Marrakech déroule le tapis rouge à Scorsese, cet ancien ami du Maroc

Marrakech déroule le tapis rouge à Scorsese, cet ancien ami du Maroc

lundi, 9 septembre, 2013 à 11:50

Par Nizar Lafraoui

Rabat – Le fait que les premiers communiqués de presse concernant la 13è édition du Festival international du Film de Marrakech annoncent le nom du célèbre réalisateur américain Martin Scorsese comme président du jury “longs métrages”, cela montre que cette manifestation artistique devienne, au fil des ans, un rendez-vous incontournable dans l’agenda des événements cinématographiques à l’échelle internationale.

Compte tenu de la concurrence féroce avec des manifestations internationales et régionales similaires pour attirer les grosses pointures du 7è art, le festival de Marrakech a placé la barre haute cette année en faisant appel à la perspicacité et au professionnalisme artistique d’une grande figure de l’industrie du film à Hollywood.

La présence au sein du Jury de ce poids lourd, qui a marqué de ses empreintes l’histoire cinématographique mondiale, est certes un “exploit extraordinaire” même avant le coup d’envoi de l’édition prévue du 29 novembre au 7 décembre prochains, mais cette nouvelle ne va certainement pas surprendre ceux qui connaissent de près la profondeur des relations qui unissent ce grand artiste au Festival et au Maroc en général.

En 2005, le réalisateur de “Taxi Driver” a été reçu avec les honneurs à Marrakech avant de s’inviter, en compagnie de sa star préférée Leonardo Dicaprio, chez les admirateurs de la place Jamaa Lafna, où il avait gratifié le public de la ville ocre par la projection de son chef-oeuvre “The Aviator”.

Pour ce cinéaste à l’âme sensible, le festival de Marrakech est une occasion pour ressusciter le souvenir de la sublime rencontre musicale et spirituelle qu’il a eue avec le groupe mythique de Nass el Ghiwane. Au début des années 1980, le destin a voulu que Martin Scorsese voit le film “El Hal” (La transe) d’Ahmed El Maanouni sur l’expérience de la troupe et sa dimension spirituelle. Et puisque la musique est l’une des références essentielles des oeuvres et de la vision cinématographique du réalisateur hollywoodien, il n’est pas du tout étrange que la troupe de Hay Mohammadi soit une source d’inspiration intarissable pour cet artiste.

C’est ce qu’il a, justement, reconnu en toute humilité lors de la cinquième édition du Festival de Marrakech qui a célébré le génie de ce grand nom hollywoodien. A cette heureuse occasion, Scorsese était monté sur scène pour être surpris par les rythmes de Nass el Ghiwane dirigés magistralement par le maître Omar Sayyed, qui lui a offert une collection des enregistrements du “Rolling Stones” de l’Afrique et du monde arabe, comme il a l’habitude de le surnommer.

Avec la star française Catherine Deneuve à sa droite et Omar Sayyed à sa gauche, Scorsese n’a pas pu cacher son émotion envahissante sous la musique ensorcelante de ceux qu’il avait qualifiés de “mes héros que j’ai retrouvés de nouveau. J’ai découvert leur musique en 1981, je l’écoute depuis. Elle m’a inspiré dans beaucoup de mes films”.

Même à l’apogée d’une carrière marquée du sceau de la réussite et de la consécration, Scorsese nous enseigne par sa capacité à écouter avec humilité ce que disent et font les autres dans le domaine de la création artistique, toutes cultures et générations confondues. Cette grande humilité a jailli lorsque ce lauréat d’un oscar avait adressé un message au réalisateur marocain Faouzi Bensaidi lui félicitant pour son film “Mort à vendre”. Il a même marqué cette reconnaissance de sa propre main sur l’affiche du film, à sa sortie aux salles françaises.

Martin Scorsese revient donc au Maroc avec nostalgie et reconnaissance au milieu naturel de la ville de Ouarzazate qui a vu la naissance de deux de ses films les plus réussis: “La Dernière Tentation du Christ” (1988) et “Kundun” (1995). La vue panoramique, le paysage étendu et la présence imposante de la lumière dans cette ville sont autant de facteurs qui ont ensorcelé Scorsese et bien d’autres.

La présence du réalisateur de “Raging Bull” en sa qualité de président du jury de la 13éme édition du festival de Marrakech est aussi une célébration d’un artiste cinéaste et non seulement d’un créateur de films habile. Il fait partie de cette élite qui confère au cinéma sa vision humanistique, civilisationnelle et intellectuelle qui dépasse la simple création et laisse un cachet qui perdure dans le temps.

Dans cet esprit, on peut mieux le comprendre lorsqu’il déclare: “Nous avons besoin aujourd’hui de renouveler notre vision l’un envers l’autre, et le cinéma demeure le meilleur moyen pour atteindre cet objectif . Le cinéma a ouvert mes yeux sur le monde extérieur et je suis persuadé qu’elle a fait de même avec tant d’autres”.

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