Brésil/Coronavirus : chute historique de l’économie, l’agriculture seule rescapée
Par Khalid ATTOUBATA
Brasília – Près de deux ans après la douloureuse récession due à la crise financière internationale, l’économie brésilienne vit au rythme d’une nouvelle dégringolade en raison de la pandémie du Covid-19, dont seul le secteur agricole semble pouvoir en limiter les dégâts.
Le président Jair Bolsonaro (centre-droit), qui a fait de la croissance économique son cheval de bataille lors des présidentielles de 2018, aura tout prévu sauf une pandémie qui hypothèquera la première économie sud-américaine et fera exploser les dépenses publiques.
Malgré la lueur d’espoir née de la réouverture de l’économie après près de trois mois de confinement décidé par les gouverneurs des Etats au grand dam du président, l’économie se dirige vers une récession historique en 2020.
Selon l’Institut de géographie et de statistiques (IBGE), le Brésil a enregistré, au deuxième trimestre de cette année, une chute de 9,7% de son Produit intérieur brut (PIB), en raison des répercussions de la pandémie.
Le PIB du pays de près de 212 millions d’habitants, est ainsi au même niveau des chiffres enregistrés fin 2009, en pleine crise financière internationale. Par rapport à la même période de l’année dernière, le PIB brésilien a chuté de 11,4% entre avril et juin de 2020, dans ce qui est la plus forte baisse de l’économie depuis le début de la série historique, en 1996.
Par secteur d’activité, le ralentissement de l’économie au deuxième trimestre est dû à des baisses, également historiques, de 12,3% dans l’industrie et de 9,7% dans les services par rapport aux trois premiers mois de l’année, lesquels secteurs représentant 95% du PIB du pays.
L’activité agricole est cependant restée dans le vert et a augmenté de 0,4%, principalement grâce à la production de soja et de café et à la hausse des exportations vers la Chine, le partenaire économique phare avec lequel le Brésil siège dans l’organisation des BRICS.
D’autre part, la crise sanitaire a également impacté l’investissement, qui a reculé, lui, de 15,4% entre avril et juin, alors que la consommation des ménages, un autre moteur de l’économie brésilienne, de 12,5%.
Ainsi, l’IBGE a révisé la prévision pour la baisse de la croissance économique entre janvier et mars de 1,5% à 2,5%, alors que le ministère de l’Economie prévoit une contraction de 4,7% en 2020.
La chute du PIB au deuxième trimestre est néanmoins inférieure aux prévisions de mai dernier (11,1%), un résultat à mettre à l’actif des aides d’urgence débloquées par le gouvernement. L’Exécutif accorde notamment une aide mensuelle de près de 110 dollars à quelque 50 millions de personnes, en particulier aux travailleurs informels.
Les mesures d’urgence ont coûté dans leur totalité plus de 93 milliards de dollars américains à l’Etat, soit 7,3% du PIB 2020. Mardi dernier, le gouvernement a annoncé la prolongation pour quatre mois du versement des aides d’urgence, précisant, comme prévu, que la valeur a été réduite à 55 dollars.
Au Brésil, deuxième pays le plus touché par la pandémie du Covid-19, qui a fait plus de 120.000 morts au Brésil et près de 4 millions infections, les investisseurs ont retiré 31,252 milliards de dollars au cours des six premiers mois de cette année, selon la Banque centrale. Il s’agit du plus important retrait de fonds d’investissements financiers pour l’économie brésilienne depuis le début de sa série historique, en 1995, soit en 26 ans.
Cette fuite de capitaux représente également un renversement par rapport à la même période de l’année dernière, lorsque 9,087 milliards de dollars américains sont venus dynamiser l’économie brésilienne.
Également impactée par la pandémie, l’industrie est en berne. A titre d’exemple, la production de véhicules a chuté de 50,5% au premier semestre 2020, selon un rapport de l’Association nationale des constructeurs automobiles (Anfavea). Le nombre total de véhicules fabriqués au cours de la période n’ayant pas dépassé les 729.500 unités.
Néanmoins, le secteur a marqué des signes de reprise. Le mois de juin a marqué un record, car la production était à 98,7 mille unités, soit 129,1% de plus que celle de mai, mais 57,7% de moins que celle de juin 2019.
Côté finances, les comptes publics du gouvernement fédéral devraient clôturer cette année avec un déficit de près de 163,4 milliards de dollars, soit l’équivalent de 12,1% du Produit intérieur brut (PIB) du pays.
Selon les prévisions du ministère de l’Économie, publiées vendredi, le déficit dépasse l’estimation faite en juillet (148,3 milliards de dollars).
L’objectif de déficit primaire pour cette année était de 23,3 milliards de dollars (1,7% du PIB), mais le décret sur les catastrophes publiques activé en raison de la pandémie du covid-19 a dispensé le gouvernement de remplir cet objectif.
L’impact budgétaire dû aux mesures prises pour faire face à la crise générée par la pandémie de covid-19 s’élève déjà à 113,8 milliards de dollars, dont 110 milliards correspondent à une augmentation des dépenses et 4 milliards à des pertes de revenus générées par une réduction des impôts.
Malgré les signes de rétablissement depuis juin dernier, l’économie brésilienne n’aura ainsi pas dérogé à la règle en Amérique latine et dans les Caraïbes. D’ailleurs, le sous-continent enregistrera une contraction historique de 9,1% et un taux de chômage de 13,5% en 2020, comme prévu la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).
Dans son dernier rapport, l’agence onusienne, basée à Santiago du Chili, a relevé que les pays les plus touchés seront le Venezuela (-26%), le Pérou (-13%), l’Argentine (-10,5%), le Brésil (-9,2%), l’Équateur (-9%), le Chili (-7,9%), la Colombie (-5,6%), la Bolivie (-5,2%), l’Uruguay (-5%) et le Paraguay (-2,3%).
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