Altération des propos de Kerry: l’agence APS persiste et signe dans l’erreur

Washington – Deux jours après avoir travesti les propos du secrétaire d’Etat américain John Kerry sur l’élection présidentielle en Algérie, l’agence APS persiste et signe dans l’erreur, en dépit des explications apportées par l’ambassade US à Alger et du tollé dans la presse locale, le jour même de cette bévue survenue jeudi dernier.

Mise en contexte: “Nous nous réjouissons de voir le processus de l’élection présidentielle (du 17 avril) se dérouler dans la transparence”, aurait dit M. Kerry, en visite à Alger, selon l’agence officielle. Ce qui allait s’avérer par la suite complètement erroné, puisque l’APS ne s’est pas donnée la peine de vérifier la teneur exacte de la déclaration.

Pour se défendre, l’agence a cherché à faire porter le chapeau à l’interprétation simultanée, assurée par un collaborateur du secrétaire d’Etat américain. Un argument qui semble loin de convaincre, puisqu’une autre agence accréditée pour couvrir l’événement, en l’occurrence l’AFP, a rapporté une version tout à fait différente, celle-là plus proche des véritables déclarations de John Kerry. “Nous attendons des élections transparentes et conformes aux standards internationaux”, a-t-il dit.

Juste après l’impair de l’APS, un quotidien local “El Watan”, premier journal du pays, a crié au scandale, en accusant l’agence de son pays de “déformer” les propos du responsable américain sur un sujet sensible pour l’opinion publique et un grand nombre de forces politiques, qui contestent la transparence du processus électoral et surtout refusent toute ingérence dans les affaires de leur pays.

Plus méthodique, “El Watan” publie, illico presto, le passage en anglais du texte diffusé sur le site web du département d’Etat, tout en recourant aux services d’un “traducteur assermenté”. Résultat: la publication assure que “Kerry a juste exprimé son souhait de voir le scrutin du 17 avril se dérouler dans la transparence”, alors que dans la version de l’APS, “on affirme que la transparence est déjà là”.