Archives au Maroc, entre préservation du patrimoine national et consécration de la bonne gouvernance
.-Par: Driss Hachimi Alaoui-.
Oujda – Transmises d’une génération à l’autre, les archives constituent bel et bien la mémoire commune, l’identité collective, l’héritage et le patrimoine de chaque nation.
Appréhendés pendant longtemps comme de vieux papiers et parchemins poussiéreux conservés et classés par nostalgie et réservés à une poignée de chercheurs, les documents archivistiques représentent néanmoins, un véritable trésor patrimonial en ce sens qu’ils permettent d’analyser les événements du passé, de tirer les enseignements de l’histoire et d’offrir aux générations futures une base de données inestimable et incommensurable.
De ce fait, un bon archivage permettrait de garantir une bonne gouvernance d’où l’importance d’assimiler et de relever la place qui échoit aux archives comme outil de démocratie, de progrès et de gestion quotidienne des services de l’Etat.
Qui dit Archives dit archaïque, mais ce n’est pas toujours le cas, car ce concept comprend tous les documents produits par une personne ou par un organisme dans l’exercice de sa fonction et peuvent être conservés sous différents supports électroniques, textuels, sonores, audiovisuels ou encore artistiques.
Le Maroc, qui va célébrer ce 30 novembre la Journée nationale des Archives, n’a eu de cesse d’accorder un intérêt tout particulier à l’activité archivistique, notamment après l’adoption de la loi 69-99 du 30 novembre 2007, portant création des Archives du Maroc et qui a permis d’asseoir les jalons d’une politique d’archivage conforme aux standards internationaux.
Le décret d’application de cette loi a été adopté le 3 septembre 2015, fixant les conditions et les modalités de gestion, de tri et de destruction de l’archive normal et numérique, ainsi que les conditions et les modalités de remise définitive de l’archive.
Ce décret insiste également sur la nécessité d’élaborer un programme de gestion des archives normales et numériques des Administrations publiques, des collectivités territoriales, des établissements et entreprises publiques et des institutions privées chargées de la gestion d’un service public et fixe notamment les opérations qui entrent dans le cadre de la gestion des archives et des outils nécessaires à cette fin, en particulier le tableau de classification des archives et l’échéance de leur conservation.
Pour le Directeur des Archives du Maroc, Jamâa Baïda, cette institution, érigée en établissement public stratégique en 2012, devrait faire l’objet d’une attention particulière au regard de son importance et de son rôle de préservation, de traitement et d’utilisation des archives du pays.
La mise en place d’un Etat de droit au Maroc est subordonnée à une politique moderne de préservation et de valorisation des documents d’archives qui constituent les pièces et les traces justificatives de l’action politique, administrative, économique et sociale des pouvoirs qui les ont constitués, a-t-il souligné dans un entretien accordé à la MAP, notant que les archives, en plus de leur rôle de supports d’aide à la décision et à l’administration des citoyens, sont également un instrument de participation et de contrôle du citoyen de l’action des pouvoirs publics.
La mission dévolue à une institution nationale des archives n’est donc pas à circonscrire dans le seul souci de patrimoine, d’histoire et d’identité nationale, a-t-il estimé, faisant observer que ces aspects sont certes importants mais les archives revêtent également un intérêt pour le présent et le futur, avec des retombées sur le développement économique du pays et la pratique de la transparence voire même garantes de la continuité de l’Etat.
Les archives revêtent une importance cruciale, a-t-il relevé, citant à titre d’exemple, la présentation par le Maroc de documents authentiques qui témoignent de la marocanité du Sahara, à la suite de quoi la Cour Internationale de Justice a jugé en 1975 que les provinces du Sud n’ont jamais été “Terra nullius” et qu’il y avait des liens juridiques d’allégeance entre ce territoire et le Maroc.
M. Baïda a, par ailleurs, fait savoir qu’Archives du Maroc a élaboré, en l’espace de deux ans, un guide référentiel de gestion des archives publiques au Maroc dédié aux établissements publics, l’objectif étant de sensibiliser à l’importance des archives et à la gestion efficiente et efficace des documents, notant que cet outil de travail pourrait, si scrupuleusement appliqué, créer une révolution archivistique au sein des ministères.
Côté ressources humaines, le responsable a appelé à la mise en place d’un statut spécifique à l’archiviste et à la revalorisation du personnel, afin de répondre au mieux aux attentes du secteur et des usagers.
Il a également tenu à saluer l’initiative d’une délégation française de haut niveau qui a, récemment, remis à l’établissement Archives du Maroc des copies de fonds de la mémoire judéo- marocaine, enrichissant ainsi ses collections et donnant une nouvelle impulsion à la recherche académique sur le judaïsme marocain.
Lire aussi
JARHs 2024: la qualification du capital humain, un “enjeu clé” pour l’Afrique (Panélistes)
Le développement des compétences et la qualité de la formation du capital humain constituent des enjeux clés pour l’Afrique, ont affirmé, samedi à El Jadida, des participants à un panel sur “les nouveaux enjeux des ressources humaines (RH) en Afrique”, tenu dans le cadre de la 22ème édition des Journées Africaines des Ressources Humaines (JARHs Maroc 2024).
“Visa For Music” : Des couleurs musicales mondiales et des voix uniques enchantent le public du Théâtre Mohammed V à Rabat
Les soirées musicales organisées dans le cadre de la 11è édition du festival “Visa For Music” se poursuivent pour le troisième jour consécutif au Théâtre National Mohammed V de Rabat, avec un public qui a voyagé, vendredi soir, dans une expérience musicale unique animée par des artistes aux sonorités mêlant rythmes et styles variés.
Sénégal: Cérémonie religieuse à l’occasion de la célébration du 60-ème anniversaire de l’édification de la Grande Mosquée de Dakar
La Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains a organisé, vendredi soir, à la Grande Mosquée de Dakar, une cérémonie religieuse en commémoration du 60-ème anniversaire de l’édification de la Grande Mosquée de Dakar, inaugurée le 27 mars 1964 par Feu SM le Roi Hassan II et le défunt président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.
Dernière Heure
-
JARHs 2024: la qualification du capital humain, un “enjeu clé” pour l’Afrique (Panélistes)
-
“Visa For Music” : Des couleurs musicales mondiales et des voix uniques enchantent le public du Théâtre Mohammed V à Rabat
-
Sénégal: Cérémonie religieuse à l’occasion de la célébration du 60-ème anniversaire de l’édification de la Grande Mosquée de Dakar
-
Le théâtre, un outil diplomatique efficace pour exporter la culture marocaine à l’international (M. Bensaid)
-
Tétouan: Ouverture de la 24è édition du festival national du théâtre
-
Collectivités territoriales : l’AMPCC et l’Association des élus de France s’associent pour renforcer la coopération décentralisée
-
Le Cycle des rencontres de la TMM fait escale à Madrid à la rencontre de la diaspora marocaine
-
Foot: la CAN féminine Maroc-2024 sera la “meilleure” et la “plus réussie” (Patrice Motsepe)