Jeune diaspora marocaine au Burkina: un “déracinement” délibéré pleinement assumé
Par Khalid BARKA, correspondant de la MAP à Ouagadougou)-.
Ouagadougou – Ils viennent de différentes contrées du Royaume, mais la providence les a prédestinés désormais à accoster aux fin-fond de lointains parages africains où ils sont parvenus, un tant soit peu, de s’acclimater et de poursuivre leur bonhomme de chemin, lentement mais sûrement, loin de leurs familles et de leur mère-patrie.
Ces jeunes Marocains, dont certains d’entre eux ont opté pour élire domicile, depuis belle lurette, dans le “Pays des Hommes intègres”, sobriquet attribué au Burkina Faso, sont pugnaces, ambitieux, pleins de volonté, débordant d’énergie et déterminés à relever les défis d’une expatriation en vue de se forger une existence, se faire une place au soleil “bio” africain et réussir leurs carrières, chacun dans son domaine respectif.
Une success-story émaillée néanmoins parfois de certaines contraintes spécifiques inhérentes au pays d’accueil que ces jeunes aventuriers, armés de leur bâton de pèlerin, réussissent, dans la plupart des cas, à transcender pour appréhender les subtilités de l’Afrique subsaharienne, la différence culturelle et les traditions et us locales et assumer pleinement leur “déracinement” délibéré.
“J’ai roulé ma bosse au sein de la représentation au Burkina Faso d’une Institution bancaire de renommée mondiale depuis plus de trois ans en qualité de spécialiste en monétique et responsable de son Centre régional de l’Afrique de l’Ouest”, a déclaré à la MAP, Youssef, dont le mandat est venu à échéance à Ouagadougou, après sa désignation dans un poste similaire à Dakar.
“J’invite les jeunes Marocains, désireux s’expatrier, à opter pour l’Afrique subsaharienne au lieu de se focaliser, de manière schizophrénique, sur le soi-disant Eldorado européen, en raison des opportunités qui leur seront offertes par un continent en pleine expansion et boom économiques, mais qui a encore besoin du savoir-faire et de l’expérience inestimables de mes compatriotes”, a estimé Youssef.
Malgré certaines incommodités liées, entre autres, à un déficit en termes de sécurité et à la défaillance et à la vétusté de certaines infrastructures, l’Afrique demeure un continent où “il fait bon de vivre”, a relevé Youssef, qui avait accompli auparavant des missions à Alger, Tunis, Paris, Varsovie et Casablanca.
Le secteur bancaire marocain en Afrique, dont la réputation n’est plus à démontrer au niveau continental, voire international, n’en est pas du reste. La percée opérée dans ce créneau à l’échelle du Burkina Faso a été dévoilée à la MAP par Abdelkarim, responsable à la Banque Atlantique à Ouagadougou, dont la majorité des actions sont détenues par le Groupe Banque populaire (BCP).
A noter qu’outre la Banque Atlantique, d’autres institutions financières marocaines sont implantées au Burkina Faso, notamment Attijari Wafabank à travers ses succursales de la CBAO (Compagnie bancaire d’Afrique occidentale) et la BMCE-Bank qui détient la BOA (Bank of Africa), outre la compagnie Saham assurance.
“On n’a pas à se plaindre ici. Nous sommes fiers de représenter dignement le Maroc en Afrique et nous n’épargnons aucun effort dans le dessein de contribuer à la concrétisation de la politique africaine du Royaume et hisser le drapeau national là où nous nous trouvons”, a affirmé Abdelkarim, ce jeune natif de la ville de Tinghir.
Au Burkina Faso, l’un des pays pauvres de l’Afrique de l’Ouest, le domaine de la charité est plus que sollicité et demeure un des créneaux où certains pays s’investissent dans le but d’alléger le fardeau et les souffrances des populations démunies et dépourvues de ressources afin de leur permettre de vivre dignement.
Approché par la MAP, Mohamed, directeur national de “Qatar Charity” a fait part de sa fierté en tant que Marocain de présider aux destinées de la représentation de cette Institution au Burkina Faso.
“Je travaille ici depuis 2002 et je réussis parfaitement bien mon expatriation malgré le mal du pays qui nous hante, de temps à autre. Actuellement, nous nous sommes fondus dans la société burkinabè, sans pour autant omettre d’un iota notre appartenance viscérale à notre chère patrie”, a-t-il fait remarquer.
