Le téléphone pleure !

Le téléphone pleure !

mercredi, 3 juillet, 2013 à 16:52

Par : Rachid SAMI
Mohammedia – La tête baissée, ne regardant ni devant lui, ni le ciel souriant. Il marche. Le téléphone capte son esprit. Totalement absorbé par cet outil de communication vieux déjà de plus de 130 ans mais que la technologie en a fait ces temps-ci un moyen qui s’accapare des esprits et prend de plus en plus trop de place dans notre vie. Drôle et pitoyable façon de marcher.

Ils sont nombreux parmi nous qui marchent comme ça. Rien tout autour ne semble retenir leur regard comme si dans cette existence, il ne reste plus rien de passionnant, rien de beau à voir. Aujourd’hui, cette belle et extraordinaire invention réalisée en 1876 par l’ingénieur Britannique Alexander-Graham Bell, est détournée de sa finalité comme moyen de communiquer et de s’échanger les nouvelles.

On ne marche plus comme avant, on ne se parle plus comme avant. Juste des bavardages. Des pas cadencés au rythme de ce téléphone, certes nécessaire pour communiquer, mais qui est devenu de nos jours un moyen qui empêche la ‘’communicabilité’’. Et pour cause, son utilisation immodéré et à tout-va, ne sert point la communication. Du coup, la joie de partager des nouvelles n’est plus ressentie comme avant lorsque le téléphone était un luxe rare réservé à quelques privilégiés.

Pour téléphoner, il fallait alors appeler de chez le voisin ou encore l’épicier du coin.

Dans ce temps-là, le téléphone avait véritablement une fonction essentielle dans la vie des gens, un moyen qui facilitait vraiment l’échange des nouvelles, en complément de la lettre aujourd’hui disparue à jamais de nos habitudes. Le seul fait d’entendre la voix de son correspondant procurait un immense plaisir et produisait un effet d’émerveillement.

Maintenant, autre époque, autre mœurs, nous assistons à ‘’la fin des sentiments’’, à la déliquescence des relations sociales et ce, à cause de cette dépendance aux nouvelles technologies, lesquelles, certes, étaient censées nous libérer et nous assurer un certain confort mais qui au final risquent de condamner l’homme à la servitude et à la servilité.

Le téléphone et autres tablettes sont devenus pour beaucoup de leurs utilisateurs, juste un jouet, une distraction pour tuer le temps qui a entraîné irrémédiablement une adduction. Et plus dangereusement pour les enfants qui trouvent dans ces outils un refuge, se désocialisant peu à peu de la famille et de la réalité.

Le malheur, c’est qu’on y consacre plus de temps que n’importe quelle autre activité essentielle dans la vie et nécessaire pour la consolidation des relations sociales. Même dans l’hémicycle, certains de nos parlementaires ne peuvent pas s’empêcher de passer et de recevoir des coups de fil, tweeter et même jouer sur leurs tablettes. Combien de fois aussi, lors des séances plénières, les effets de manche de certains députés sont soudainement interrompus par la sonnerie et les vibrations intempestives de leur téléphone ou d’un collègue. D’où, la pertinence d’une loi interdisant l’usage du téléphone au Parlement.

Et tant d’autres désagréments comme dans les salles obscures où les séquences les plus émouvantes d’un film sont parfois gâchées par les sonneries de téléphone. Dans les réunions de travail, les conférences de presse et même dans les lieux les improbables comme les Mosquées. C’est dire à quel point le téléphone est devenu si envahissant, si prenant. A se demander si le téléphone n’est-il pas en train de nous asservir ? Et ne risque-t-il de sonner le glas de la communicabilité ?

Des questions qu’il s’agit nécessairement de se poser aujourd’hui avant que nos esprits ne soient totalement aliénés par la technologie. Et perdre à jamais le goût des choses simples de la vie.

C’est d’ailleurs ce qui a poussé l’écrivain français Phil Marso à lancer le 6 février 2001 la journée mondiale sans téléphone portable. Une manière pour l’auteur d’un roman policier sur le sujet ‘’Tueur de portable sans mobile apparent’’ et connu pour ses textes sur les faits de société et les grandes questions de santé comme le tabagisme, le Sida ou encore l’alcoolisme, de susciter le débat sur les effets insidieux du téléphone.

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