Le Maroc, membre observateur de la Communauté andine : cinq questions au Secrétaire général
-Propos recueillis par Abdellah Kittou-
Lima – Le Maroc a obtenu le statut de membre observateur auprès la Communauté andine des Nations (CAN), lors de la 20è réunion du Conseil présidentiel andin, tenue récemment dans la capitale colombienne, Bogotá, renforçant ainsi sa position en tant qu’interlocuteur privilégié de l’Amérique du Sud et partenaire fiable dans un contexte international qui se caractérise par l’interdépendance économique et l’interaction culturelle.
Dans cette interview, le Secrétaire général de la CAN, Jorge Hernando Pedraza, répond à cinq questions de la MAP sur les perspectives de coopération entre le Royaume et ce bloc régional, basé à Lima, au Pérou.
1 – Le Maroc a obtenu le statut de membre observateur auprès de la Communauté andine des Nations, lors de la 20e réunion du Conseil présidentiel andin, qui s’est tenue récemment à Bogotá. Quelle est votre vision des relations entre ce bloc régional et le Maroc ?
Les pays membres de la CAN, la Bolivie, la Colombie, l’Équateur et le Pérou, ont approuvé la résolution n° 862 accordant le statut de membre observateur au Royaume du Maroc au sein de ce groupement régional. L’adoption de cette décision contribuera à la consolidation des relations entre les deux parties et à la promotion des échanges commerciaux entre la CAN et le Royaume du Maroc ainsi qu’à l’intensification de la coopération, en particulier dans les circonstances actuelles où le monde et notre région ont besoin de plus d’intégration et d’action commune.
Nous signalons à ce propos que conformément à l’article 4 de la résolution 741, les organes et institutions de ce bloc régional sont appelés à promouvoir la mise en œuvre de programmes et de mesures conjoints avec les pays bénéficiant d’un statut d’observateur conformément aux principes qui incitent à davantage de dialogue et de coopération avec les pays ayant obtenu un tel statut. Et c’est pour cela que le Secrétariat général de la CAN envisage d’aller de l’avant pour élaborer une feuille de route en coordination avec le Royaume du Maroc au sujet de son rôle en tant qu’observateur dans ses relations avec cet ensemble régional.
2- Le Maroc, grâce à sa situation géographique, est une porte vers l’Afrique et le monde arabe. Quelles sont les mesures et les principes d’orientation de votre administration pour renforcer la coopération entre le Royaume et les pays de la CAN ?
Les thèmes que le Secrétariat général de la CAN proposera aux pays membres du bloc régional pour inclusion dans la feuille de route concernent trois axes :
– L’approfondissement des relations commerciales entre la CAN et le Maroc: il existe une complémentarité entre les deux parties au niveau des échanges commerciaux, en particulier dans les secteurs de l’industrie alimentaire, de l’industrie manufacturière et du textile, qui peut être encore renforcée par la conclusion d’un accord de libre-échange.
– La promotion des échanges commerciaux : la CAN s’efforcera de donner la priorité à une présence active du Maroc dans les foires commerciales, ainsi que dans les rencontres d’affaires et de commerce électronique.
– La coopération : avec la présence d’un comité de suivi permanent de la mise en œuvre de coopération Sud-Sud, l’accès des pays de la CAN au marché africain revêt une importance extrême.
3- Le volume des échanges n’est pas à la hauteur des aspirations. Que faut-il faire pour surmonter cette situation ?
Nous pensons que le modèle de coopération qui peut être établi avec le Maroc dans le cadre de la coopération Sud-Sud permettra une meilleure compréhension des intérêts mutuels ainsi que l’accès du Royaume à la région andine et des pays de ce bloc régional au marché africain, en tant que première étape dans le processus de la relation qui bénéficiera aux deux parties à moyen terme.
Comme je l’ai dit, la décision d’accorder au Maroc le statut de membre observateur contribuera à stimuler et à augmenter le volume des échanges commerciaux entre la CAN et le Royaume et à créer une plus grande convergence entre les secteurs productif et commercial des deux parties.
4- Comment évaluez-vous les mesures prises par le Maroc pour lutter contre la pandémie du coronavirus ?
Depuis le début de l’urgence, le Secrétariat de la CAN procède à un suivi détaillé de l’évolution des infections et des décès liés au virus dans les cinq continents.
A cet égard, nous apprécions les mesures prises par le Maroc dans le domaine de la santé (modernisation des infrastructures médicales, obtention de tests de dépistage, production et exportation de masques et de matériel médical et fabrication d’équipements pour le diagnostic du virus), et dans le domaine social (fourniture d’aides financières aux travailleurs, octroi de prêts sans intérêt et lancement d’une plateforme d’enseignement à distance), ainsi que celles prises au niveau du secteur de l’innovation et de la technologie et la réouverture de l’économie.
Nous rendons également hommage à l’implication du Maroc dans l’initiative mondiale “Coronavirus Global Response” et à sa solidarité à travers l’octroi d’une aide médicale à plusieurs pays africains pour lutter contre l’épidémie du coronavirus.
5- Le contexte actuel se caractérise par la propagation du nouveau coronavirus. Les pays de la CAN sont-ils prêts à faire face au nouveau scénario post-épidémique mondial ?
La CAN est bien préparée et capable d’œuvrer, avec les pays de la région, pour soutenir et relancer les secteurs productifs, revitaliser l’économie et promouvoir la stabilité sociale.
Pour faire face au scénario actuel de la pandémie, le groupe, qui œuvre depuis 51 ans pour la prospérité de 111 millions de personnes, a développé une stratégie de lutte contre le nouveau coronavirus, lancée depuis la déclaration de l’urgence sanitaire.
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