Coronavirus: La crise montre que les Chinois ont été capables de faire face rapidement à une épidémie
Rabat – La crise du nouveau Coronavirus montre que les Chinois ont été capables de faire face rapidement à une épidémie, de la contenir et de régler la situation, a affirmé Marcus Vinicius de Freitas, professeur de Droit et de Relations internationales et Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).
S’exprimant sur les relations Chine-Occident et la gestion de la crise du coronavirus au Brésil, dans la rubrique “questions à un expert” du PCNS, M.Freitas a fait observer que “le dénigrement de la Chine est devenu une mode”. “La crise montre que les Chinois ont été capables de faire face rapidement à une épidémie, de la contenir et de régler la situation”, a-t-il dit.
“En Occident, nous avons transformé le coronavirus en un problème politique. Sur le plan intérieur, il est devenu un jeu de reproches entre parties adverses, et sur le plan international, l’Occident tente de dissimuler son incapacité à faire face à la pandémie”, a estimé l’expert brésilien.
Aussi, a-t-il indiqué, “des initiatives ont été prises pour permettre aux entreprises et aux citoyens américains de poursuivre la Chine en justice afin d’obtenir des compensations, du jamais vu lors des précédentes pandémies, rappelant à cet effet que “personne n’a poursuivi les États-Unis, lorsque l’épidémie de H1N1 a éclaté”.
“Le processus d’ascension de la Chine dérange beaucoup de gens, qui sont prêts à utiliser la crise pour ralentir la croissance chinoise et son ascension vers le statut de grande puissance”, a estimé M. de Freitas, faisant savoir que certains appellent même au boycott des produits chinois et à la discrimination de ressortissants chinois.
Plutôt que d’être traité comme un problème de santé, le coronavirus s’est transformé en “un conflit entre la Chine ascendante et l’Occident en déclin”, estime le professeur pour qui, le dénigrement de la Chine est “selon toute évidence utilisé pour masquer le manque de préparation des pays occidentaux pour faire face à la pandémie”.
Concernant le traitement de la situation au Brésil, M. de Freitas a révélé que le coronavirus est aussi devenu “une question de politique intérieure”, encore plus dans ce pays où les élections présidentielles sont prévues pour 2022.
A son élection le président Jair Bolsonaro est venu avec un discours sur une nouvelle façon de faire de la politique au Brésil, a poursuivi ce membre du PCNS, ajoutant que “l’establishment politique a été mis à l’écart et ne l’a pas accepté”.
Et de préciser que “Bolsonaro ne joue pas à ce genre de politique de troc que nous appelons le présidentialisme de coalition. Cela a suscité beaucoup d’animosité à son égard, beaucoup de gens ayant ainsi perdu le pouvoir et la possibilité de se livrer à la corruption”.
Donnant un aperçu de la situation politique actuelle au Brésil, M. de Freitas a ajouté que “les gouverneurs de Sao Paulo et de Rio de Janeiro se sont déclarés candidats à la présidentielle de 2022. Ils ont adopté la rhétorique de la sauvegarde des vies, alors que Bolsonaro semble plus préoccupé par l’économie”.
Le débat s’est transformé en “un choix de Sophie” et un “combat politique entre les vies et l’économie”, a constaté le professeur universitaire, soulignant que “Bolsonaro, qui a les médias contre lui, a été présenté comme quelqu’un qui ne se soucie pas des vies humaines de la même manière. Il a été diabolisé. Mais dans un pays où l’épargne est très faible, son inquiétude au sujet de l’après COVID-19 a du sens”.
De l’avis de M. de Freitas, l’idée du président brésilien sur l’économie est “correcte”, car le Brésil est encore un pays en développement.
“Le gouvernement est trop endetté pour subvenir aux besoins de la population pendant une longue période”, a-t-il fait valoir, relevant que Si Bolsonaro n’est pas capable de changer de cap, au regard des résultats économiques qui suivront la crise, il court le risque de devenir un président affaibli.
https://www.policycenter.ma/opinion/covid-19-and-new-normal#.Xn4s3ahKjIV
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