendez-vous incontournable du Festival international du film de Marrakech (FIFM) et ses désormais habitués parmi les professionnels, étudiants et cinéphiles, toujours ravis de s’y retrouver pour côtoyer et écouter ceux qui font le cinéma dans le monde, les Master class 2013 s’annoncent aussi prometteuses que les éditions précédentes, avec à l’affiche une belle brochette de créateurs entre “Philosophie et Fabrique d’image”.

Tout au long du festival (du 29 novembre au 7 décembre), ces rencontres, initiées à partir de 2007 avec comme parrain le célèbre producteur et cinéaste américain Martin Scorsese qui revient cette année à la tête du jury longs métrages du FIFM, verront défiler de nouveau de grandes figures du cinéma mondial, invités à partager des moments d’exception avec les festivaliers, parler de leurs expériences et de leurs visions respectives du 7-ème art.

Plus qu’un cours magistral, ces Master class sont une occasion privilégiée pour échanger, discuter et découvrir les débuts et la carrière de ces faiseurs du cinéma dont certains sont désormais des habitués, à l’instar des réalisateurs Abbas Kiarostami, qui a assuré la présidence du jury de la neuvième édition du FIFM, et James Gray, membre du jury de la dernière édition.

Ils viendront succéder aux réalisateurs Francis Ford Coppola, Jim Jarmusch, Emir Kusturica, Matteo Garrone ou encore Brillante Mendoza, pour prendre la parole devant leurs fans et amateurs du cinéma, aux côtés d’autres grands maîtres du 7ème qui feront leur première apparition à Marrakech.

La liste de ces nouveaux venus comprend, entre autres, les réalisateurs danois Nicolas Winding Refn et français Bruno Dumont, mais aussi un philosophe et non des moindres, le médiologue Regis Debray.

C’est le deuxième philosophe français à être convié pour ses travaux sur le 7ème art, après le passage remarqué et remarquable, au Master Class l’an dernier de son compatriote, Edgar Morin, qui a une histoire particulière avec le cinéma et la création cinématographique.

Regis Debray est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages entre romans, essais philosophiques et livres sur l’art, mais son intérêt pour le cinéma est aussi évident que ses apparitions dans au moins trois films: Chronique d’un été (1961) de Jean Rouch et Edgar Morin, Hôtel Terminus, film documentaire franco-américain réalisé par Marcel Ophüls (1988) et Che – 2e partie: Guerilla (2009) de Steven Soderbergh sur le révolutionnaire cubain Che Guevara.

Si le Master Class Régis Debray promet d’être fort attendu par un public qui l’a déjà rencontré lors de ses divers déplacements au Maroc, le tableau des autres intervenants n’est pas du reste, à commencer par le cinéaste et écrivain iranien, Abbas Kiarostami.

Président du Jury de ce Festival en 2009, Kiarostami est considéré comme un des réalisateurs de la Nouvelle Vague iranienne (cinéma différent), un courant qui remonte aux années 1960, avec d’autres précurseurs ayant pour nom Sohrab Shahid, Furough Farrokhzad, ou encore Parviz Kimiavi.

Il est connu pour tourner des documentaires à style narratif dans lesquels l’enfance y est symbole de changement, et pour être un cinéaste qui en appelle à la poésie iranienne contemporaine pour fabriquer des dialogues poignants, et jusqu’aux titres et thématiques de ses films.

Arrivé à la production cinématographique dès 1970, Kiarostami a signé une quarantaine de films entre courts métrages, documentaires et Drama. La critique l’a majoritairement loué pour des oeuvres telles que Close-up, la trilogie de Koker (Où est la maison de mon ami? en 1987, Et la vie continue en 1991 et Au travers des oliviers en 1994), ou encore pour ses films Le Goût de la cerise en 1997 et Le vent nous emportera en 1999.

Les habitués des Master Class Marrakech, de plus en plus nombreux, devraient également apprécier le passage cette année de Brunot Dumont, qui a aussi cette particularité de venir au cinéma du champ fécond et globalisant de la philosophie.

Cet ancien enseignant de philosophie a su s’imposer dans le cinéma français comme un réalisateur de talent qui trace sa voie hors les sentiers battus (violence, sexe…), ce que lui a valu pas moins de quatre consécrations à Cannes. Après ses deux premiers long-métrage, La Vie de Jésus (1997) et L’Humanité (1999), primés respectivement Mention spéciale Caméra d’or et Grand Prix du Jury et double Prix d’Interprétation, il revient avec Flandres en 2006, pour lequel il reçoit encore une fois le Grand prix du Jury.

Comme scénariste et dialoguiste, il ne pouvait échapper, en tant que philosophe, à la tentation de témoigner son temps, se penchant notamment sur la sphère religieuse et ses soubassements mystiques, dans son film Hadewijch (2009), ou encore “Hors Satan”, sélectionné, trois ans après, dans la compétition du Festival de Cannes avec Un certain Regard.

Le réalisateur, scénariste et producteur Nicolas Winding Refn, à qui on doit l’excellent Drive (2011), sera le plus jeune intervenant au Master Class de cette année.

Né en 1970 à Copenhague (Danemark), il est reconnu à plusieurs reprises pour son style moderne et novateur. Cinéaste dans l’âme (son père est monteur et sa mère photographe), il débute sa carrière par un premier film (Pusher) qu’il réalise à 26 ans. Cette création fut saluée par la critique et lui valut un succès immédiat. Huit ans plus tard, il commet un Pusher II (2004) puis Pusher III (2005), une trilogie qu’il eut tout loisir à présenter au Festival de Toronto.

Ses autres films sont toujours soutenus par les festivals internationaux: Bleeder et Le Guerrier silencieux, respectivement présentés à Venise en 1999 et 2009, Inside Job et Bronson, présentés à Sundance en 2003 et 2009. Son film Drive remporte le Prix de la Mise en scène à Cannes en 2011 et devient son plus grand succès critique et commercial à ce jour. Son retour à Cannes en 2013 pour son film Only God Forgives, n’a pas eu de récompense et a même essuyé un camouflet qu’il a pris avec philosophie : “l’art est fait pour diviser” avait-il dit en guise de commentaire.

Scénariste et producteur, Nicolas Winding Refn reste un réalisateur exigeant, attaché à une forme de violence dans l’image qui demeure teintée de noirceur, et qu’il pense extraire des tréfonds de l’être humain. Pour lui en effet : “L’art est un acte de violence. Je m’intéresse aux extrêmes, un mélange de poésie et de violence”.

Cette affirmation, lorsqu’on sait la double vocation philosophique et cinématographique des invités de cette édition, donne bien un avant-goût de ce que devraient être les débats des Master class 2013: Plein de cinéma bien sûr, mais aussi beaucoup de philosophie.

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