Le post-coronavirus requiert un changement “radical” dans les choix des niches à développer (Experte)
Rabat – La période d’après la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) requiert une vision “holistique” et un changement “radical” dans les choix des niches à développer, a souligné, Nouzha Chekrouni, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).
“L’étape post-pandémie requiert une vision holistique et un changement radical dans les choix des niches à développer demain afin de réaliser notre indépendance alimentaire et énergétique et d’asseoir les fondements pour éradiquer les inégalités territoriales ainsi que celles basées sur le genre exacerbées et approfondies par la pandémie du Coronavirus”, a expliqué Mme Chekrouni dans un entretien à la MAP.
Parallèlement, elle a relevé que le projet de loi de finances rectificative (PLFR) 2020 propose une batterie de mesures pour faire face à cette crise inédite et pour relancer le moteur de la production et l’économie du Royaume.
Mme Chekrouni a, à cet effet, mis en lumière le volet de l’opérationnalisation des mécanismes de préférence nationale qui permettront de valoriser les produits nationaux et booster les petite et moyennes entreprises (PME).
Cependant, ce projet de loi, a-t-elle fait remarquer, reste vague quant aux mesures d’accompagnement pour une mise à niveau du produit local et sa mise en conformité aux normes marocaines et internationales et également “silencieux” sur le volet innovation qui devrait occuper une place prépondérante dans les politiques de l’État, notamment dans cette crise sanitaire “dont le dénouement est encore inconnu”.
Et de soutenir: “L’innovation est un formidable levier de la croissance. Il est opportun de l’ériger en priorité afin d’en faire une culture libératrice du génie marocain”.
Dans ce sens, l’ancienne ministre chargée des Marocains résidant à l’étranger (MRE) a noté que la recherche et le développement en sont les corollaires, précisant que la combinaison de ces derniers est le meilleur moyen d’assurer la création des emplois et de garantir un développement exponentiel.
Sur le volet de la préservation des emplois, elle a indiqué que les orientations de SM le Roi Mohammed VI de maintenir le soutien apporté à partir du Fond spécial pour la gestion du covid-19 jusqu’à la fin de l’année sont louables. “Cette mesure permettra de préserver le pouvoir d’achat des ménages, facteur vital pour la relance économique”.
L’ancienne ministre a également mis l’accent sur l’importance “des efforts de digitalisation des services publics ainsi que sur la volonté exprimée quant au parachèvement des chantiers de décentralisation et de déconcentration, nécessaires à la consolidation de la démocratie au Maroc”.
Par ailleurs, M. Chekrouni, qui estime que le PLFR-2020 n’a pas accordé beaucoup d’attention au volet social (éducation, enseignement et recherche scientifique), ainsi qu’au secteur informel et à la question du genre, souhaite que la loi de finance opère une rupture avec les modèles précédents tant sur le langage que sur les choix stratégiques.
Cette loi fait un parallélisme dans l’usage des termes ressources humaines et ressources budgétaires. L’humain doit être la finalité et regagner la centralité dans toute les lois de finances, “reflet de la société que nous voulons bâtir. C’est l’un des enseignements à retenir de cette crise sanitaire inédite”, a conclu Mme Chekrouni.
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