Argentine: Lavanga, l’ancien ministre de l’Économie qui se veut une alternative aux coalitions du pouvoir et de l’opposition

Argentine: Lavanga, l’ancien ministre de l’Économie qui se veut une alternative aux coalitions du pouvoir et de l’opposition

mercredi, 4 septembre, 2019 à 17:03

Abdelkarim CHAMSSI.

 

Buenos Aires – Contrairement à la figure politique de la gauche, Miguel Ángel Pichetto, qui a décidé peu avant la fin du délai de la formation des alliances électorales de se joindre à la droite (pouvoir), avec un poste de vice-président en vue, l’ancien ministre Roberto Lavagna dévoile encore plus d’ambitions politiques pour la présidentielle d’octobre prochain.

Depuis des mois, Lavagna (77 ans), doté d’une longue et riche expérience politique, tente inlassablement de se faire une place sur l’échiquier politique dominé par la majorité et l’opposition, avec pour objectif final la magistrature suprême du pays.

L’ancien ministre de l’Économie (2002-2005), qui a hérité de cet important portefeuille en pleine crise économique et financière de 2001, a ainsi formé une force politique baptisée “Consensus fédéral” (Consenso federal) qui se revendique du centre et se veut une alternative à la coalition de droite au pouvoir et à celle de gauche (opposition).

Cette alliance politique a vu le jour en juin après la fusion de deux forces politiques à savoir “Consensus 2019” (Consenso 2019), dirigée par Lavagna, et “Alternative fédérale” (Alternativa federal), dont Sergio Massa, l’ex candidat de gauche arrivé 3è lors des élections de 2015, était l’un des dirigeants les plus en vue avant d’intégrer récemment la coalition péroniste “Le Front de tous” (Frente de todos).

Bénéficiant de l’appui de nombre de partis et de courants politiques, “Consensus fédéral” compte huit membres de la Chambre des représentants (sur un total de 257 députés), 4 sénateurs (sur un total de 72) et deux gouverneurs de province (sur un total de 24).

Cette coalition séduit en particulier les opposants à la politique du président sortant, Mauricio Macri, au pouvoir depuis 2015, et de l’ancienne présidente de gauche, Cristina de Kirchner (2007-2015), dont les coalitions dominent le paysage politique du pays sud-américain.

L’ancien ambassadeur de l’Argentine auprès de l’Union européenne (2000-2002) est connu pour sa grande retenue et sa modération dans ses commentaires et ses positions à l’égard de ses deux principaux adversaires politiques : la coalition au pouvoir “Ensemble pour le changement” (Juntos por el cambio) et celle du “Front de tous”, qui se revendique de l’héritage de l’ancien président Juan Péron (1946-52, 1952-55, 1973-74), dirigé par le candidat à la présidence, Alberto Fernandez, ancien Premier ministre, et Cristina Kirchner, qui a dirigé l’Argentine de 2007 à 2015.

Lors des primaires, tenues le 11 août dernier, “Consensus fédéral” a confirmé son statut de troisième force politique et montré qu’elle était en mesure de constituer une alternative à la bipolarité partisane dans la troisième puissance d’Amérique latine.

Ainsi, Lavagna a bénéficié de la confiance de plus de deux millions électeurs (8%) derrière Alberto Fernandez, qui a recueilli 47,66% des suffrages, soit 11,6 millions de voix, alors que Mauricio Macri a été soutenu par plus de 7,8 millions électeurs (32,09%).

Au cas où Lavagna occuperait la troisième place lors de la prochaine présidentielle, le choix de “Consensus fédéral” sera décisif lors d’un éventuel 2è tour (24 novembre) pour la victoire de l’un ou de l’autre camp.

Lavagna plaide pour un consensus sur des questions clés telles que l’inflation, la dette, la lutte contre la corruption et l’insécurité.

Après l’effondrement de la monnaie nationale, le peso, au lendemain des primaires, le candidat de “Consensus fédéral” n’a pas hésité à accepter l’appel au dialogue lancé par le gouvernement pour apaiser les inquiétudes du marché financier local en tenant une série de rencontres avec le ministre des Finances.

L’ancien secrétaire à l’Industrie et au Commerce extérieur (1985-1987) accuse aussi bien Mauricio Macri que Cristina Kirchner d’être responsables de la crise économique dont souffre le pays, tout en estimant que ses électeurs ne sont pas obligés de choisir entre “le mauvais et le pire” en allusion aux gouvernements actuel et précédent.

Lors de ses meetings électoraux et ses conférences de presse, Lavagna promet de sortir le pays de sa crise économique s’il arrive au pouvoir.

L’ancien ministre de l’Économie sous l’ère du défunt président Nestor Kirchner (2003-2007), époux de l’ancienne chef d’État Cristina Kirchner, s’engage de même à renforcer la base d’une troisième force politique, en tant qu’alternative à “Ensemble pour le changement” et au “Front de tous”, crédités du plus grand nombre d’intentions de vote lors de la prochaine course à la Casa Rosada (Palais présidentiel).

Contrairement à Alberto Fernandez, qui ne cache pas sa volonté de réexaminer l’accord conclu l’an dernier avec le Fonds monétaire international (FMI), aux termes duquel l’Argentine avait reçu un prêt de 57 milliards de dollars, Lavagna a déclaré qu’il respecterait l’accord.

Parallèlement à son attachement à cet accord sur lequel le pouvoir et l’opposition sont divisés, l’économiste argentin insiste toutefois sur la nécessité de renégocier le rééchelonnement de la dette que le gouvernement de Macri s’est engagé à rembourser entre 2021 et 2023.

Lavagna appelle à vaincre aussi bien le “populisme” de l’ancienne présidente péroniste et le “conservatisme extrême” de Mauricio Macri.

Dans une interview publiée récemment par le journal de référence “La Nacion”, Lavagna a estimé que la constitution d’un gouvernement d’union nationale après le prochain scrutin, à l’instar de l’Exécutif mis en place après 2001, est inévitable pour régler la crise économique qui frappe l’Argentine.

Né le 24 mars 1942 à Buenos Aires, le candidat de “Consensus fédéral” a obtenu en 1967 une licence en économie politique de l’Université de Buenos Aires avant de poursuivre ses études supérieures en Belgique, à l’Université de Bruxelles.

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