Le champ politique en Algérie a été ”verrouillé” sous le règne de Bouteflika (universitaire algérien)

Doha – Le champ politique en Algérie, sous le règne du président Abdelaziz Bouteflika, a été “verrouillé” et les acquis de l’ouverture politique consacrée par la Constitution de 1989 ont connu un grand “recul”, a affirmé l’universitaire algérien Fathi Boulaârass.

Dans une analyse politique sur la candidature de Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel, publiée récemment par le Centre d’études d’Al Jazeera à Doha, l’universitaire a fait remarquer qu’une nouvelle élection du chef de l’Etat actuel conduirait à plus de restriction des libertés et des droits politiques, “dans un contexte marqué par l’incapacité des gouvernements issus du -Printemps arabe- à réaliser les aspirations de leurs peuples”.

“Cette situation arabe a conféré plus de crédit au discours officiel des autorités qui font campagne pour la préservation de la stabilité et mettent en garde contre les risques du changement, en citant l’exemple du désordre et des troubles en Egypte et en Syrie, en plus de l’avenir inconnu dans ces pays”, analyse l’universitaire qui enseigne à l’université de Boumerdès, ajoutant que le maintien de l’équipe actuelle au pouvoir “ne va entrainer aucun changement dans le caractère rentier de l’économie algérienne, où les carburants constituent 98 pc des recettes du pays”.

“A défaut d’une politique économique permettant d’exploiter les milliards de revenus pétroliers pour bâtir une économie intégrée et un développement durable, l’économie algérienne va demeurer à la merci des perturbations des cours du pétrole sur les marchés internationaux”, relève-t-il avant d’indiquer que les autorités algériennes “vont rencontrer, à l’avenir, beaucoup de difficultés à trouver des solutions au phénomène de la corruption galopante, la fuite des devises et à la hausse du chômage”.