Robert Mugabe, l’inoxydable président du Zimbabwe

Robert Mugabe, l’inoxydable président du Zimbabwe

dimanche, 4 août, 2013 à 11:48

Par Mohammed El Kansouri.

Pretoria – Robert Mugabe au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980 a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle. L’inoxydable président a engrangé dès le premier tour 61 pc des voix et son parti a remporté aussi la majorité qualifiée des deux tiers à l’Assemblée.

La victoire de Robert Mugabe aux élections du 31 juillet au Zimbabwe pose à nouveau la question de l’instabilité du pays. Comment l’opposition qui a crié à la fraude va-t-elle réagir à sa défaite ?. Le premier ministre Morgan Tsvangirai (principal rival de Mugabe) est le grand perdant de ces élections. Sa vie privée, ses errements politiques ne sont certainement pas pour rien dans cette défaite.

La communauté des pays de l’Afrique australe (SADC) et les membres de l’Union africaine (UA) qui sont descendus dans l’échelle des valeurs démocratiques au point d’accepter des “élections crédibles” en place de la formule consacrée “des élections justes et transparentes” montrent leur désarroi devant une situation ingérable.

Le parti de Mugabe a déjà annoncé la couleur : la poursuite de l’indigénisation de l’économie. “Toutes les ressources doivent bénéficier à notre peuple. Nous ne tolérerons pas plus longtemps des relations d’exploitation nos ressources doivent être sous le contrôle du peuple du Zimbabwe”, a fait savoir l’actuel Ministre de la justice.

Ce qui veut dire qu’après les terres et les ressources minières, les banques étrangères, l’anglaise Barclays, ou la sud-africaine Standard, risquent de changer de mains. Les analystes prévoient le retour au chaos économique qui aura des impacts sur les pays voisins, en particulier en Afrique du Sud, où l’ancien leader du parti au pouvoir, le congrès national africain, Julius Malema et son nouveau parti des Combattants de la liberté économique, tiennent un discours enflammé sur la nationalisation de la terre et des ressources minières sans compensation.

Le Centre d’information de l’ONU (UNIC) de Pretoria a annoncé samedi que Ban Ki-moon a salué le processus électoral du Zimbabwe où le parti du président sortant Robert Mugabe a obtenu, dès le 1er tour la majorité qualifiée des deux tiers à l’Assemblée.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon “salue le peuple zimbabwéen pour l’élection largement pacifique et pour l’exercice de ses droits démocratiques”, indique un communiqué de l’UNIC de Pretoria, faisant savoir que Robert Mugabe a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec 61 pc des voix dès le premier tour.

Selon le communiqué, M. Ban Ki-moon qui a suivi de près les élections au Zimbabwe, a indiqué que “les inquiétudes soulevées à propos de certains aspects du processus électoral devraient être évaluées à travers les voies établies et que la volonté du peuple du Zimbabwe soit respectée”.

Dans cette optique, le chef de l’ONU rappelle l’engagement pris par le président sortant (Robert Mugabe), le Premier ministre (Morgan Tsvangirai) ainsi que les autres partis politiques d’assurer la tenue d’élections pacifiques. Il les appelle à inciter leurs partisans à garder leur calme, ajoute le communiqué.

Les Nations unies encouragent les dirigeants du pays à gouverner de façon responsable et inclusive, et à mettre en uvre des politiques et des réformes servant à approfondir la gouvernance démocratique et stimuler une relance économique dont bénéficieraient tous les Zimbabwéens, précise la même source.

Au Zimbabwe, la saisie des avoirs des compagnies étrangères et des propriétaires blancs n’a pas servi à améliorer le sort de la population, en 2005 son pouvoir d’achat était retombé au niveau de 1953 selon les Nations unies, mais a permis au parti de Robert Mugabe de garder le pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980.

Au cours des cinq dernières années, le Zimbabwe était dans une situation dramatique, les sanctions symboliques et les condamnations venues des pays occidentaux ont conforté le Président Mugabe dans son rôle de victime du néo-colonialisme. Une solution politique négociée régionale pourrait dénouer la crise.

Les organismes internationaux avaient constaté que la déliquescence de l’économie du Zimbabwe, avec son cortège de pauvres et de chômeurs, les violations des droits de la personne, les arrestations arbitraires des opposants sont une menace de déstabilisation de la région.

La médiation conduite par l’Afrique du Sud sous l’égide de l’ex-président Thabo Mbeki, mandaté par la SADC, avait porté ses fruits puisque le mouvement d’opposition MDC et le parti au pouvoir ZANU-PF se sont mis d’accord pour un amendement constitutionnel avant d’affronter les élections présidentielles. Ce qui montre que les pays d’Afrique australe sont les mieux placés pour faire avancer une solution négociée.

L’objectif à atteindre n’était pas tant un changement de régime, que la tenue d’élections libres et justes afin que chaque personne en âge de voter puisse choisir sans contrainte les dirigeants de son choix. Les anciens dirigeants de la région pourraient aider le président sud-africain à convaincre le Président Mugabe de ne pas se présenter une nouvelle fois aux élections.

Ce processus de diplomatie tranquille ne fait pas toutefois l’unanimité en Afrique. Si les dirigeants de la SADC soutiennent le président Mbeki dans sa mission et selon les mots du président mozambicain sont convaincus que la mission de médiation “est dans de bonnes mains”, ce n’est pas le cas d’autres dirigeants africains.

Au-delà de ces querelles, les manifestations, les arrestations des dirigeants syndicaux et d’opposants au régime se multiplient et il devient urgent de trouver une solution au chaos politique, économique et social dans lequel le Zimbabwe se trouve plongé depuis des années.

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