Cerise sur le gâteau: l’art culinaire et la gastronomie marocains viennent couronner cette panoplie aussi nombreuse que diversifiée des occupations auxquelles s’adonnent à cœur-joie des membres de la communauté marocaine à Ouagadougou.
Amine s’est donné à bras-le-corps pour ériger un restaurant à Patte d’oie, quartier situé à quelques encablures de Ouagadougou, où l’on peut savourer et déguster les mets succulents du pays d’origine, dans un cadre panoramique, verdoyant, serein et submergé d’hospitalité marocaine avec des bribes par-ci, par-là, d’une nostalgie du Maroc.
“Mon épouse, de nationalité française, et moi avons décidé de nous lancer dans ce projet, en y consacrant tous les moyens et les économies, dont nous disposions et n’épargnons aucun effort dans le but de le concrétiser”, a indiqué Amine, qui emploie une dizaine de cuisiniers, dont certains Burkinabè se sont convertis en cuistots réputés dans la préparation de mets marocains: couscous, tagine, pastilla, hrira…
Au début, c’était relativement difficile en raison de certaines complications et tracasseries d’ordre administratif, mais par la suite, “notre projet a pu voir le jour au grand bonheur des fins-gourmets marocains résidant à Ouagadougou”, s’est-il réjoui.
En plein centre de la capitale burkinabè, de jeunes Marocains, natifs de la ville de Fès, ont opté, quant-à-eux, pour la coiffure et l’esthétique, dont le Salon requiert une réputation sans-égale auprès aussi bien de leurs compatriotes que de ressortissants d’autres nationalités.
Abderrafia et Mounir, dans la fleur de l’âge, confient à la MAP: “nous sommes heureux et fiers de réussir notre business en terre africaine. Notre affaire marche comme sur des roulettes et la majorité écrasante de nos compatriotes sollicitent nos services”.
Des services bancaires à la restauration en passant par la coiffure, le Maroc, malgré la distance géographique, est bel et bien là. Les membres de sa diaspora établis dans ce continent peuvent désormais s’enorgueillir et prétendre le statut d’ambassadeurs itinérants de leur pays auprès de Mama Africa.
Lire aussi
Les jeunes, acteurs essentiels pour un meilleur avenir des cités urbaines (responsable onusienne)
Les jeunes, force active et source d’innovation, sont des acteurs essentiels en matière de conception des politiques urbaines visant l’amélioration de l’avenir des cités, a indiqué, jeudi à Rabat, la Coordinatrice résidente de l’ONU au Maroc, Nathalie Fustier.
SIDATTES : Forte participation internationale à la 13è édition
La 13ème édition du Salon international des dattes au Maroc (SIDATTES 2024), dont le coup d’envoi a été donné mercredi à Erfoud sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, connaît une importante participation internationale avec plus de 20 exposants étrangers représentant plusieurs pays, notamment l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis et le Mexique.
MEDZ accueille une nouvelle installation de Safran au sein de la Zone d’Accélération Industrielle de MidParc
MEDZ, filiale du Groupe CDG dans la branche Développement territorial, et le Groupe Safran, opérant dans les domaines de l’aéronautique et de la défense, représentés respectivement par M. Khalid Safir, Directeur Général du Groupe CDG, et M. Jean-Paul Alary, Président de Safran Aircraft Engines, ont signé un accord pour l’acquisition d’un terrain au sein de la Zone d’Accélération Industrielle de Midparc, où sera implanté un nouvel atelier de maintenance de moteurs aéronautiques.
Dernière Heure
-
Les jeunes, acteurs essentiels pour un meilleur avenir des cités urbaines (responsable onusienne)
-
SIDATTES : Forte participation internationale à la 13è édition
-
MEDZ accueille une nouvelle installation de Safran au sein de la Zone d’Accélération Industrielle de MidParc
-
Le Washington Institute à Essaouira: M. Azoulay met en exergue l’exception marocaine dans le concert des Nations
-
Marrakech Air Show 2024 : signature de protocoles d’accord pour le renforcement de l’intégration locale du secteur aéronautique
-
Les jeunes, acteurs essentiels pour un meilleur avenir des cités urbaines (responsable onusienne)
-
Le Général de Corps d’Armée, Inspecteur Général des FAR et Commandant la Zone Sud reçoit le Chef d’Etat-Major des Forces Armées du Cap-Vert
-
Le Maroc, un pôle stratégique pour les entreprises hongroises en quête d’ouverture sur l’Afrique (Mme Bihari)