Le temps du Mondial, la Place Rouge devient multicolores

Le temps du Mondial, la Place Rouge devient multicolores

lundi, 25 juin, 2018 à 11:16

(ES Khalid Abouchoukri)

 

Moscou – Habituellement calme et échappant à l’agitation d’une métropole trépidante, la Krasnaïa Plochtchad (Place Rouge) de Moscou est devenue, le temps de la coupe du monde, débordante de vie, bouillante et multicolores.

Cette esplanade paisible pour ceux désirant profiter de la douceur de la température en ce mois de juin tout en oubliant momentanément le cours du temps et en s’imprégnant de nombreux trésors d’architecture russe traditionnelle et de l’art orthodoxe, retrouve, plusieurs siècles après, son brouhaha d’antan quand elle fut un grand marché et un espace de commerce.

Ce haut lieu de la politique du pays et ancien centre religieux au pied des remparts du Kremlin, qui comprend un ensemble de monuments d’une qualité remarquable, a servi et continue de l’être de décor aux marches au pas sur ses pavés de milliers militaires depuis l’époque soviétique mais également pour célébrer la victoire annuelle sur l’Allemagne nazie ou encore pour la fête de travail après plusieurs années de suspension.

Mais “l’invasion” du football et ses centaines de milliers de toqués débarquant pour monter leur passion surprend par l’étonnante frénésie enveloppant ce cœur historique et ses rues environnantes, dit tout joyeuse Karina, une russe employée à mi-temps dans le “Goum”, le plus ancien magasin de luxe du monde aux abords de la place.

Que l’équipe gagne ou perd, joue ou en repos, la fête reprend de plus belle quotidiennement sur cette Place, coutumière des fanfares militaires et syndicales ordonnées, en une succession de processions désordonnées et la fièvre monte pour ces “touristes” spéciaux venus pour autre chose que de se délecter des dômes bariolés de la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux, un des symboles les plus reconnaissables de Moscou et dominant sur toutes les cartes postales, du musée d’Histoire, des églises à l’aspect fantasmagorique, de la dernière demeure du chef du prolétariat mondial, Vladimir Lénine, ou de la nécropole où gisent ceux ayant écrit l’histoire de l’ex Union soviétique.

Arpentée pratiquement sans interruption le long de la journée jusqu’aux premières lueurs du lendemain matin par la foule bigarrée et chantante des fans du ballon rond reconnus à leur accoutrement, costumes colorés, chapeaux farfelus (mexicains) et Tarbouches (marocains), elle est restée fidèle à sa “mission” de lieu destiné aux événements publics et aux promenades.

Drapeaux nationaux noués autour des épaules ou à la taille, revêtant les maillots de leur équipe, les envahisseurs tapageurs avec leurs instruments et fanfares créent une magnifique atmosphère féerique dont viennent s’abreuver les russes en distribuant à bout de champ les sourires, une “révolution” puisqu’ils (elles) ne sourient habituellement pas aux inconnus, explique Karina.

Les cavalcades entrecoupés par intermittence par le clapping et l’entonnaison de l’hymne national pour faire entendre sa voix au monde, chaque groupe, plus ou moins nombreux, essaie de laisser la trace de son séjour, de marquer “des buts” comme pour soigner “son goal-average”, une ferveur que ces fans n’hésitent point à déplacer vers le camp de base, les centres d’entraînement ou même devant l’hôtel où sont hébergés les leurs pour leur signifier, mus par la confiance, qu’ils sont là pour les pousser.

Ainsi, tous les jours, les supporters du monde entier fraternisent dans ce décor majestueux de la Krasnaïa Plochtchad, assure Amine Achraoui, étudiant marocain en médecine, heureux de n’avoir pas raté le match des Lions de l’Atlas face au Portugal, “la meilleure prestation jusque-là du mondial”.

Et dans cette ambiance, “on oublie l’amertume des deux déconvenues grâce aux nombreuses félicitations des supporteurs, y compris de Portugais”, raconte-t-il avec fierté, d’autant que les supporteurs marocains peuvent se flatter d’avoir été les plus nombreux et fair-play en applaudissant, debout, leurs joueurs dans cette rencontre disputée à guichets fermés avec le record d’affluence de 78.011 spectateurs.

Karina a pratiquement fait “le tour du monde” des cultures. “J’ai appris beaucoup de choses au contact des différentes nationalités et je reconnais maintenant les drapeaux de nombreux pays” grâce à cet impressionnant sens de “l’unité et de la bonne humeur régnant depuis près de deux semaines sur cette Place”.

 

Lire aussi

Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus: lancement du Programme Facilitation d’accès à la rentrée scolaire

vendredi, 27 septembre, 2024 à 0:23

La Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus a organisé, jeudi, la cérémonie de lancement du Programme Facilitation d’accès à la rentrée scolaire, pour la saison 2024-2025, au profit des enfants des bénéficiaires des services de la Fondation.

AG de l’ONU: Accord d’exemption de visa entre le Maroc et le Kazakhstan

vendredi, 27 septembre, 2024 à 0:16

Le Maroc et le Kazakhstan ont signé, jeudi à New York, un accord d’exemption de visa.

L’accélération des investissements durables, un prérequis de la transition énergétique (Mme Benali)

vendredi, 27 septembre, 2024 à 0:00

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a relevé, jeudi à Rabat, l’importance de l’accélération des investissements durables en tant que “prérequis” de la transition énergétique au Maroc et en Afrique.