Vaccin Oxford/Astrazeneca, un autre essai prometteur pour éradiquer la pandémie

Vaccin Oxford/Astrazeneca, un autre essai prometteur pour éradiquer la pandémie

mercredi, 25 novembre, 2020 à 12:19

-Par : Nabila Zourara-

Londres – Après de longs mois de confinement pénible, l’année 2020 semble se terminer sur une note positive avec l’annonce cette semaine de nouveaux résultats prometteurs d’un vaccin anti-Covid-19, développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford.

Avec un taux d’efficacité de 70% en moyenne pour son vaccin, voire 90% dans certains cas, AstraZeneca est le troisième groupe pharmaceutique à avoir annoncé des résultats positifs pour ses essais cliniques ces dernières semaines, après ceux des sociétés américaines Pfizer/BioNTech et Moderna.

Selon des résultats intermédiaires dévoilés lundi, le vaccin développé par le groupe pharmaceutique AstraZeneca, en partenariat avec l’Université d’Oxford, réduit en moyenne de 70% les chances de contracter le virus.

L’efficacité de ce vaccin monte à 90% pour un premier échantillon de personnes qui ont reçu une demi-dose, puis une dose un mois plus tard, alors qu’elle atteint 62% pour un autre groupe qui a reçu deux doses en tout, avec un mois d’écart.

Il s’agit de résultats d’essais cliniques de grande échelle réalisés au Royaume-Uni et au Brésil, selon AstraZeneca, qui note que ces essais ont impliqué 20.000 personnes, dont 131 ont contracté le virus.

Le laboratoire britannique a précisé qu’aucune hospitalisation ni aucun cas grave n’a été signalé chez les participants ayant reçu le vaccin, soit près de 23.000 personnes dans plusieurs pays pour ces premiers résultats préliminaires. L’entreprise relève par ailleurs avoir enrôlé près de 60.000 participants pour ces essais cliniques.

A la différence des autres vaccins développés par Pfizer/BioNTech et Moderna qui utilisent le matériel génétique du virus, le vaccin d’AstraZeneca, utilise une technologie différente basée sur un virus vecteur, c’est à dire un autre virus inoffensif se chargeant de transporter la protéine S (pour spike) qui orne le SARS-CoV-2 et l’aide à intégrer les cellules, explique à la MAP, Amin Hajitou, professeur au prestigieux Imperial College de Londres.

Selon M. Hajitou, les vaccins des groupes pharmaceutiques Pfizer et Moderna sont basés sur l’information génétique d’un ARN messager. “Le gène produit l’ARN et celui-ci produit la protéine S. Les nouvelles technologies utilisées introduisent l’ARN directement dans la cellule. Au lieu de passer par le gène, elles introduisent la protéine S dans le gène de manière rapide”, précise-t-il.

“Contrairement à ces vaccins basés sur l’ARN, le vaccin développé par l’Université d’Oxford/Astrazeneca est basé sur le gène de départ dans les cellules musculaires pour produire la protéine. Celle-ci est introduite dans le muscle par un adénovirus”, a-t-il ajouté.

Ces adénovirus, non humains, ont déjà été utilisés dans des vaccins contre des épidémies comme Ebola et la Malaria, poursuit le chercheur, notant que les scientifiques espéraient parvenir à une efficacité de seulement 70%. “Atteindre 90% d’efficacité : c’est un grand succès, on ne s’y attendait pas!”, a-t-il relevé.

L’expert explique par ailleurs que le vaccin Oxford/Astrazeneca a une simplicité plus grande au niveau du stockage et du transport dans des conditions de réfrigération normales situées entre 2°C et 8°C, alors que la conservation des ARN nécessite normalement une température de – 80°C, ce qui va représenter un défi majeur pour le transport des autres vaccins.

Sur la base de ces résultats, M. Hajitou estime qu”‘il y a espoir d’éradiquer la pandémie en 2021, peut être d’ici le printemps ou l’été”, notant que “cela dépendra d’autres facteurs liés à la production ou le transport des vaccins”.

En effet, l’efficacité des vaccins, qui seront mis sur le marché en un temps record, suscite de grands espoirs dans le monde qui fait face à une deuxième vague de coronavirus, contraignant plusieurs pays à se reconfiner et mettre à l’arrêt leur économies.

S’ils obtiennent rapidement le feu vert des autorités sanitaires concernées, les premiers vaccins anti-Covid-19 pourraient commencer à être distribués dès le mois de décembre aux Etats-Unis et dans l’Union européenne.

L’université d’Oxford s’est déjà engagée à mettre des centaines de millions de doses à la disposition des pays en développement, alors que les données actuelles montrent que son vaccin devrait être plus facile à fabriquer à l’échelle mondiale que celui de Pfizer/BioNTech et de Moderna.

AstraZeneca a, en outre, indiqué qu’elle préparerait immédiatement des soumissions pour approbation conditionnelle ou anticipée aux agences réglementaires dans le monde.

La commande importante de ce vaccin par le Royaume-Uni signifie que s’il est approuvé avant les vacances de Noël et devient disponible au début de l’année prochaine, cela ferait une différence majeure dans la rapidité avec laquelle les vaccins contre le Covid-19 pourraient être administrés aux personnes prioritaires.

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