Le Kenya en retard mondial dans l’adoption d’alternatives au tabagisme

Le Kenya en retard mondial dans l’adoption d’alternatives au tabagisme

mardi, 1 décembre, 2020 à 12:09

Par Abdelouahed LABRIM

Nairobi – Le Kenya qui dispose pourtant d’une loi sur le tabac, obligeant les fabricants de cigarettes à faire figurer une image graphique sur leurs paquets, interdisant de fumer aux abords des lieux publics et créant une taxe de 2% sur les produits à base de tabac, prend toutefois du retard sur le reste du monde dans la bataille pour sauver la vie de millions de fumeurs.

Cet avertissement émane de la Campagne pour des alternatives plus sûres (CASA), qui estime que le manque de soutien du Kenya aux produits de réduction des méfaits du tabac (THR) est en fait une condamnation à mort pour beaucoup de personnes.

Si l’adoption d’une loi sur le tabac est jugée comme un signe d’une avancée et de prise de conscience des problématiques de la santé publique, sur le terrain, les chiffres sont très alarmants. Les Kényans fument 7 millions de cigarettes par an, alors que 30.000 Kényans meurent chaque année des conséquences du tabac, selon le ministère de la Santé. Au Kenya, il y a aussi 30.000 cultivateurs de tabac, produisant 20.000 tonnes par année.

“Si nous voulons vraiment réduire les 30 000 décès liés au tabac au Kenya chaque année, nous devons donner aux fumeurs une voie réaliste pour arrêter de fumer”, a déclaré le président de la CASA, Joseph Magero.

Le dernier rapport montre que tandis que les organismes internationaux de santé, y compris l’Organisation mondiale de la santé (OMS) approuvent des alternatives innovantes au tabac, telles que les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine, le Kenya est contre.

Le rapport a observé que la grande disponibilité de ces produits en dehors des pharmacies – dans les points de vente au détail où les cigarettes sont vendues – semble être à l’origine du nombre accru de tentatives d’abandon réussies.

Selon le rapport approuvé par l’OMS, les produits de substitution à la nicotine sont plus sûrs que les cigarettes et constituent un outil efficace pour arrêter de fumer.

En octobre dernier, le ministre kényan de la Santé, Mutahi Kagwe, a ordonné la radiation des sachets de nicotine.

Le 4 mai 2020, le Kenya est devenu le 59e pays à ratifier le Protocole de lutte contre le commerce illicite des produits du tabac. Le Protocole se rattache au traité de l’OMS, la Convention Cadre pour la Lutte Antitabac.

Ce texte juridiquement contraignant pour les pays qui le ratifient porte sur la lutte contre le commerce illicite des produits du tabac par un contrôle de la chaîne d’approvisionnement, le développement d’une coopération internationale technique et judiciaire et enfin le renforcement des sanctions.

Le commerce illicite rend les produits du tabac plus accessibles et abordables, et entraîne un manque à gagner de plus de 40 milliards de dollars (plus de 36 milliards d’euros) pour les gouvernements. Par conséquent, une mise en œuvre efficace du Protocole est essentielle au succès de la lutte mondiale contre le tabac.

Le Kenya a une solide expérience dans la lutte contre le commerce illicite de cigarettes. En 2010, le pays a introduit les timbres fiscaux numériques et instauré un système de licences. En 2014, il a mis en place un système de suivi et de traçabilité des produits du tabac, indépendant de l’industrie du tabac. Un tel dispositif permet notamment d’identifier si un produit est légal ou pas et dans le cas d’un produit illicite de déterminer à quel moment il a rejoint les marchés parallèles de fraude.

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