Tourisme au Gabon, le Covid-19 plombe un secteur déjà au potentiel sous-exploité

-Par : Jalal Chouhani-

Libreville – La crise sanitaire mondiale liée au Covid-19 a frappé de plein fouet l’activité touristique au Gabon, un secteur déjà sous-exploité dans ce pays africain au potentiel très prometteur.

A l’instar de plusieurs pays à travers le monde, les mesures de confinement décrétées pour limiter la propagation du virus ont engendré des impacts socio-économies très marquants sur tous les secteurs, en particulier le tourisme qui peine à décoller au Gabon.

Après avoir réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 43 milliards de francs (près de 66 millions d’euros), l’activité du secteur du tourisme et ses différents pans, en l’occurrence l’hôtellerie, la restauration, le divertissement, entre autres, devrait, selon les estimations, plonger de deux tiers sous l’impact de coronavirus, ce qui va handicaper un secteur qui tablait sur l’année 2020 pour reprendre des couleurs.

Avec la chute vertigineuse des prix du pétrole en 2014 ayant révélé la vulnérabilité du secteur des hydrocarbures toujours à la merci des fluctuations des prix au niveau mondial, les autorités gabonaises avaient décidé dans le cadre de leur stratégie de diversification de l’économie nationale de miser notamment sur le secteur du tourisme comme un créneau pourvoyeur de devise et générateur d’emplois.

Cette volonté de booster le secteur procède aussi de la prise de conscience des autorités qu’au Gabon, on parle plus du tourisme événementiel dans la mesure où peu de touristes viennent en terre gabonaise avec comme objectif de passer leurs vacances ou découvrir le pays mais plutôt pour assister à des événements économiques, culturels, sportifs ou autres.

A cet égard, nombre d’initiatives ont été entreprises en 2019, notamment la consécration d’un portefeuille ministériel au Tourisme, la tenue des premières rencontres nationales du tourisme dans le pays, l’élaboration d’un projet de loi réglementant le secteur et l’annonce des investissements de l’ordre de 8,5 milliards de francs CFA (près de 13 millions d’euros) pour mettre à niveaux les infrastructures touristiques, créer une ville verte, des espaces de jeux urbains et des circuits touristiques écologiques ainsi que promouvoir la destination Gabon.

De même, le pays a été choisi pour abriter, au cours de l’année 2020, +le Global Tourism Forum+, un événement du World Tourism Forum Institute qui organise chaque année des activités dont l’objectif de renforcer l’image de marque du pays hôte à l’étranger.

Le but de ces initiatives était de pallier le retard accusé dans nombre de prérequis essentiels pour promouvoir le secteur notamment le cadre juridique, les infrastructures, l’aménagement et le foncier, les investissements, la formation des ressources humaines, l’offre touristique et la promotion de l’image du pays à travers le monde.

Le tourisme fait office de parent pauvre de l’économie nationale, alors que le pays est l’un des plus lotis dans le continent en matière de diversités de faune et de flore avec une immense étendue de forêt, qui couvre plus de 80 % de son territoire pouvant l’ériger en une destination touristique de prédilection sur le plan continental voire mondial.

En pleine stratégie de relance, le Covid-19 est venu chambouler toutes les projections notamment celles du gouvernement qui ambitionnait, selon le premier ministre Julien Nkoghe Bekale, d’atteindre à l’horizon 2025 près de 500 000 touristes et de faire du Gabon le carrefour de l’Afrique centrale en matière de tourisme culturel, de tourisme des affaires, de tourisme environnemental et de tourisme de l’événementiel.