Sahara marocain: Cinq questions au politologue mexicain Román López Villicaña
-Propos recueillis par Omar ACHY-
Washington – Le politologue mexicain et fin connaisseur du Maghreb, Román López Villicaña, réagit, dans cet entretien à la MAP, aux agissements du “polisario” à Guerguarate, avec l’appui de l’Algérie, en violation de la légalité internationale, et explique comment cette escalade est un signe de désespoir dans un contexte de consolidation du soutien international à l’approche marocaine s’agissant de son intégrité territoriale.
Le professeur des relations internationales à l’Université des Amériques à Puebla au Mexique revient ainsi sur la teneur de la dernière résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU, la dynamique d’ouverture de consulats de pays étrangers à Dakhla et Laâyoune, ainsi que la marche de développement tous azimuts dans les provinces du Sud du Maroc.
La profonde connaissance des tenants et aboutissants du dossier du Sahara a été précieuse au professeur Villicaña dans l’écriture de son ouvrage intitulé “Le problème du Sahara: une perspective géostratégique” dans lequel il aborde notamment les liens historiques profonds liant les provinces sahariennes à l’Etat marocain de même qu’il expose les facteurs d’ordre régional et international ayant contribué à faire perdurer ce conflit.
1- Face à la cascade d’échecs au plan diplomatique, le polisario menace de reprendre les armes et multiplie les violations et les provocations. Quelle est votre réaction à cette fuite en avant ?
Je pense que les « menaces » du “polisario” ne sont pas plus que de simples tergiversations. Ils n’ont plus l’ancien soutien en argent et en armes du régime de Kadhafi et l’apport militaire algérien est de plus en plus limité, compte tenu de la crise et la chute des prix du pétrole. Le “polisario” sait que ses jours sont comptés. Le monde reconnaît la véritable profondeur du problème et y soutiendra par conséquent une solution pacifique. Ce qui se passe à Guerguarate en est l’illustration parfaite.
2- Dans sa résolution 2548, le Conseil de sécurité consacre l’autonomie comme unique initiative sérieuse et crédible vers une solution politique sur la base du processus des tables rondes dans lequel l’Algérie, partie principale, est appelée à s’engager sérieusement jusqu’à son aboutissement. Quelle lecture faites-vous de cette nouvelle résolution ?
Je me réjouis de l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’ONU d’une résolution qui soutient le plan d’autonomie marocain au Sahara, considéré comme la solution idoine à ce conflit artificiel. Il est important de souligner que l’Algérie est désormais explicitement appelée à s’engager sérieusement dans les négociations. D’ailleurs, j’ai toujours souligné que la solution à ce conflit artificiel autour du Sahara marocain passe par Alger.
Petit à petit, l’opinion publique internationale se rend compte que ce différend a été créée par les ambitions d’Alger, un problème artificiel qui n’a que trop duré et qui a négativement impacté les économies des deux pays.
Cette prise de conscience se manifeste par un changement de position perceptible au niveau mondial, et au Mexique, tous les signes confirment la déchéance des séparatistes face aux nombreux succès de la diplomatie marocaine à l’ONU notamment, et dans les forums internationaux, ce qui les poussent, en désespoir de cause, à vouloir attirer l’attention en organisant une «manifestation» devant l’ambassade du Maroc à Mexico.
3- Devant la 4ème Commission de l’AG de l’ONU, le Mexique a justement affirmé son soutien au processus de négociations en vue d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara. Comment interprétez-vous cette position de Mexico qui, à l’instar de l’extrême majorité de la communauté internationale, désavoue le “polisario” et son parrain algérien, en insistant sur la primauté du processus politique ?
Le Mexique a toujours soutenu le règlement pacifique des différends. Ce principe de politique étrangère est consacré dans la Constitution du pays. La position mexicaine devrait changer positivement et progressivement au sujet de la question du Sahara marocain. Il existe encore une certaine méconnaissance du fond du problème de la part de l’opinion publique mexicaine. Ce n’est qu’après l’ouverture de l’ambassade du Royaume du Maroc que la position marocaine qui correspond à la réalité du conflit, a commencé à être connue du grand public. Et cela, comme j’ai déjà dit, irrite les séparatistes et leurs soutiens.
Par ailleurs, quelque 1000 exemplaires de mon livre: “Le problème du Sahara: une perspective géostratégique” ont été distribués dans lesquels j’essaie de donner une autre vision de ce conflit loin des idéologies, et je crois qu’il a commencé à avoir un impact. A mon avis, plus de travail est nécessaire à cet égard afin de sensibiliser les milieux universitaires mexicains. Bientôt, il y aura une nouvelle édition du livre pour poursuivre le travail de sensibilisation auprès des jeunes mexicains.
Je pense que la position mexicaine ne pourra pas rester ancrée dans le passé et qu’il existe des signes positifs quant à l’évolution de la position du Mexique sur cette question.
4- L’ouverture de Consulats au Sahara marocain se poursuit et se renforce. Quel sens donnez-vous à ce développement majeur ?
C’est une dynamique intéressante car de nombreux pays qui ont toujours soutenu l’intégrité territoriale du Royaume le réaffirment aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que la majorité des pays arabes ont soutenu le Maroc en 1975 lors de la glorieuse Marche verte. Et aujourd’hui plus que jamais, ils manifestent ce fort soutien dont le Maroc bénéficie en Afrique et dans le monde arabe dans ce dossier.
5- A l’occasion du 45ème anniversaire de la Marche Verte, SM le Roi Mohammed VI a tracé la feuille de route pour consolider l’intégration économique des provinces du Sud pour en faire un vecteur de rayonnement continental et international. Quelle lecture faites-vous de cet engagement renouvelé du Maroc à favoriser la coopération sud-sud ?
Le développement et l’intégration économique et sociale du Sahara progressent de manière impressionnante. Il suffit de visiter Laâyoune ou Dakhla pour se rendre compte du progrès rapide de cette terre oubliée pendant l’occupation espagnole. (…) Aujourd’hui, des efforts doivent être consentis pour consolider les relations sud-sud afin que nous puissions tourner notre regard vers l’Afrique et pas seulement vers les États-Unis et l’Europe. Le Maroc peut en effet aider dans cette entreprise, mais il doit y avoir une politique claire de la part des nations hispano-américaines pour se rapprocher de cette porte de l’Afrique que constitue le Royaume et renforcer les liens économiques et culturels entre les deux continents.
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