Afrique du Sud: Un rebond surprise du PIB qui ne cache pas une réalité amère
Abdelghani AOUIFIA
Johannesburg – Le Produit Intérieur Brut (PIB) sud-africain a rebondi au deuxième trimestre de l’année en cours avec un taux de croissance de 3,1 pc qui efface la baisse du premier trimestre et évite au pays la récession. Cependant cette reprise surprise ne cache pas une réalité amère d’un pays foudroyé par une profonde crise économique et sociale.
Avec une contraction de 3,2 pc du PIB au premier trimestre 2019, l’Afrique du Sud semblait au bord d’une récession qui allait assombrir davantage ses perspectives déjà inquiétantes.
La sévère crise de l’électricité qui plombe le pays avec son lot de coupures du courant opérées à travers le pays et les divisions au sein du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) forment le terrain fertile dans lequel germe la crise.
Pour le président Cyril Ramaphosa, qui se bat pour remettre l’économie sur les rails, les nouvelles données publiées par le département gouvernemental des statistiques (Statistics SA), offre une bouffée d’oxygène.
Selon lui, la reprise du PIB est «un signe positif» de l’amélioration de la performance de l’économie.
«C’est une bonne nouvelle qui fait cruellement défaut», a dit Ramaphosa, qui répète depuis son arrivée au pouvoir au début de 2018 sa volonté de relancer l’économie du pays, créer des emplois et attirer de nouveaux investissements étrangers. Mais ses efforts ont été jusque-ici sans grand résultat.
Dans son rapport, Statistics SA explique que la forte reprise enregistrée au deuxième trimestre a été rendue possible grâce à la bonne santé des secteurs des mines, de la finance, du commerce et des services publics.
L’économie sud-africaine, classée deuxième en Afrique, ne s’est jamais réellement remise de la crise financière mondiale de 2008. Depuis cette année, la croissance du PIB sud-africain est restée désespérément molle.
En 2018, cette croissance a été de l’ordre de 0,8 pc au moment où les prévisions de la Banque centrale du pays (SARB) pour 2019 prédisent 0,6 pc seulement.
Ce climat de ralentissement continu aggrave les déficits sociaux dont souffre le pays notamment un taux de chômage endémique qui affecte presque 30 pc de la population active, selon les chiffres officiels. Ce taux grimpe à plus de 50 pc chez les jeunes, de l’aveu même de Ramaphosa.
Contrairement à la réaction euphorique des responsables politiques, les analystes de la place financière de Johannesburg estiment que la reprise du deuxième trimestre demeure insuffisante.
«Le taux annoncé par le département des statistiques est plus fort que prévu par le marché, mais il reste insuffisant», indique l’analyste Mike Schüssler
Ce rebond demeure positif et montre que l’économie sud-africaine dispose toujours d’ingrédients de résilience, ajoute l’analyste, concédant que la confiance des investisseurs restera faible, car les éléments de la perte de confiance sont toujours présents.
L’analyste estiment que la croissance de l’économie sud-africaine devra fléchir au troisième trimestre pour s’installer sous la barre de 1 pc.
Le même ton peu optimiste est affiché par Nedbank, une des principales banques de la place financière de Johannesburg. «Rien n’indique que l’économie est en train de vivre une réelle reprise», a dit la banque dans une évaluation, soulignant que l’économie demeure vulnérable aux délestages électriques, aux turbulences sur le marché mondial et à l’affaiblissement de la confiance des investisseurs.
D’autres analystes mettent l’accent sur la nécessité pour le gouvernement sud-africain de mettre en place les fondements solides d’une politique à même de dissiper l’incertitude qui brouille les horizons du pays.
Cependant, un tel objectif semble avoir été renvoyé aux calendes grecques avec les violences xénophobes qui secouent le pays actuellement.
Ces violences, qui ciblent principalement les ressortissants de pays africains établis en Afrique du Sud, ont fait cinq morts depuis dimanche.
Les violences, devenues récurrentes dans le pays, ont porté un coup dur à l’image de l’Afrique du Sud et risquent, d’après les analystes, d’assombrir davantage les perspectives d’un pays qui souffre déjà d’une criminalité endémique.
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