Coronavirus en Afrique: les pertes pourraient atteindre jusqu’à la moitié du PIB, des millions d’emplois menacés

Coronavirus en Afrique: les pertes pourraient atteindre jusqu’à la moitié du PIB, des millions d’emplois menacés

mardi, 14 avril, 2020 à 12:13

Par -Driss SABRI-

Addis-Abeba – La pandémie du coronavirus, si elle n’est pas jugulée à temps, pourrait sérieusement impacter les économies de l’Afrique eu égard aux échanges commerciaux directs avec les Continents partenaires touchés par le COVID-19 comme l’Asie, l’Europe et l’Amérique, les pertes pourraient atteindre jusqu’à la moitié du PIB et des millions d’emplois seront menacés.

A en croire les chiffres alarmants communiqués par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU), basée à Addis-Abeba, et l’Union africaine, la pandémie du coronavirus si elle persiste pèsera lourdement sur les économies des pays du Continent en termes de croissance, d’emploi, d’investissement direct étranger et touchera de plein fouet des secteurs clés de l’économie comme le tourisme, le transport aérien, l’hôtellerie, la restauration, l’agriculture, l’industrie, outre une forte perturbation des activités économiques et financières.

Ces éventuelles pertes pourraient s’aggraver avec une forte augmentation des dépenses publiques pour financer les soins de santé liés au COVID-19 et soutenir les activités économiques paralysées par la pandémie.

«L’Afrique peut perdre la moitié de son PIB avec sa croissance passant de 3,2 pc à environ 2 pc pour un certain nombre de raisons, notamment la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales», estime dans ce sens la CEA-ONU.

Selon la CEA-ONU, le COVID-19 «peut entraîner une baisse des recettes d’exportation de l’Afrique de 101 milliards de dollars américains en 2020», les pays exportateurs de pétrole seront les plus touchés avec 65 milliards de dollars de revenus comme perte.

Les exportations et les importations des pays africains devraient baisser d’au moins 35 pc par rapport au niveau atteint en 2019, relève, de son côté, une étude de l’Union africaine publiée cette semaine.

Les envois de fonds et le tourisme seront également touchés ce qui va entraîner «une baisse des flux d’IDE, une fuite des capitaux, un resserrement des marchés financiers nationaux et un ralentissement des investissements – d’où des pertes d’emplois», avait souligné la Secrétaire exécutive de la CEA-ONU, Mme Vera Songwe.

Sur ces pertes d’emploi, l’Union africaine a mis en garde que si la pandémie persiste en Afrique, elle aura comme conséquence la perte de quelque 20 millions d’emplois. Le tourisme et le transport aérien seront fortement touchés avec la généralisation des restrictions de voyage, la fermeture des frontières et la distanciation sociale, lit-on dans l’étude de l’UA.

Un autre impact très dur : l’étude de l’Union africaine relève que le Continent pourrait perdre jusqu’à 20 à 30 pc de ses recettes fiscales, estimées à 500 milliards en 2019. Les gouvernements n’auront d’autre choix que de recourir aux marchés internationaux ce qui augmentera les niveaux d’endettement des pays.

La pandémie peut aussi avoir des conséquences catastrophiques sur la sécurité alimentaire en Afrique, «les deux tiers des pays africains étant des importateurs nets de produits alimentaires de base», note la CEA-ONU.

Devant cette situation alarmante, les ministres africains des finances, réunis la semaine dernière pour la deuxième fois par visioconférence, à l’initiative de la CEA-ONU, ont réclamé d’urgence un financement rapide de 100 milliards de dollars pour combattre le coronavirus.

Lors de cette réunion organisée par Mme Vera Songwe, les ministres africains ont souligné que l’économie africaine est confrontée à un ralentissement profond et synchronisé et ne pourra s’en remettre qu’au bout de trois ans.

L’attention immédiate doit être sur le front sanitaire et humanitaire, ont-ils relevé, notant qu’il est nécessaire de poursuivre la sensibilisation, les tests et la distanciation sociale.

Ils ont également appelé à l’allégement de la dette des partenaires bilatéraux, multilatéraux et commerciaux avec le soutien des institutions financières multilatérales et bilatérales telles que le FMI, le GBM, l’UE, pour garantir que les pays africains disposent de l’espace budgétaire nécessaire pour faire face à la crise du COVID-19.

Les ministres ont aussi souligné la nécessité d’une période plus longue pour l’allégement de la dette, tout en reconnaissant l’importance du secteur privé pour la création d’emplois et pour l’effort de relance.

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