La solidarité comme culture

La solidarité comme culture

dimanche, 21 juillet, 2013 à 20:21

 

 Par Khalil Hachimi Idrissi

 

Rabat-Cette année, encore, à l’occasion de la Fête du Trône, l’on constate que la culture de la solidarité sociale s’est notablement consolidée dans notre pays sous toutes les formes qu’elle peut prendre. C’est un “trend”, une tendance, très significatif qui se confirme d’année en année, d’une manière structurée et méthodique, depuis le début du règne de SM le Roi Mohammed VI.

C’est bien d’une culture qu’il s’agit. Là, on n’est plus face à des actions sociales, sporadiques et aléatoires, de nature caritative, aussi traditionnelle que spontanée, répandues dans tout le territoire national et qui ont, généralement, pour objectif éminent de rapprocher le donateur de Dieu ce qui est en soi un dessein spirituel légitime mais, véritablement, nous sommes, aujourd’hui, en présence d’une culture solide qui appelle presque toujours à une analyse précise des besoins, à une délimitation des territoires, à une détermination des stratégies et à, finalement, une opération de ciblage de la population.

Il s’agit donc d’une vraie ingénierie. Il y a celle qui permet de bâtir des ponts et des chaussées, et il y a également celle qui nous intéresse ici, qui permet de construire des actions sociales rationnelles et efficaces.

Au-delà du volume exceptionnel de ce qui se fait aujourd’hui dans le pays et qui est souvent porté d’une manière très professionnelle et très rigoureuse par la Fondation Mohammed V pour la solidarité et ses cadres 3,94 milliards de dirhams de réalisations et d’engagements depuis la création de la Fondation en 1999, il reste deux actions majeures et structurantes, deux chantiers de règne comme on se plait à les nommer, qui ont révolutionné le paysage social national de ces dernières années : l’INDH et le RAMED.

Deux projets qui montent en puissance d’année en année, parfois avec difficulté ou insuffisance mais toujours avec détermination et engagement, et qui installent cette culture de la solidarité à des niveaux de performance et d’efficience jamais égalé sous nos cieux.

Le lancement par SM le Roi Mohammed VI, le 18 mai 2005, de l’INDH venait valider une vision globale s’inscrivant dans un large mouvement de lutte contre l’exclusion, la marginalisation et la pauvreté et ciblait particulièrement les bidonvilles, les quartiers pauvres des zones urbaines et périurbaines, et plusieurs communes du milieu rural qui souffrent de l’absence des services sociaux les plus élémentaires tels la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité, les infrastructures culturelles etc.

Cette année, en juin, à Jerada, le Souverain a présidé une importante réunion de terrain qui avait pour objet de faire le bilan d’étape de la deuxième phase de l’INDH depuis son lancement en juin 2011 et qui a permis de décliner les principales actions réalisées au titre du programme de mise à niveau territoriale qui concerne 587 communes rurales relevant de 22 provinces.

Voilà pour le rappel de la philosophie de l’INDH et du bilan d’étape. Mais ce qui nous importe dans l’analyse de cette culture de la solidarité dont jouit, désormais, le pays est de constater que l’INDH a été le vrai levier d’une prise de conscience collective en cette matière.

Perçue au début, à tort bien évidemment, comme une usine à gaz aux allures bureaucratiques, assez mal expliquée aux citoyens avec un jargon aussi fastidieux que répétitif, et quelques ratages facilement identifiables comme des erreurs de jeunesse, les populations allaient au final s’approprier assez rapidement cette INDH, un concept exigeant et difficile à assimiler dont ils sentaient intuitivement l’importance qu’elle pouvait revêtir pour eux. L’énergie s’est libérée. Mille projets ont fleuri. Des milliers d’associations ont vu le jour. Des centaines de coopératives se sont organisées autour d’activités génératrices de revenu. Et le reste est à l’avenant.

On peut dire avec certitude, aujourd’hui, sans vouloir trop tirer sur le fil de la polémique, là n’est pas le propos, que le meilleur barrage au Maroc contre le tsunami dit du Printemps arabe, outre la médiation politique et sociale pluraliste existant dans le pays depuis toujours, n’a été ni tel ou tel parti qui en tirerait aujourd’hui une gloriole surfaite à répétition, ni telle ou telle association à l’auto limitation aussi généreuse qu’inexpliquée mais bel et bien l’impact profond, irradiant et durable sur les communautés les plus fragiles de l’INDH.

Le RAMED quant à lui est une autre affaire. Très tôt, depuis 2002, SM le Roi a placé la protection sociale universelle, AMO puis RAMED, au coeur de ses préoccupations les plus essentielles. Ce programme participe également d’un changement de paradigme social puisqu’il tend, a contrario de la culture dominante, notamment bureaucratique, à institutionnaliser la prise en charge médicale de toutes les catégories de la population en activité ou pas, salarié ou pas et quel que soit son statut. Un défi monumental porté par une vision sans compromis. C’est difficile, laborieux, compliqué mais le résultat est là : depuis son entrée en vigueur le 13 mars 2012, 4,56 millions de personnes sont inscrites.

Il est vrai, sans inquiétude majeure pour son financement nous avons une des rares Sécurité sociale dans le monde qui soit excédentaire que le régime d’assistance médicale (RAMED) par l’arrivée massive de populations nouvelles aux structures de soins a fait exploser le maillage traditionnel du ministère de la Santé et mis en surchauffe ses infrastructures souvent inadaptées ou mal préparées pour cet accueil compact et citoyen. Il est vrai aussi que le RAMED interroge profondément les choix stratégiques de la santé publique au Maroc et invite à hiérarchiser ses choix et à prioriser ses projets et ses besoins mais il demeure que même dans cette sorte d’urgence sociale impérieuse, ce programme constitue un tournant structurel dans le modèle de société du Maroc, un pays émergent sans rente pétrolière et comptant sur ses propres ressources notamment humaines.

L’on voit bien que l’INDH et le RAMED, encore une fois, deux projets de règne, pris comme exemples suffisants, montrent à l’évidence que la culture de la Solidarité est une réalité authentique dans notre pays. Elle procède d’une démarche rigoureuse adoptée par le Souverain pour construire une Nation solidaire inclusive qui ne laisse personne au bord de la route.

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