Covid-19/Espagne: les mesures répressives adoptées visent à protéger la sécurité sanitaire des citoyens
Madrid – Malgré l’allègement des restrictions imposées par l’état d’alerte décrété depuis le 14 mars en Espagne, pour lutter contre la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19), les autorités continuent à mettre en oeuvre les dispositions du confinement et à appliquer des mesures répressives à l’encontre des contrevenants, en vue de protéger la sécurité sanitaire des citoyens.
Ainsi, les forces et corps de sécurité aux niveaux national, régional et local, chargés d’assurer le suivi et le contrôle du respect des mesures de l’état d’alerte, prévu jusqu’au 7 juin, n’hésitent pas à intervenir pour arrêter et sanctionner les auteurs d’infractions et dissuader les contrevenants potentiels, en effectuant des inspections et des perquisitions dans les différentes régions du pays, tout en veillant à surveiller strictement les déplacements et les rassemblements de personnes et à garantir le respect des règles de distanciation sociale et de l’obligation du port des masques de protection.
Selon le président de l’Association des avocats marocains et d’origine marocaine exerçant à l’étranger, Hilal Tarkou Lahlimi, l’état d’urgence sanitaire, consacré par l’article 116 de la Constitution espagnole de 1978 et l’article 4 de la loi réglementant les états de crises, en vue de lutter contre la propagation du Covid-19, vise principalement à protéger la santé publique et la sécurité sanitaire des citoyens.
Dans une déclaration à la MAP, M. Tarkou Lahlimi a souligné que les mesures restrictives et les sanctions répressives imposées par l’état d’urgence sanitaire décrété dans tous les pays pour limiter la propagation du virus visent en premier lieu à protéger les vies et à consacrer la sécurité sanitaire de la population, malgré le fait qu’elles puissent limiter les droits fondamentaux des personnes, en particulier ceux relatifs à la liberté de circulation et de réunion.
Et de préciser que le gouvernement espagnol a déclaré l’état d’alerte dans le pays et imposé le confinement aux citoyens, afin de limiter la propagation du virus, notant que ces décisions, malgré le fait qu’elles sont consacrées par la constitution, mais elles devaient être accompagnées de mesures répressives pour garantir leur respect et pouvoir engager des poursuites contre les contrevenants, et ce conformément aux lois sur la sécurité des citoyens, de santé publique, de protection civile et le Code pénal.
L’expert marocain a expliqué que tous ces textes juridiques qui encadrent l’état d’urgence sanitaire imposent des sanctions et des amendes oscillant entre 300 et 600.000 euros, selon la loi sur la santé, de 1.500 euros pour les “infractions légères” et 600.000 euros pour les “infractions graves”, relevant que certains comportements irresponsables de personnes requièrent plus de rigueur et nécessitent l’application des peines allant jusqu’à quatre ans de prison et une amende de 3 à 6 mois, vu que, selon le Code pénal espagnol, le montant de l’amende est fixé par le juge en tenant compte de la situation financière du mis en cause.
Et de relever que les autorités espagnoles ont agi avec fermeté face aux comportements irresponsables de certaines personnes, étant donné que la santé publique est une ligne rouge.
Quelque 8.547 personnes ont été interpellées, du 14 mars au 23 mai, en Espagne, pour non-respect des restrictions imposées par l’état d’alerte décrété dans le pays, selon les données du ministère de l’Intérieur.
Les forces et corps de sécurité de l’Etat ont également mis, durant cette période, 1.044.717 sanctions contre des personnes accusées d’avoir enfreint les règles de confinement.
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