Brexit: le cauchemar des contrôles douaniers hante les transporteurs routiers en pleine pandémie

Brexit: le cauchemar des contrôles douaniers hante les transporteurs routiers en pleine pandémie

jeudi, 12 novembre, 2020 à 13:16

-Par : Nabila Zourara-

Londres – En pleine pandémie de coronavirus, et alors que la sécurisation de la chaîne d’approvisionnement en denrées alimentaires constitue un enjeu majeur, le cauchemar des contrôles douaniers après le Brexit ne cesse de hanter les transporteurs routiers.

Le Royaume-Uni a quitté l’UE le 31 janvier dernier, mais il continue d’appliquer les règles européennes jusqu’au 31 décembre, une période de transition permettant aux deux partenaires de se mettre d’accord sur leur future relation commerciale post-Brexit.

À la fin de cette période, divers contrôles devraient être mis en place afin de s’assurer que les marchandises sont conformes aux normes sanitaires et douanières, avec toute une série de formalités administratives qui risque de compliquer les passages frontaliers.

Chaque année, plus de 2,3 millions de camions voyagent entre le Royaume-Uni et l’UE. En raison de la pandémie de coronavirus, les transporteurs auraient déjà subi une perte de revenu de 57 milliards de livres sterling (64 milliards d’euros).

Dans ce contexte, de nombreuses entreprises ont adressé une lettre ouverte aux négociateurs britannique et européen, respectivement David Frost et Michel Barnier, pour conclure un accord sur le Brexit afin de préserver la chaîne d’approvisionnement et sauver le secteur.

Les signataires ont insisté qu’une sortie ordonnée de l’UE, permettra non seulement la continuité du mouvement des poids lourds en cours entre les deux partenaires, mais également le transit à travers leurs territoires respectifs sans l’introduction de permis de transport ni de systèmes de quotas.

Selon l’Association de transport routier britannique, 215 millions de déclarations supplémentaires seraient nécessaires chaque année en cas d’un Brexit sans accord, alors que 20 à 35.000 nouveaux agents des douanes supplémentaires seraient indispensables. Par ailleurs, les transporteurs routiers auront besoin de nouveaux documents douaniers pour que les marchandises puissent franchir la frontière avec l’Union européenne.

De même, les déclarations en douane concernant les marchandises devront être remplies et les conducteurs qui les acheminent devront être munis des licences et des documents appropriés, selon un manuel du gouvernement britannique destiné aux transporteurs routiers et aux conducteurs commerciaux qui circulent entre le Royaume-Uni et l’Europe continentale.

Lorsque les douaniers français se sont mis en grève en septembre dernier, une longue file d’attente de camions s’est dessinée tout au long des ports, reflétant les éventuels bouchons après le rétablissement des contrôles frontaliers entre les deux partenaires historiques. Etant donné que 98 % des exportations britanniques vers l’UE sont livrés par camion, il s’agit d’un véritable cauchemar aussi bien pour les transporteurs, les travailleurs des ports que pour les entrepreneurs.

Pour éviter ces files d’attente, les conducteurs devront obtenir un permis spécial avant de pouvoir entrer ou sortir du Royaume-Uni. Le gouvernement conservateur de Boris Johnson a également autorisé en septembre la construction d’une trentaine de parkings dans le sud de l’Angleterre, où se trouvent les ports et l’accès au tunnel sous la Manche afin de parer au risque d’embouteillages monstres liés au chaos du Brexit.

En cas d’une sortie désordonnée de l’UE, les transporteurs routiers et les conducteurs commerciaux britanniques auront besoin de la documentation adéquate pour circuler vers, en provenance de ou à travers l’Union.

Celle-ci a autorisé les transporteurs routiers britanniques à continuer d’utiliser leurs licences actuelles pendant la période de transition pour circuler vers et en provenance de ses pays membres. Cette règle s’applique actuellement jusqu’à la fin de cette année, et pourra être prolongée jusqu’au 31 juillet 2021, dans les meilleurs scénarios.

Les conducteurs transportant des marchandises entre l’Irlande et l’Irlande du Nord seront quant à eux confrontés à des procédures douanières différentes de celles des autres échanges entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne.

Alors qu’il ne reste plus que quelques jours à Londres et Bruxelles pour tenter de combler le fossé qui les sépare dans leurs négociations post-Brexit, la mi-novembre apparaît comme la date limite afin de pouvoir ratifier à temps un accord qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2021, à la fin de la période de transition.

Au terme de leurs multiples rounds de pourparlers, les Européens et les Britanniques peinent à parvenir à un accord, alors que les deux parties font toujours état d'”importantes divergences”.

En tout cas, la perspective d’une extension de la période de transition s’avère toujours probable au vu des retards causés par la pandémie, bien que les Britanniques restent déterminés à quitter l’Union européenne à la fin de l’année comme prévu.

Faute d’accord, les échanges entre les deux partenaires historiques seraient régis par les règles de l’Organisation mondiale du commerce, synonymes de droits de douane et de quotas supplémentaires.

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