Plombée par le coronavirus, l’économie américaine au plus bas depuis 10 ans

Washington – Sous l’effet de la pandémie du coronavirus, le PIB américain a chuté de 4,8% au premier trimestre, mettant un terme brutal à une décennie de croissance de la première économie mondiale.

Il s’agit de la pire contraction trimestrielle depuis 2008, lorsque le pays était en profonde récession à cause de la crise financière.

Les experts préviennent que la situation risque de s’aggraver davantage au deuxième trimestre alors que l’impact de la crise sanitaire inédite se fait sentir encore plus sur de larges pans de l’économie.

En quelques semaines, plus de 25 millions d’Américains se sont inscrits pour demander des allocations de chômage dans la foulée des licenciements et des fermetures d’entreprise dans le cadre des mesures drastiques de confinement.

Jusqu’à présent, plus d’un million d’Américains ont été infectés et au moins 58.355 sont morts à cause du COVID-19.

Cités par les média, nombre d’économistes s’attendent à ce que les données économiques du second trimestre, qui permettront de mieux saisir l’impact du confinement, révèlent une contraction du PIB à un taux annuel de 30% ou plus.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, se montre, par contre, optimiste déclarant s’attendre à un rebondissement de l’économie cet été alors que de nombreux États entament un déconfinement progressif et que les plans historiques d’aide fédérale d’urgence parviennent aux entreprises et aux ménages.

Des programmes de relance de plus de 2,7 billions de dollars ont été ordonnés sous forme de chèques directs aux Américains et de prêts non remboursables aux petites entreprises afin notamment de les aider à continuer à payer leurs employés. Il s’agit du plus grand effort de secours d’urgence de l’histoire américaine moderne.

Depuis le début de la crise, la Réserve fédérale américaine (FED) a multiplié, pour sa part, les mesures audacieuses pour stimuler l’économie en réduisant rapidement les taux d’intérêt au plus bas et en achetant les obligations à un rythme record outre un programme massif d’octroi de crédits et de rachat de dettes.

Signe de l’ampleur de la crise, Boeing, fleuron de l’industrie américaine, a annoncé ce mercredi une réduction de ses effectifs d’environ 10%, dans la foulée de revenus en baisse de 26% au premier trimestre par rapport à l’année dernière.

Aux Etats-Unis, épicentre mondial de la pandémie du coronavirus, le transport aérien est l’un des secteurs les plus durement touchés par les répercussions du ralentissement économique et de la flambée du chômage consécutives aux mesures drastiques de confinement.

L’industrie du transport aérien représente quelque 750.000 emplois, un chiffre d’une importance cruciale au vu des records de chômage dans la première économie mondiale.

Des plans d’aide sectoriels ont été décidés par le gouvernement fédéral au profit de l’industrie aérienne ainsi que d’autres secteurs affectés comme l’agriculture et l’industrie pétrolière.

Pour donner la priorité à l’emploi aux ressortissants américains, Donald Trump a également signé un décret suspendant l’immigration pour 60 jours.

“Cela permettra de nous assurer que les Américains sans emploi de toutes origines soient les premiers à pouvoir bénéficier des emplois au fur et à mesure de la réouverture de l’économie”, a-t-il soutenu.

A quelques mois de l’élection présidentielle, le Locataire de la Maison Blanche ne cache pas son exaspération face aux répercussions redoutables de la pandémie sur la santé de l’économie, un facteur déterminant dans le choix des électeurs.

Ses appels répétés pour accélérer le déconfinement contrastent néanmoins avec les recommandations de ses conseillers dans le domaine de la santé pour ne pas hâter le retour à la normale au risque d’un rebond du virus.

Un deuxième cycle de coronavirus est “inévitable” en automne et en hiver, a ainsi averti le directeur de l’Institut national des allergies, Dr Anthony Fauci, chargé de conseiller la Maison Blanche sur cette pandémie, notant que la gravité de la nouvelle vague dépendra des progrès réalisés dans les mois à venir.