Au Canada, la rue se mobilise contre le racisme et la violence policière

Au Canada, la rue se mobilise contre le racisme et la violence policière

mardi, 9 juin, 2020 à 13:30

-Par : Khadija Benhaddouch-
Montréal – Lorsqu’il a rendu l’âme fin mai sous le genou d’un policier blanc aux Etats-Unis, George Floyd est loin d’imaginer que cette arrestation brutale qui a mené à sa mort allait résonner fort de l’autre côté de la frontière comme partout ailleurs dans le monde, pour redonner un nouveau souffle à la lutte anti-racisme.

Au Canada voisin, dans la foulée des réactions déclenchées par cette tragédie, plusieurs manifestations ont eu lieu d’un océan à l’autre pour soutenir la communauté noire et dénoncer la violence policière.

“Je suis là pour écouter les revendications des Canadiens noirs. Je vous entends dénoncer la discrimination systémique, le racisme, les préjugés inconscients qui persistent chez nous. Et je suis prêt à passer à l’action”, a affirmé lundi le Premier ministre Justin Trudeau

Le chef de l’exécutif n’a pas hésité à prendre part à un rassemblement organisé devant le parlement à Ottawa. Arborant un masque noir, il s’est agenouillé avec les participants pendant environ huit minutes, en hommage à George Floyd dont la mort a déclenché une profonde vague d’indignation aux Etats-Unis.

Cette sortie du chef de l’exécutif canadien intervient après qu’il ait refusé de commenter l’attitude du président américain Donald Trump, observant devant les journalistes un silence de plus de 20 secondes avant de répondre. Un silence qui a été vivement critiqué par ses détracteurs de tous bords.

M. Trudeau a ensuite assuré que le plus important reste de se concentrer sur la discrimination systémique que vivent les Canadiens issus de la communauté noire et que son travail consiste à défendre les intérêts des Canadiens.

“Le racisme envers les Noirs, la discrimination systémique, l’injustice, cela existe aussi chez nous”, a déclaré M. Trudeau, concédant que le pays a aussi de grands défis à relever.

De fait, c’est un phénomène qui demeure d’actualité comme en témoignent les manifestations monstres initiées dans les grandes villes du pays comme Montréal, Toronto, Québec et Vancouver en signe de solidarité avec les manifestants américains, mais surtout pour dénoncer la situation de la communauté noire au Canada.

Outre au niveau fédéral, les gouvernements provinciaux tentent aussi de rassurer la population et dévoilent des stratégies de lutte contre le racisme. A Montréal, lors de la deuxième manifestation qui a réuni quelque 15.000 personnes, les organisateurs ont plaidé pour une mobilisation pour la paix. Ils ont aussi dénoncé les propos du Premier ministre du Québec François Legault sur le racisme systémique.

M. Legault a soutenu que “le problème au Québec n’est pas aussi grave qu’au sud de la frontière”. A ses yeux, la discrimination systémique “n’existe pas car les personnes racistes sont une petite minorité”.

“Il ne faut pas juste faire de beaux discours, il faut agir”, a lancé lundi M. Legault lors de sa conférence de presse quotidienne. Le racisme est “un mal qui gruge notre société”, a-t-il dit tout en insistant sur le fait qu’il n’y a pas de racisme systémique au Québec.

Il a aussi qualifié de “très préoccupants” les témoignages de gens victimes de racisme qui ont été diffusés au cours des derniers jours, rappelant que son gouvernement œuvre pour l’élaboration d’un plan contre le racisme. “Il y a malheureusement des gens qui sont racistes dans toutes les parties de notre société”, a-t-il reconnu.

A Toronto aussi des milliers de personnes ont parcouru vendredi et samedi les grandes artères de la ville pour dénoncer la discrimination systémique.

Après avoir affirmé que le Canada n’a pas les “mêmes problèmes systémiques implantés depuis des années” lorsqu’il est question de racisme, le Premier ministre ontarien, Doug Ford, a reconnu que l’Ontario a une histoire de racisme qui remonte à plusieurs décennies. Il a ajouté que “force est de constater que, comme il y a des décennies, des gens en souffrent actuellement “.

A maintes reprises, comme à Montréal et Toronto, des policiers ont tenu à se ranger du côté des manifestants et de la communauté noire en posant un genou par terre et en levant le bras, des gestes qui émulent ceux du mouvement anti-racisme américain.

Les manifestants eux demandent que les services de police équipent leurs agents de caméras portatives. Une demande que M. Trudeau a appuyé lundi, affirmant que “les caméras corporelles représentent un élément de transparence et de reddition de comptes”.

Le directeur du Service de police de la ville de Montréal, Sylvain Caron, a pour sa part annoncé qu’une nouvelle politique encadrant les interpellations policières sera dévoilée début juillet prochain. Elle est le fruit des recommandations d’un rapport commandé par la ville qui a relevé des actes de racisme «systémique» dans le traitement des membres de certaines minorités.

D’après le rapport dévoilé en octobre dernier, les personnes autochtones et noires ont «entre quatre et cinq fois plus de chances » d’être interpellées, par rapport aux personnes blanches.

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