Mexique : la campagne électorale bat son plein à une semaine du scrutin

Mexique : la campagne électorale bat son plein à une semaine du scrutin

lundi, 25 juin, 2018 à 13:12

Par Khalid EL HARRAK.

Mexico – La campagne électorale au Mexique accélère encore le rythme et passe à la vitesse supérieure à moins d’une semaine des élections générales du 1er juillet sur fond de scandales de corruption, de crise au sein du parti au pouvoir, de mainmise du crime organisé et de soif des Mexicains pour le changement.

Alors que la violence et la corruption font des ravages au pays des Aztèques, 88 millions d’électeurs seront appelés aux urnes dimanche prochain afin de départager les quatre candidats en lice pour la présidence et élire par la même occasion leurs 3.414 sénateurs et députés à l’échelle nationale et locale et gouverneurs et maires.

Le Mexique vit ainsi encore quelques jours au rythme de meetings et rencontres où les candidats affûtent leurs armes et s’affairent pour convaincre les électeurs encore indécis et rallier de nouveaux soutiens.

Aux quatre coins du pays, majorité et opposition comptent leurs soutiens et s’activent dans une course effrénée contre la montre pour optimiser leurs chances d’accrocher la magistrature suprême du pays et faire élire plus de membres possibles au sein des deux chambres du Parlement et des institutions représentatives locales.

En termes d’enjeux, ce scrutin s’avère décisif dans la mesure où il pourra marquer la fin de l’hégémonie du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre), qui a dominé le paysage politique mexicain et dirigé le pays durant 71 ans jusqu’en 2000, avant de revenir en 2012.

Cette campagne intervient aussi dans un contexte où la corruption a atteint des nivaux record au même titre que la violence, l’insécurité et le narcotrafic, phénomènes sans cesse dénoncés par les citoyens, la société civile et les organisations internationales.

C’est dans ce sillage que les quatre candidats ont érigé la lutte contre ces maux comme cheval de bataille. Et c’est bien pour cela que la corruption s’est accaparée toute l’attention des candidats qui, au cours de leurs débats électoraux, se sont accusés mutuellement de corruption. De telles accusations peuvent compromettre les chances et l’avenir politique des uns et des autres.

“Je ne suis pas corrompu. Je ne suis pas corrompu comme toi”, avait lancé le candidat de gauche et favori de ce scrutin, Andres Manuel Lopez Obrador (Morena, gauche), à l’adresse de l’autre candidat, Ricardo Anaya (Parti Action Nationale-PAN, conservateur) lors d’un débat télévisé en avril dernier.

Lopez Obrador ne faisait que réagir à une autre accusation que lui avait fait M. Anaya, en lui reprochant d’avoir attribué sans appel d’offres des contrats à hauteur d’environ 7 millions d’euros lorsqu’il était maire de Mexico (de 2000 à 2005).

Aucun des autres candidats n’a échappé aux flèches envenimées de M. Anaya qui a laissé planer des soupçons sur une éventuelle implication du candidat du PRI (droite), José Antonio Meade, dans le fameux scandale de corruption Odebrecht, qui éclabousse une grande partie de l’Amérique latine.

“Le seul mis en cause ici pour un délit c’est Ricardo (Anaya)”, lui avait rétorqué Meade, faisant référence à une accusation de blanchiment d’argent portée contre le jeune candidat.

Sur le plan sécuritaire, la violence a bien mérité sa place de choix lors de cette campagne électorale, entachée par plusieurs assassinats politiques. Selon un décompte réalisé par la société de conseil en sécurité Etellekt, pas moins de 113 candidats ont été abattus dans différents Etats du pays depuis le début la campagne, la plus sanglante de l’histoire moderne du pays.

Pour remédier à cette situation, le favori du sondage, Lopez Obrador, crédité d’au moins 20 points d’avance sur son rival immédiat, Anaya, promet une lutte sans merci contre ce phénomène et les cartels de drogue. Il propose entre autres mesures une amnistie pour les narcotrafiquants qui n’ont pas de sang sur les mains contre un engagement de ces derniers à renoncer à leurs activités criminelles pour réduire la violence, souligne le professeur des sciences politiques à l’Université des Amériques, Mohamed Badine El Yattioui dans une déclaration à la MAP.

Il s’agit là, selon le candidat, d’une recette simple qui consiste à parler aux Mexicains de leurs problèmes, dans un pays riche et au grand potentiel économique. A ce sujet, ces détracteurs l’accusent de faire de la démagogie et d’alimenter la lutte des classes par un discours populiste et simpliste.

Le favori profite de l’écœurement des Mexicains face à la corruption, la violence et la pauvreté et de leur désaveu vis-à-vis des gouvernants, a estimé l’analyste politique Gerardo Rodriguez Sanchez Lara, professeur à l’Université des Amériques.

A moins qu’une surprise rebatte les cartes, le candidat de gauche, qui se veut une alternative blanchie de tout soupçon de corruption, semble avoir toutes les chances de succéder à l’actuel locataire du Palacio national.

Le scrutin à un tour, organisé en même temps que les élections législatives et locales, désignera le successeur d’Enrique Peña Nieto, qui, en vertu de la Constitution, n’a pas le droit de briguer un second mandat dans ce pays de plus de 150 millions d’habitants, rongé par la corruption et le trafic de drogue.

En attendant un changement, le Mexique continue de croupir à la 135è place sur 180 pays, d’après le dernier classement de l’ONG Transparency International.

 

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