A Las Vegas, les startups marocaines assurent une présence distinguée au CES 2018 avec des perspectives prometteuses

A Las Vegas, les startups marocaines assurent une présence distinguée au CES 2018 avec des perspectives prometteuses

vendredi, 12 janvier, 2018 à 18:17

Par Noureddine HASSANI

Las Vegas  – Pour leur première participation au CES 2018 (Salon mondial de l’électronique grand public), les startups marocaines n’ont pas démérité, assurant bel et bien une présence distinguée et des contacts prometteurs avec des partenaires de renommée mondiale et même des perspectives de vente de licences d’exploitation de leurs brevets d’invention.

Neuf startups marocaines, dont sept retenues au sein de l’Eureka Park, un espace à l’accès très difficile dédié à l’innovation et prisé par un grand nombre de start-up à l’échelle mondiale, représentent le Maroc à cette grand-messe mondiale de l’innovation.

La participation marocaine est pilotée par le Groupement des industries Marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), le Cluster électronique, micro-électrique et mécatronique du Maroc (CE3M), avec le soutien du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), de l’Ambassade des Etats Unies à Rabat, du consulat des Etats Unies à Casablanca et de la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (FENELEC).

Vendredi, au quatrième et dernier jour de la manifestation, qui a débuté mardi, le bilan est déjà satisfaisant et montre que cette première présence du Maroc aura certainement des suites, de l’avis de ces organisateurs.

Les différentes solutions proposées par les startups marocaines s’inscrivent dans les tendances de l’innovation dans le secteur de l’électronique avec des domaines applicatifs comme la réalité virtuelle augmentée, la domotique, les smart grids, les smart-cities et les objets connectés en général.

Ainsi, Maria Sadak, jeune docteur dermatologue de Marrakech, a fait briller la participation marocaine à l’Eureka Park par son concept novateur, un petit objet de la taille d’un petit galet qui permet aux femmes, et aux hommes qui le souhaitent, d’avoir un état quotidien de la santé de leur peau. Connecté à une application, Senskin vous dit à quel moment et quel produit utiliser après l’avoir appliqué quelques secondes sur la peau. Solution préventive aussi, elle permet de détecter certaines maladies de la peau.

Parmi les visiteurs rencontrés, le groupe français L’Oréal s’est intéressé à la technologie, et Maria a aussi été gracieusement invitée, tout frais compris, par le CES Asia à participer à leur Salon qui se tient à Taipei.

Pour sa part, Mehdi Laadissi, Professeur d’enseignement secondaire à Youssoufia, a inventé Forest Guardian, un système de prévention d’incendie de forêt grâce à un réseau de capteurs autonomes permettant la localisation exacte du foyer de feu. Autorités locales et particuliers peuvent avoir une supervision en temps réel sur les changements de température dans la forêt sur la base d’une cartographie thermique.

A l’occasion du CES, Mehdi a rencontré un bailleur de fonds chilien qui souhaite approfondir les échanges avec lui. De même, des startups ont proposé des technologies complémentaires pour rendre le produit encore plus performant.

Idder Idji Mounir (stratégie-finance) et Reda Bachir El Bouhali (Management) sont deux jeunes entrepreneurs qui révolutionnent la publicité à deux niveaux. D’abord, leur startup, MediaTab, offre aux annonceurs un support publicitaire digital innovant grâce à des écrans connectés contrôlés à distance et permettant un reporting pertinent (audience, fréquence de diffusion, etc.), une mémorisation maximale ainsi qu’un ciblage précis. D’autre part la Startup Marrakchi offre plusieurs avantages aux prospects ciblés par les écrans (réductions, cadeaux premium, etc.) avec l’ambition de réconcilier le consommateur et la publicité par le biais de l’application mobile Winzup disponible sur les plateformes Appstore et Playstore.

 

Cette startup aux ambitions mondiales, qui compte 10 salariés et 250 écrans publicitaires localisés à Rabat, Casablanca, Marrakech et Agadir, a pu lever des fonds auprès d’un des plus grands fonds d’investissement asiatique basé à Singapour pour s’exporter dans un avenir proche et devenir un fleuron marocain.

Les contacts établis au CES ont permis à Réda et Idder de rencontrer des fournisseurs et partenaires potentiels pouvant leur apporter un complément technologique pour rendre leur produit encore plus performant.

De leur côté, Ilham Bouzida, ingénieur qualité, et Mostafa Ressami, ingénieur chef de projet, tous deux à Mascir (Fondation Marocaine pour la Science Avancée, l’Innovation et la Recherche), ont inventé “HO!”, un analyseur d’huile d’olive qui a la particularité d’être portable, est de donner le taux d’acide oléique en quelques secondes. Contrairement à l’analyse classique en laboratoire, cet outil ne nécessite pas l’utilisation d’additif tel que le NAOH ou KOH permettant une mesure laborieuse du taux.

Parmi les contacts intéressants rencontrés dans le salon, le Californian Olive Oil Council s’est intéressé à leur technologie, de même qu’un groupe de cosmétique utilisant l’huile d’olive dans leurs produits, a trouvé cet outil innovant pour évaluer la qualité de l’huile.

Quant à Hafid Guriguer, Docteur en nanoélectronique, DGA de l’EMSI et dirigeant de SmartiLab, il a inventé avec son équipe une technologie nouvelle génération d’objets connectés sans capteurs baptisée Senstena, qui a permis de développer une solution de gestion de parking intelligent et connecté. “SmartyPark”, contrairement aux technologies existantes, est un outil autonome, ne nécessitant aucun système de câblage ni d’alimentation, permettant la transmission et le traitement en temps réel de la big data.

Intégré dans le concept de SmartCity, de la taille de la paume d’une main, cet objet installé au sol pour chaque place de parking peut révolutionner la gestion de la mobilité dans les villes. Parmi les visiteurs phares du CES, une société néerlandaise est intéressée par l’achat d’une License d’exploitation du brevet d’invention.

De son côté, Taoufik Aboudia, entrepreneur digital depuis 20 ans, au parcours atypique en philosophie et histoire des sciences, a réalisé avec son équipe une première mondiale : faire parler des plantes. Le procédé est simple, avec un compte Facebook Messenger, un utilisateur peut initier une conversation grâce à une technologie, qui consiste en des capteurs couplés aux “chatbots”.

Sa solution “SkyFarm” permet de connecter et autonomiser un pot, un jardin, ou de développer des modèles de fermes connectées, productives, intelligentes, capables de répondre efficacement à des problématiques de qualité de l’air, d’adoucissement du climat, de réduction de nuisance sonore, mais aussi de vraie production agricole urbaine générant ainsi une capacité d’employabilité innovante et amie avec la nature.

Sans nul doute, cette première participation marocaine au CES a réussi son pari pour une mise en lumière énorme des innovations marocaines à l’échelle internationale et une valeur ajoutée qui permettra au Maroc de se positionner comme leader au niveau africain, vu qu’il s’agit de la première délégation africaine à participer à cette grande manifestation.

Plus de 3900 sociétés exposantes prennent part cette année au CES qui s’attend à une affluence de plus de 170.000 visiteurs issus de plus de 150 pays, et à une présence de plus de 7000 journalistes et représentants de médias.

 

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