Saida Mouhcine, un fort engagement auprès des femmes victimes de violences

Beni Mellal- Du monde de l’éducation en tant qu’enseignante de français, Saida Mouhcine se lance dans une autre expérience tout aussi gratifiante dans le monde des droits de l’homme dans la ville de Beni Mellal.

Depuis 2014, elle préside l’association Insat pour l’écoute des femmes victimes de violences de tout genre, ainsi que les mamans célibataires, en s’activant à leur offrir accueil et hébergement et toute sorte de soutien et de réconfort  moral, physique et juridique.

Après des expériences professionnelles à Casablanca, Temara et Missour, elle s’installe depuis 2004 à Beni Mellal où elle se lance dans ce nouveau challenge. Elle adhère à l’association INSAT pour la Lutte contre la violence envers les femmes, dont elle devient membre du conseil d’administration puis présidente pour quatre ans.

Son credo est de plaider la cause des mères célibataires, et défendre leurs droits à un toit, une assistance juridique et une prise en charge médicale ainsi que pour leurs enfants. L’association assiste aussi ces femmes dans leur quête d’un métier pour se prendre en charge et s’occuper de leurs enfants dans l’optique d’une pleine intégration dans la société.

Pour cette militante, la focalisation de l’association sur la problématique de la violence contre les femmes au niveau de la région lui a révélé la triste réalité vécue par ces mères célibataires, victimes aussi bien des  hommes que de la société en l’absence de lois et d’une législation qui les protègent et leur assurent les conditions propice pour jouir pleinement de leur citoyenneté, et faute d’une éducation saine et de l’impact de l’analphabétisme et de la pauvreté.

Et de rappeler que l’idée de créer l’association INSAT dans la région Beni Mellal-Khenifra découle d’une part de la mentalité conservatrice encore dominante et de la récurrence de mariages précoces dans cette partie du Maroc, et aussi des avancées de l’action de la société civile en faveur de la démocratie et de la modernité sur la base de la justice et de l’égalité, d’autre part.

Partant de cette conviction, Mme Mouhcine a oeuvré, en coordination avec d’autres militantes, pour établir un programme d’action afin d’encourager l’adoption de l’approche genre et lutter contre les stéréotypes concernant la femme dans le cadre de la promotion des droits de l’homme et l’égalité des sexes.

Un travail de terrain a été entrepris aux côtés de es femmes battues au sein du centre d’accueil mis en place par l’association. Un foyer a été aussi mis au service d’une partie de ces victimes.

S’agissant des services offerts par le centre dans le cadre de la défense des droits de ces femmes, elle a cité, entre autres, l’assistance juridique, notamment pour accomplir les démarches et les procédures pour l’état civil afin d’établir la paternité des enfants, ainsi que la prise en charge médicale ou encore pour trouver un emploi et gagner leur vie.

De par sa longue expérience dans le domaine des droits de l’homme, Mme Mouhcine juge que le recours à l’aide par ces femmes victimes de toutes sortes de violences (physique, psychologique, économique ou autres) est en soi un indicateur fort de l’évolution de la société et un signe du rejet des disparités dans la jouissance des droits et l’accès aux services, déplorant toutefois la persistance de pratiques discriminatoires vis-à-vis des femmes.

Et de conclure que les statistiques de l’association, au vu du nombre croissant des pensionnaires du foyer ou de celles qui bénéficient du centre d’écoute, mettent en évidence l’impact des campagnes de sensibilisation et des activités organisées pour parler du phénomène de la violence contre les femmes et faire connaitre les services rendus en faveur de cette catégorie sociale en dépit de plusieurs contraintes liées à l’insuffisance du financement et d’une mentalité patriarcale encore dominante.

AY—BR