Le Brésil célèbre sa journée nationale de la samba, mais le cœur n’y est plus

Le Brésil célèbre sa journée nationale de la samba, mais le cœur n’y est plus

vendredi, 2 décembre, 2016 à 12:04

 Par Nadia El Hachimi

 

Brasília – Chaque 2 décembre, le Brésil célèbre sa journée nationale de la Samba, une date marquant la première rencontre du compositeur brésilien Ary Barroso (1903 /1964), père de la très célèbre composition “Na Baixa do Sapateiro”, et Salvador de Bahia, terre d’origine de cette musique et danse qui définit l’identité brésilienne.

Toutefois, les Brésiliens en général et les sambistes en particulier n’ont plus le cœur à célébrer cette journée pourtant joviale. Une tendance qui ne cesse de se confirmer au gré de la succession de revers économiques, politiques et sociaux bousculant l’ancienne locomotive économique d’Amérique du Sud depuis quelques années.

Interloqués par la spirale négative de la récession qui touche depuis près de deux ans l’économie, l’agriculture, les services, l’investissement et la production industrielle, les Brésiliens ont fini par perdre confiance en la possibilité d’une amélioration de la situation économique à court terme.

Si les résultats économiques sont moins négatifs qu’attendu, il n’empêche que le produit intérieur brut a encore baissé de 0,8 pc entre juillet et septembre par rapport au deuxième trimestre 2016, et de 2,9 pc en glissement annuel, ce qui signifie que le géant sud-américain devrait se serrer la ceinture au moins jusqu’à l’année 2018.

De plus, l’état de pré-banqueroute que connaissent plusieurs Etats brésiliens et les tentatives du gouvernent du président Michel Temer pour redresser la situation économique à coups de réformes impopulaires comme l’amendement constitutionnel visant à fixer un plafond aux dépenses de l’Etat pour une période de 20 ans, n’ont fait qu’attiser des tensions sociales qui grondaient bien avant la destitution de l’ancienne présidente Dilma Rousseff en août 2016 au motif de “maquillage des comptes publics”.

Menacés de perdre des acquis durement obtenus dans le domaine de la santé, de l’éducation, des retraites et de la couverture sociale, les classes populaires sont de plus en plus nombreuses à sortir dans la rue pour appeler à la destitution du président Temer, à l’image d’une manifestation qui s’est déroulée dimanche dernier à Sao Paulo ou des violents affrontements ayant opposé, mardi à Brasilia, des manifestants à obédience d’extrême gauche et la police militaire.

Au volet politique, les scandales à répétition au sein de l’administration de Michel Temer suite à la démission, en six mois, de six ministres pour divers motifs allant de soupçons de corruption au trafic d’influence, et les prémices d’un bras de fer annoncé entre le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire ont largement de quoi aiguiser les inquiétudes concernant la voie périlleuse dans laquelle s’est engagé le pays.

La pomme de discorde du conflit entre les élus des deux chambres du Congrès national et les juges chargés de l’enquête “lavage rapide” sur le scandale de corruption au sein de Petrobras, réside dans l’adoption par la Chambre des députés d’un texte de loi dénaturé de sa vocation première de lutte contre la corruption au dessein de protéger les parlementaires en les mettant à l’abri de la justice.

Geste d’autant plus choquant que les députés de la Chambre basse du Congrès ont profité d’un deuil national décrété suite à une catastrophe aérienne qui a décimé l’équipe de football brésilienne de Chapecoense, pour adopter en catimini ce projet de loi qui se trouvera en définitive à limiter significativement les pouvoirs dont disposent les juges et les procureurs dans la lutte contre la corruption qui pollue la vie politique nationale.

Tous ces facteurs réunis ont largement de quoi couper l’appétit du Brésilien lambda pour célébrer la journée nationale de ce genre musical et forme de danse symbolisant l’unité de la nation auriverde.

 

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