Climat: Les Bahamas après Dorian, un rappel cruel de l’extrême vulnérabilité des Etats insulaires
Par Omar ACHY
Washington- L’ampleur de la dévastation causée par l’ouragan Dorian va durer “des générations”, a prévenu le Premier ministre bahaméen Hubert Minnis. Ce cri d’alarme rappelle cruellement combien cet archipel des Caraïbes, tout comme les Etats insulaires à travers le monde, sont extrêmement vulnérables face aux phénomènes climatiques extrêmes.
Le bilan provisoire a encore grimpé pour atteindre une quarantaine de morts, mais des centaines de personnes sont encore portées disparues.
“Les gens doivent se préparer à des informations inimaginables sur le nombre de morts et la souffrance humaine”, a mis en garde le ministre de la Santé, Duane Sands.
Des centaines, voire des milliers, de personnes sont toujours portées disparues et les équipes de secours commencent à peine à organiser les opérations d’assistance dans un paysage de totale dévastation.
Les îles Abacos et de Grand Bahama ont été particulièrement affectées par la traînée de destruction entraînée par le puissant ouragan de catégorie 5.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), des milliers de personnes ont tout perdu et ont un besoin urgent d’abris, d’eau potable, de nourriture et de médicaments.
À deux semaines du sommet mondial sur le changement climatique à New York, la situation des Bahamas vient, à nouveau, rappeler à la face du monde la menace qui pèse sur ces îles qui sont en première ligne d’un phénomène climatique de plus en plus intense et dont la solution ne peut intervenir qu’au niveau global.
Éparpillés sur tous les océans, les États insulaires ne cessent de plaider leur cause à chaque forum international. Pour eux, les menaces des inondations et de la multiplication d’événements extrêmes sont une question de vie.
Vulnérables à l’augmentation de la température et à la montée des eaux, ils pourraient être inhabitables d’ici quelques décennies, prévient-on pour rappeler l’urgence d’agir au niveau mondial pour sauver la planète.
Les États insulaires subissent notamment l’élévation du niveau de la mer, jusqu’à quatre fois plus élevé que dans d’autres parties du monde, qui menace leur existence.
“Combien de discours devrons-nous encore entendre avant de prendre enfin les mesures qui s’imposent pour mettre fin aux changements climatiques qui risquent, à terme, de faire disparaître non seulement la Barbade, mais également tous les autres États insulaires?” avait lancé la Première Ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, il y a un an, devant une réunion de l’Assemblée générale de l’ONU.
Alors que nombre de grand pays pollueurs ont préféré tout simplement se retirer de l’Accord de Paris sur le Climat et que d’autres traînent le pas pour en assurer sa mise en œuvre, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté les dirigeants du monde qui participeront au Sommet Action Climat le 23 septembre courant, à venir “avec un plan” en vue de s’engager “une fois pour toute sur une voie durable”.
Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a sonné l’alarme sur l’irréversibilité et l’ampleur du réchauffement climatique.
Les scientifiques n’écartent pas l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des phénomènes extrêmes avec une tendance à la chaleur, à l’intensification du cycle de l’eau et à un renforcement des tempêtes.
“Chaque semaine nous apporte un nouvel exemple de dévastation liée au climat, et aucun pays n’est à l’abri”, a prévenu M. Guterres qui a fait de ce dossier l’un des priorités de son mandat, tout en notant que ce sont toujours les pauvres et les plus vulnérables qui sont les plus touchés.
À l’image de la destruction massive laissée cette semaine par Dorian aux Bahamas, le cyclone Idai avait dévasté en mars le Mozambique, le Malawi et le Zimbabwe. Un mois après, le cyclone tropical Kenneth, encore plus intense, s’est abattu sur la région d’Afrique australe. Plus de deux millions de personnes été affectées par ces phénomènes au Mozambique où 1,6 millions d’habitants font toujours face en conséquences à l’insécurité alimentaire, selon les Nations unies.
Aux îles des pacifiques, les dégâts causés par les cyclones tropicaux Gita, Josie et Keni, les éruptions volcaniques et les tremblements de terre attestent de la récurrence des phénomènes météorologiques extrêmes dans les parties les plus vulnérables.
Pour l’ONU, l’impact du changement climatique va accroître les tensions sur les ressources et les mouvements massifs de personnes à travers le monde, ce qui en fait également un danger pour la paix et la sécurité internationale.
En 2016, plus de 24 millions de personnes dans 118 pays ont été déplacées par des catastrophes naturelles, soit trois fois plus que celles déplacées par des conflits.
Un plan de travail a été adopté en décembre dernier à Katowice, en Pologne, par les Etats parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il énonce les procédures et les mécanismes essentiels qui rendront l’Accord de Paris opérationnel.
L’objectif est de faire face à l’un des grands défis de notre époque : la transition vers un monde à faibles émissions et résilient face au changement climatique. La situation ne fera qu’empirer si “nous n’agissons pas dès maintenant”, a averti le chef de l’ONU.
Le prochain sommet de New York entend ainsi présenter des initiatives dans des secteurs clés tels que l’énergie, la mobilité, l’agriculture et les océans, en vue d’une transition économique nécessaire pour enrayer le changement climatique.
En attendant, les Etats insulaires, comme les Bahamas, continuent à payer lourdement le prix. Au vu du manque de ressources et de l’isolement, la protection de leurs citoyens, de leurs communautés et de leurs cultures est plus que jamais en jeu.
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